Didier Vandenbon, le nouveau Dg de l'entreprise, ambitionne de lui donner une nouvelle image.

Arrivé au Cameroun depuis le mois de mai 2008, le nouveau Directeur général de Camrail était pour la première fois face à la presse hier, lundi 16 février 2009. M. Didier Vandenbon explique qu'il s'est "d'abord attelé à [s'] imprégner des réalités de Camrail et de son environnement". C'est ainsi que, dit-il, il a "défini [sa] vision des choses et déterminé les axes de [son] action". Première ambition nourrie : "donner la possibilité au Camerounais de redécouvrir Camrail" ; bref, de mettre la bonne information à la disposition du public afin de corriger ce "regard négatif" que d'aucuns continuent de poser sur l'entreprise par simple méconnaissance de ses réalités. "Camrail ne peut pas, Camrail ne doit pas être jugée aux seuls trains qui arrivent en retard, ni même au déraillements dont le nombre a, du reste, considérablement diminué…", indique le DG. Mais la sortie de M. Didier Vandenbon hier à Douala, a surtout été une occasion pour les journalistes de reparler du contrat de concession qui lie l'Etat du Cameroun à Camrail depuis bientôt dix années ; d'apprécier les réalisations de cette entreprise en terme d'investissements; et, surtout, d'examiner les perspectives qu'elle s'est dessinées pour la prochaine décennie. Concernant la première préoccupation, il s'avère, en effet, que la concession accordée à Camrail le 19 janvier 1999 et confirmée le 1er avril de la même année pour l'exploitation du réseau ferroviaire au Cameroun, a connu une avancée le 04 novembre 2008 avec la signature d'un second avenant à ce contrat. Lequel prévoit, apprend-on entre autres, le renouvellement des infrastructures ferroviaires, la régénération du matériel roulant (locomotives et wagons), l'amélioration de la sécurité sur la voie ferrée et l'aménagement des infrastructures ferroviaires. Le tout, pour un montant estimé à 230 milliards Fcfa, dont 72 milliards Fcfa supportés par l'Etat camerounais, et les 158 milliards Fcfa restant versés par Camrail. Concession Depuis la concession intervenue en 1999, le Dg de Camrail affirme d'ailleurs que l'entreprise qu'il dirige a déjà injecté plus de 130 millions d'euros (environ 73,66 milliards Fcfa) en terme d'investissements. C'est ce qui justifierait, indique M. Vandenbon, qu'à ce jour, "pas un seul dividende n'a encore été versé aux actionnaires de Camrail". Mieux, l'entreprise a dû s'endetter à hauteur de dizaines de milliards de France Cfa pour tenir son pari, apprend-on par ailleurs. D'aucuns lui reprochent cependant sa tendance à "privilégier" le transport des marchandises, nettement plus intéressant du point de vue commercial, au détriment du transport des passagers qui ne représente, lui, que 15 % environ de son chiffre d'affaires. Mais le DG de Camrail a rassuré que son entreprise ne peut pas se passer du transport des voyageurs. Plutôt, Camrail est en train de procéder à l'amélioration des prestations à bord des trains, explique-t-il. En plus, le programme quinquennal 2009 - 2013 de Camrail prévoit l'acquisition de nouveaux matériels dédiés au transport voyageurs, qui coïncidera avec le renouvellement du tronçon Batchenga - Ka'a. L'axe ferroviaire Yaoundé - Ngaoundéré est par ailleurs en cours de modernisation pour un coût de 26 milliards Fcfa. M. Vandenbon révèle même que le bien connu Autorail sera bientôt de retour sur certaines lignes du chemin de fer. Des tests sont actuellement en cours, et ce train pourra couvrir le tronçon Douala - Yaoundé en seulement quatre heures ! "Si les conditions de l'économie internationale s'améliorent, nos perspectives s'annoncent sous de bons auspices notamment avec la signature récente du deuxième avenant au contrat entre l'Etat et Camrail. Cet avenant ouvre la voie à la phase ambitieuse des investissements lourds appelés à transformer de manière décisive le visage du chemin de fer au Cameroun", soutient M. Didier Vandenbon.