The Cameroonian Challenge in Germany

Par TCHE Irene MORIKANG | Cameroon Tribune
- 04-Aug-2006 - 08h30   69076                      
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Cameroonians are among the most respected foreigners in Germany.
Call the name German in Cameroon and what immediately comes to the mind of most people is endurance and hardwork. These are qualities reminiscent of German colonial administrators who ruled Cameroon from 1884 to 1914. Today, almost a century after German colonisation, the over 10,000 Cameroonians in Germany remain true pupils of their first colonial masters - great bulldozers. According to Cameroon’s long serving ambassador to the Federal Republic of Germany, Jean Melaga, Cameroonians are among the most respected foreigners in Deutschland. Reason, they are hardworking and excel in their various domains. The students are among the brightest in their classes; those who work in companies, industries, factories and other enterprises are assiduous. In the same light, those in business have the confidence of Germans. Few people will imagine that there can be Cameroonian contractors in Germany. They do exist anyway and even execute public contracts. Part of the Berlin International stadium, for example, was renovated by a young contractor from Cameroonian, Paul Babila. The greatest strength of the Cameroonian community in Germany is their trustworthiness. This positive image has made black Africans of other nationalities to feel and think Cameroonian. They readily accept they are from Roger Milla’s country. "419" is not in the vocabulary of Cameroonians. They work and work very hard to make a living. The lazy ones are obliged to toe the line or bag out. Little wonder, the "German wanders", as they are called are among the most successful Cameroonians in the diaspora. This category of "bush fallers", as they are fondly called, have some of the greatest achievements back home. They assist their families back in Cameroon in multiple forms. They transfer thousands of euros back home yearly. They send cars to their parents, build houses and start profitable businesses. Some people might be asking why all these investments when apparently most of them love to get missing in the "bush"; that is remain in foreign land. They are most often considered to be lost to Cameroon. We got it wrong! Home is home to all Cameroonians resident in Germany. In their psyche is the unflinching desire to return home and contribute to build their fatherland. Most of those who have spent a good part of their life working too hard in school or to make money, also want to lead a decent normal life, free from stress, racial abuse and overt discrimination which is their daily lot - on the streets, in schools and at work places. The problem most of them face is how they would be received back home. Will integration be easy? It is for such reasons that the Cameroonian community in Germany decided to create a forum where they can meet to revive memories of their homeland and above all discuss their problems and ideas. The Cameroonian Challenge holds once every year and is the one place where one can be sure of meeting all Cameroonians who matter in Germany. Jean Melaga : "La communauté camerounaise est très dynamique" Jean Melaga, ambassadeur du Cameroun en Allemagne. Quelle est la taille de la communauté camerounaise en Allemagne ? Il est difficile d’évaluer la communauté camerounaise en Allemagne. Mais officiellement, on l’évalue à une dizaine de milliers de personnes. La moitié des ressortissants camerounais est composée d’étudiants et l’autre moitié essentiellement des salariés qui ont pu trouver un travail stable. En quoi se résument leurs préoccupations quand ils viennent vers vous ? Généralement, c’est pour nous faire part des difficultés rencontrées. Mais, pour ce qui est des étudiants camerounais, ils sont très studieux et quand ils viennent nous voir c’est pour des problèmes de prorogation de séjour. Il y a également les problèmes d’atteinte à la liberté lorsqu’ils sont agressés. Alors, ils sont bien obligés de venir se plaindre dans leur ambassade afin que nous puissions engager une action auprès des autorités allemandes. Néanmoins ces actes sont de plus en plus fréquents pour la communauté noire. Dernièrement, c’était un Ethiopien qui était victime d’agression. Et ce mois, on nous a signalé un cas similaire. Toutefois, chez les Camerounais les agressions sont des cas très rares étant donné que la plupart viennent à l’ambassade surtout pour les pièces d’identité. Est-ce que le collectif des ambassadeurs africains en Allemagne a présenté ces cas d’agression