Récensement Général de la population: Moins de 20 millions d'habitants au Cameroun

Par Irène Sidonie Ndjabun | La Nouvelle Expression
- 15-Apr-2010 - 08h30   57448                      
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C’est le chiffre qui ressort du résultat du dénombrement des Camerounais vivants sur le territoire national au 1er janvier 2010. L’information a été publiée hier mercredi 14 avril à Yaoundé.
Dix neuf millions quatre cent six mille cent habitants, voilà l’estimation globale de la population camerounaise établie au 1er janvier 2010. Ces chiffres ont enfin été divulgués hier mercredi 14 avril 2010 dans après-midi ; environ 23 années après le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 1987 et 34 ans après celui de 1976. C’est à Abdoulaye Yaouba, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie qu’est revenue la tâche d’informer ses concitoyens de leur nombre actuel. Cette opération a été faite sous le contrôle du vice Premier ministre, ministre d’Etat en charge de la Justice, Amadou Ali qui représentait le Premier ministre indisponible. Adossé à son fauteuil, la main droite soutenant son menton, Amadou Ali est apparu visiblement très attentif à la présentation qui était faite. Ainsi il y a quatre mois, a déclaré Abdoulaye Yaouba, la population camerounaise était estimée à moins de 20 millions d’âmes disséminées sur l’ensemble du territoire national. La proportion des femmes dans cette population a été établie à 50,5%, contre 49,5 % d’hommes, constitués essentiellement de jeunes. Dans le même ordre d’idées, on note l’accouchement de cinq enfants par femme. A mesure que Abdoulaye Yaouba égrenait ses chiffres, de nombreuses personnes dans l’assistance présente esquissait des signes d’étonnement. Secouant la tête ou piaffant, de nombreux invités du Premier ministre ont affiché leur désapprobation vis à vis données publiées au terme de cinq années d’attente. Pour le journaliste Jean baptiste Biaye approché au terme de la cérémonie, «il n’y a pas d’information, ce chiffre a toujours été évoqué ces derniers temps». Ces statistiques sont très surprenantes pour monsieur Etienne Kameni, opérateur économique et chef d’entreprise. Désapprobation De sa posture de profane dit-il, «il s’attendait à des chiffres plus élevés au regard de l’évolution de la société». Par exemple, la région du Centre est faiblement estimée, puisqu’elle ne peut pas être peuplée seulement de 3 millions d’habitants comme indiqué. Mieux, cette région ne saurait être plus peuplée que celle du Littoral, tout comme le Nord-Ouest ne peut pas compter plus d’âmes que l’Ouest. Quant à madame Ngalamo qui travaille pour un cabinet privé de recherche, ils peuvent enfin se réjouir de disposer de données qui constituaient un handicap pour son service. Blaise Ela, en service au Minepat «pense comme le représentant résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), que dans un recensement, on ne peut pas compter tout le monde». Selon le Mindel auprès du Minepat, les analyses thématiques qui seront réalisées prochainement apporteront des réponses aux données rendues publiques. Ce qu’il faut retenir, a-t-il ajouté, c’est que la population du pays est appelé à doubler tous les 25 ans. La cérémonie de publication des résultats du dernier recensement général de la population a été précédé dans la mâtinée par la tenue de la 6e session du conseil national du 3e RGPH. Cette rencontre était présidé par Yaouba Abdoulaye, assisté des ministres de l’Enseignement supérieur (Minsup), Jacques Fame Ndongo, et des Affaires sociales, Catherine Bakang Mbock. La cinquantaine de participants issus de divers services, et l’ensemble des gouverneurs des régions ont validé le document qui a été servi au grand public quelques heures plus tard. C’est dans un tohu-bohu indescriptible que monsieur et madame tout le monde, et les collaborateurs des chefs de département ministériels et d’autres administrations parapubliques ont pu arracher une copie du précieux dossier. Sous le regard de la famille présidentielle recevant l’équipe de dénombrement emmené par Jean Fabien Monkam, PCA du Bucrep venu les recenser en novembre 2005. Comme le couple Biya, les photos des équipes d’enquêteurs de Issanguele, de Bakassi, ont été exposés dans le hall au premier étage du Hilton hôtel dont une des salles des conférences a abrité l’événement. Quelques chiffres marquants La répartition géographique de la population au Cameroun est répartie ainsi qu’il suit et par région : le Centre vient en première position avec 3.525.664 personnes, contre 3.480.141 dans l’Extrême Nord classé au 2ème rang. On compte 2.050.229 dans le Nord, 1.804.695 dans le Nord-Ouest, 801.968 à l’Est, 2.865.795 dans le littoral, l’Adamaoua de 884.289, 1.585.285 à l’Ouest, Le Sud a 692.642 habitants, et le Sud-ouest abrite 1.384.286 habitants. Pour un total de 19.406.100 âmes, qui croissent selon une proportion de 2,8% l’an. Outre les chiffres de la population par région, les données relatives aux valeurs des taux annuels moyens d’accroissement de la population passent de 2,9 en 1976-1987 à 2,8% en 1987-2005. Entre 1976 et 2005, chacune des provinces affiche une densité de population de : 5,6% en 1976, 7,8 en 1987, et 13,9 en 2005 pour la région de l’Adamaoua. Le Centre culminait à 44 ,9% au 1er janvier 2010, de 24 ;0% en 1987 contre 17 ,1% en 1976. L’Est qui est l’une des régions les moins peuplées aujourd’hui est crédité de 7,1 % d’augmentation de sa population qui affichait les 3,4% en 1976 ; 4,7% en 1987. L’Extrême Nord qui enregistre le second score des localités les plus occupées représentait en 2005 90,8% d’évolution, contre 54,2 et 40,7 respectivement en 1987 et 1976. Dans l’ensemble, la population camerounaise aura connu un accroissement allant de 16 ,4% en 1976, 22,5% en 1987 et 37,5% en 2005.




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