Une imprimerie de braille ouvre les portes à Yaoundé

Par | Cameroon-Info.Net
Yaoundé - 10-Oct-2003 - 08h30   54688                      
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L’ouverture de cette imprimerie spécialisée a coïncidé avec la commémoration ce jeudi de la quatrième journée mondiale de la vue placée cette année sous le thème : « lutte contre la cécité : la participation communautaire ».
L’inauguration de l’imprimerie en braille au centre de promotion des handicapés de Mimboman, un quartier de la ville de Yaoundé s’est déroulée en présence du ministre de la santé. M. Urbain Olanguena Awono avait à ses côtés, les représentants de Christian Blind, de Face Foundation et de l’Union francophone des Aveugles. Selon le secrétaire général de l’Association Valentin Haül, aveugle et professeur d’université, l’implantation de cette structure à Yaoundé va permettre aux déficients visuels d’une dizaine de pays de la sous région de l’Afrique centrale de pouvoir accéder à l’écriture et à la lecture en braille dans la mesure où ils vont désormais disposer d’ouvrages, de documents nécessaires à leur scolarisation. L’association Valentin Haül a signé par la même occasion avec l’ANAC (Association nationale des Aveugles du Cameroun) et le Collège de Retraite (qui dispense depuis des années des cours de braille) une convention de coopération à la formation des formateurs informatiques qui prendra effet en 2004. Paul Tezano, le président de l’ANAC a également reçu 100 calculettes parlantes destinées aux diverses écoles de non-voyants au Cameroun. Il faut rappeler que cette association créée en juin 2001 attribue chaque année deux bourses d’excellence de Louis-Braille- Valentin Haül. Et dans ce cadre, l’étudiant AbenaTchougui, bénéficiaire de cette manne, s’est inscrit à l’université catholique de Yaoundé dans la section « Economie et gestion ». Conçu en 1929 par Louis Braille, lui-même aveugle, « le braille est obtenu par la juxtaposition de six points en relief permettant des combinaisons pour reproduire les lettres de l’alphabet, les chiffres, les ponctuations et même les notes musicales ». Une imprimerie de ce mode d’écriture et de lecture permettra aux 6 millions de déficients visuels de l’Afrique (dont 150 000 aveugles et 350 000 malvoyants au Cameroun) de pouvoir sortir de l’isolement. Ce d’autant plus que sur le continent en général, les livres sont rares et très souvent hors de portée de la grande masse. Cette initiative est saluée à deux mains par les membres de l’ANAC. Leur président, avait déjà lancé en 1975 à Dschang (Ouest Cameroun) un projet similaire. Mais il s’est heurté au non reversement des bourses par les Etats membres de la région et à l’absence d’une volonté politique de la part des décideurs.




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