aux autorités locales ? Bien entendu. Actuellement on compte 43 ambassades africaines en Allemagne, et nous vivons en groupe organisé, appelé le groupe des ambassadeurs africains. Le doyen organise des réunions mensuelles pour tout le groupe. Les ambassadeurs discutent de ces problèmes. Et lors de notre dernière réunion, le 13 juin, ils étaient à l’ordre du jour. Nous avons estimé que le discours du doyen a fait le 24 mai dernier à l’occasion de la journée de l’Afrique et qui condamnait fermement ces agressions était suffisant pour le moment. Le doyen des ambassadeurs africains, qui a entrepris des démarches auprès des autorités allemandes, n’est autre que l’ambassadeur du Cameroun. Depuis quand êtes-vous en Allemagne ? J’y suis depuis plusieurs années. Le cadre de vie est agréable, car c’est un pays très développé. Le Cameroun a l’une des meilleures ambassades en Allemagne pour ce qui est des bâtiments. Nous avons un bureau aménagé tout spécialement pour des invités de marque et qui nous sert également de salle de conférences. Il y a de l’espace et chaque diplomate a son bureau. Je crois que nous avons un très bon cadre de travail. De plus en plus, les pays font transférer leurs ambassades à Berlin… C’est vrai que depuis quelque temps, la majorité des ambassades se trouve à Berlin. Il ne reste à Bonn que quelques ambassades qui se préparent chacune de son côté à rejoindre Berlin étant entendu qu’à la fin, tout le monde devrait s’y retrouver. Ce qui signifie que nous nous préparons nous aussi à rejoindre Berlin. Mais il nous faudra un cadre similaire à celui que nous avons ici. Il nous faut acquérir deux terrains dont l’un pour la chancellerie et l’autre pour la résidence de l’ambassadeur. Mais comme les plans de constructions ne sont jamais faciles, le gouvernement a choisi tout dernièrement d’adopter la méthode qui veut qu’on recherche d’abord des locaux de location. Est-ce que vous rencontrez souvent la communauté camerounaise ? Pendant les années 86 — 87, mes collaborateurs et moi entreprenions des tournées dans les communautés camerounaises les plus importantes. Généralement, on se retrouvait chez celui qui avait un local capable de recevoir assez de compatriotes et on passait toute la soirée à parler du Cameroun, à répondre à toutes les questions. C’était vraiment très familial. Ça c’était ce que nous faisions de façon régulière dans le passé. Actuellement, nous le faisons, mais de façon ponctuelle. Depuis peu, nous avons un cadre plus important et annuel pour la rencontre avec toute la communauté. Il s’agit de ce que les Camerounais ont créé ici et qu’ils appellent Challenge camerounais. Chaque année, tous les Camerounais d’Allemagne se retrouvent dans une ville choisie longtemps à l’avance et pendant tout un week-end, ils se livrent à une série de manifestations pour célébrer la richesse culturelle de leur pays. Il s’agit souvent d’une animation sportive, socio-culturelle…C’est vraiment beau : tous les Camerounais rassemblés pendant un week-end et célébrant la richesse culturelle de leur pays. Vraiment, c’est merveilleux. Et aujourd’hui, la manifestation a tellement pris de l’ampleur que de plus en plus il y a des sponsors qui se manifestent. Croyez-vous que les Allemands soient davantage attirés par le Cameroun à travers cette manifestation ? On peut facilement évaluer l’importance qu’a ce genre de manifestation auprès d’un certain public. Il y a également un autre public sur lequel on ne peut pas évaluer son importance. Les Allemands sont parmi les grands touristes que compte l’Europe. Il suffit que les Allemands voient une belle émission sur un pays pour qu’ils soient intéressés par ce dernier. Donc le Challenge camerounais joue certainement un grand rôle au niveau des Allemands désirant visiter notre pays. Il ne faut pas oublier qu’en dehors des expositions culturelles, des forums et des tables rondes animés par des Allemands, ces derniers sont souvent au programme du Challenge camerounais. Et quand vous avez un exposant allemand qui a déjà visité notre pays, ça ne peut être qu’un plus. Je souhaite que le ministre de l’Enseignement supérieur ait ce challenge en vue lorsqu’il aide les associations, ce qu’il fait déjà à travers les services culturels de l’ambassade. Comment jugez-vous la coopération économique entre l’Allemagne et le Cameroun ? La coopération bilatérale entre le Cameroun et l’Allemagne a toujours été riche. On se souvient encore des années glorieuses de cette coopération entre 1985 et 1987 où les produits allemands inondaient le Cameroun dans le domaine de la construction des infrastructures routières, dans celui du bâtiment. Vous êtes