Présidentielle 2004: Aimé Moussy sur la ligne de départ

Par A. MBOG PIBASSO | La Nouvelle Expression
Douala - 13-Jan-2004 - 08h30   51925                      
6
Il veut être considéré comme le candidat d’une nouvelle espérance. Il lui revient de convaincre ses compatriotes qu’il incarne cet espoir en commençant par leur redonner goût à la politique.
Les manœuvres en vue de la présidentielle 2004 ont déjà commencé. Avec dans la galaxie des présidentiables plus d’une demi douzaine de postulants. Le dernier en date s’appelle Aimé Mathurin Moussy dont la principale caractéristique est sa jeunesse: 37ans. Age suffisant pour briguer la magistrature suprême comme l’y autorise la constitution. D’ailleurs, "le candidat de la nouvelle espérance" ne manque pas d’ambitions et croit ses chances d’être le futur locataire du palais d’Etoudi. Pour preuve, "quand Ahmadou Ahidjo est devenu président de la république, il faisait moins jeune que moi (Ndlr, Ahidjo avait 36 ans)". C’est la raison pour laquelle sa jeunesse, loin d’être un handicap, constitue plutôt un avantage. Encore que sa décision de se présenter a l’élection présidentielle soit motivée par "l’échec collectif" empiré des régimes qui se ont succédés au pouvoir depuis 1960. Le moment est donc venu de donner une nouvelle chance aux Camerounais "en élisant celui qui ne vit que pour les camerounais". Dans une sorte de profession de foi, le promoteur de la charte du mouvement pour l’unité nationale (Mun) compris comme "un mouvement social indépendantiste pour instaurer au Cameroun une véritable démocratie, favoriser une alternance pacifique, réunir toutes les forces vives vivant à l’intérieur du Cameroun comme à l’extérieur du Cameroun sous la bannière de la fraternité, le progrès, la paix et le dialogue" donne l’impression de savoir où il va. Et pour cause, "la situation politique actuelle dans laquelle nous sommes coincés est un échec collectif". Aussi, après de longs mois de réflexion, il est apparu que nous devons écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire, un message qui suscite l’intérêt de tous c’est-à-dire les camerounais de l’intérieur comme de l’extérieur, les Camerounais d’adoption, les amis du Cameroun et tous ceux qui y vivent et exercent une activité dans ce pays au regard de la situation sociale, politique, économique et culturelle en pleine déliquescence, les citoyens ont le devoir de donner un sens à leur vie, en élisant des gens qui tiennent compte de leurs préoccupations. Dans ce contexte, la prochaine présidentielle vient à point nommé, en ce sens que "l’élection présidentielle engagera à travers la participation active et massive de tous, un moyen d’exprimer nos aspirations communes, quotidiennes et permanentes. Le Cameroun va revivre par ce vote. Ces choix sont uniques et nous devons les faire, dans nos diversités, tout en gardant à l’esprit qu’un Cameroun libre doit naître, celui où l’homme aura sa valeur, un pays où la prérogative sera accordée à notre devise sacrée, paix. travail, patrie (...). C’est pour remplir ce contrat pour le progrès et l’excellence que je sollicite d’être élu président de la République du Cameroun, c’est-à-dire celui qui émane de vous, a combattu avec vous ne vit que pour vous". Un engagement qu’il compte réaliser pour ses compatriotes, qui lui donneront là, l’occasion de mettre en application la charte du Mun, reposant sur les valeurs de l’union, de la justice et de la démocratie. Aimé Mathurin Moussy, pense que pour un développement harmonieux du Cameroun et pour un plein épanouissement des populations, il sera nécessaire de mettre un accent sur tous les secteurs de la vie, dont les piliers sont l’indépendance et l’intégrité territoriale, le développement économique, social et culturel, les droits de l’homme, la démocratie, sans oublier le rayonnement international. Tout un programme dont l’applicabilité passe forcément par une élection à la présidence de la République, toute chose qui voudrait dire que si le -le candidat de la nouvelle espérance- veut diriger ce pays, il devra se monter convaincant vis-à-vis de ses concitoyens, au moment même où ces derniers semblent s’y faire à l’inertie ambiante, convaincus que les dés sont déjà pipés, il revient à Aimé Mathurin Moussy de bousculer les habitudes et d’intéresser de nouveau les camerounais à faire la politique, car en matière d’élection comme dans un match de football, le score n’est jamais acquis à l’avance. En attendant le jour "J", il devra réintéresser les Camerounais à chose politique. Dans ce chapitre, le premier combat qu’il devra mener est celui des inscriptions sur les listes électorales. A ce tour, les statistiques sont formelles: moins de 10% de Camerounais sont inscrits sur les listes électorales. La réunion entre le préfet Wouri et les responsables des partis le week-end dernier à Douala l’illustre à merveille quand on sait que cette année il s agit de la refonte des listes (on recommence à zéro) et non d’une simple inscription. les chiffres pourraient être plus alarmants. Et là sans tenir compte des tripatouillages de l’administration acquise au parti au pouvoir, Moussy a là l’occasion d’imprimer sa marque sur une scène politique camerounaise où les hommes politiques font preuve d’une inexplicable apathie au point même où Paul Biya l’a récemment déploré lors de son message de nouvel an.




Dans la même Rubrique