Des Camerounais basés dans la capitale américaine ébaucheent des actions pour barrer l’initiative de Paul Biya et du Rdpc.
C’est sous le label de Collectif pour l’alternance démocratique au Cameroun qu’ils ont choisi de se faire entendre. Réagissant au message de fin d’année du président de la République à la nation, les membres du Collectif, sous la direction de Jean Pierre Ndoumbè Ewane, viennent dénoncer ce qu’ils appellent " une mascarade de l’élite du Rdpc qui demande à modifier l’article 6 de la constitution du 18 janvier 1996 pour permettre à Monsieur Biya, président de la République depuis 25 ans et âgé de 74 ans aujourd’hui (78 ans à la fin de son mandat) de se représenter ".
Se fondant sur le fait que " Notre pays est interpellé … au début de la décennie prochaine par une transition politique, démocratique, paisible et sereine ", ils s’inquiètent aujourd’hui des " signaux que nous envoient les caciques du Rdpc et Monsieur Biya en personne, des étincelles qui pourraient enflammer la poudrière Cameroun ".
Ils invitent plutôt le chef de l’Etat à " songer à une retraite paisible et regarder avec recul son œuvre à la tête de l’Etat ", pour faire comme certains de ses anciens homologues " Joaquim Chissano (Mozambique ndlr)… chef rebelle arrivé au pouvoir à la mort de Samora Machel en 1986, qui a conduit son pays vers la paix, la démocratie et a engagé des réformes prometteuses pour la prospérité future de son pays. Malgré tous ces succès, il s’est retiré en février 2005 pour une retraite méritée à 66 ans ". Ils citent en outre le Sud africain Nelson Mandela qui, " après un mandat à la tête de son pays, a délibérément laissé la place à quelqu’un d’autre… "
Leur position s’appuie sur le bilan des 25 années du pouvoir du Renouveau. Ainsi, "Sur le plan … économique, aucune raison ne milite en faveur du maintien de Monsieur Biya à la tête du Cameroun après 2011 ". Et pour cause, "En 25 ans, ce régime n’a rien apporté au Cameroun en terme de prospérité économique". Alors que "de son aveu même en 1983, Monsieur Biya … affirmait : "Le Cameroun se porte bien". Aujourd’hui, des pans entiers de notre économie sont sinistrés…"
"La préoccupation de Monsieur Biya durant son allocution (le 31 décembre 2007 ndlr) ne s’est guère porté sur les Ape (Accords de partenariat économique ndlr) dont son gouvernement a pourtant signé le 17 décembre 2007 avec l’Union européenne… Contre l’avis de plusieurs experts mêmes européens et de nombreux autres pays africains, Monsieur Biya a pris le risque d’hypothéquer l’avenir de notre industrie et de faire grandir le chômage déjà très fort".
Constitution
Au sujet de la lutte contre la corruption, "les procès engagés contre certains amis d’hier, boucs émissaires de la République Rdpciste", ne sont "que de la poudre aux yeux pour donner l’impression à la communauté internationale et plus particulièrement aux bailleurs de fonds que le Cameroun est bien géré…"
L’équipe conduite par Jean Pierre Ndoumbè Ewane rappelle que "la constitution du 18 janvier 1996 a été un consensus entre toutes les parties pour préparer le Cameroun à une vie démocratique". Et de préciser que "le Rdpc en 1996 avait obtenu la part belle de ses exigences comme la modification du mandat présidentiel passant de cinq à sept ans. Les rares acquis obtenus par l’opposition étaient la limitation des mandats à deux pour favoriser l’alternance…"
Pour maintenir "ce consensus", ils exhortent les Camerounais de tous les horizons à "s’organiser et à utiliser tous les moyens pour empêcher le Rdpc de modifier la constitution de notre pays". Pour ce faire, les Camerounais résidant aux Etats-Unis qui sont invités à "utiliser (leurs ndlr) contacts dans les milieux politiques, médiatiques et au sein de la société civile pour focaliser l’attention de ce pays sur le Cameroun". Quant à ceux de France, ils doivent "sensibiliser les médias français et la classe politique de ce pays afin qu’elle prenne conscience de ce que le Cameroun coure comme danger, y compris les Français nombreux au Cameroun…"