sans ignorer que c’est une société allemande qui a construit l’immeuble abritant la CRTV et même l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, même si la crise économique s’en est mêlée. L’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE est un tournant capital. Car, cette atteinte libère beaucoup d’argent que le Cameroun peut encore mettre en circulation. Une délégation allemande s’est récemment rendue au Cameroun pour voir dans quel domaine cette coopération peut être relancée. La coopération économique c’est de l’argent. L’argent a manqué à un moment donné, l’argent semble revenir, la coopération économique va également repartir. Pour souligner l’importance de la délégation qui s’est rendue au Cameroun, elle était placée sous la coordination d’une importante société brassicole allemande déjà implantée au Cameroun. Il y a des Camerounais qui ont décidé de s’installer en Allemagne. Vous les encouragez dans ce choix ou vous les invitez à repartir au pays ? Je ne sais pas si je suis bien placé pour répondre à la question. Néanmoins, pour la plupart des salariés qui travaillent en Allemagne, la voie est souvent très simple. Vous avez fini vos études dans une société qui vous a marqué. Vous vous dites, j’aime bien mon pays, mais j’aimerais travailler un peu pour gagner de l’argent. Vous commencez à travailler en vous disant que vous allez rentrer dans deux ou trois ans, et puis la pesanteur vous envahit et vous ne pensez plus rentrer tout de suite. Et finalement vous décidez de rester. On observe également qu’il y a beaucoup de mariages mixtes entre Camerounais et Allemands… C’est vrai. Mais en général ces mariages se déroulent hors de l’ambassade. Les Camerounais qui épousent des Allemandes préfèrent souvent les mairies allemandes pour faciliter leur intégration. S’ils venaient à choisir l’ambassade du Cameroun, il faudrait traduire les papiers en allemand ce qui n’est toujours pas facile. Sinon, il y a beaucoup de mariages mixtes, ce qui m’a toujours émerveillé. Nous célébrons des mariages tous les vendredis à 15h et nous nous retrouvons souvent avec quatre mariages. Toutefois, les Camerounais se marient également beaucoup entre eux. Il n’y a qu’à voir le nombre d’enfants camerounais présents en Allemagne. Cela témoigne de la vitalité et de la responsabilité des Camerounais vivant ici. Ya-t-il de nombreux Camerounais qui ont réussi en Allemagne ? Beaucoup des Camerounais ont réussi en Allemagne. C’est une communauté estudiantine très appréciée par les Allemands qui ont accepté il y a quelques années, l’inscription dans leurs universités des jeunes Camerounais ayant des Bac même avec une faible moyenne. Car les Allemands ont constaté que les étudiants camerounais étaient généralement meilleurs que ceux de beaucoup d’autres pays africains. Souvent dans une classe de vingt étudiants, les quinze premiers sont des Camerounais. Donc, pendant les études, les Camerounais sont brillants, tout comme pendant les stages et sont très engagés à la fin de leurs études par de grandes sociétés. A vous entendre, l’Allemagne serait une destination idéale pour les parents qui veulent y envoyer leurs enfants … Je ne peux pas décourager un parent qui veut envoyer son enfant faire des études ici. Les Camerounais d’Allemagne sont très dynamiques. Il y en a qui ont, plusieurs fois, gagné des concours organisés par les Allemands pour tester la vitalité et les connaissances des Allemands et autres étrangers. Ensuite, la plupart des étudiants lorsqu’ils ne sont pas à l’université font des petits boulots ici et là. Quand vous ne le faites pas, vous êtes considéré comme un paresseux. Encore que beaucoup envoient des voitures à leurs parents au pays, aux petits revenus qu’ils ont. Je suis heureux pour la plupart d’entre eux. Il n’y a pas de doute, ils sont pour la majorité des responsables. C’est une communauté très dynamique. Comment avez-vous vécu l’absence des Lions à la Coupe du monde ? Nous avons été très malheureux et déçus comme tous les Camerounais. Nous avions prévu toute une logistique concernant le volet animation pendant les matchs des Lions. Malheureusement, quand on a appris leur élimination, nous avons été très déçus. Toutefois, les Lions ne sont pas inconnus ici. Il se trouve parfois que lorsqu’on découvre que je suis camerounais à l’aéroport, on s’exclame : " Roger Milla ! Roger Milla ! " Les policiers allemands s’emballent à vous parler des Lions au point où ils oublient même de vous contrôler et vous demandent de passer. Nous avons été très déçus certes, mais nous savons que les Lions vont rapidement rebondir.




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