Vincent Aboubakar à France Football : « Le silence est un ami qui ne trahit pas »

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 25-Dec-2017 - 14h54   7087                      
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L’attaquant des Lions Indomptables qui malgré ses exploits réalisés en 2017 ne figure pas parmi les trois derniers nominés au titre de Ballon d’Or CAF n’a qu’une seule obsession : continuer à travailler pour gagner autant de titres possibles davantage sur le plan collectif.

 

Depuis le début de la saison, Vincent Aboubakar est sur un nuage avec le FC Porto. En 25 matches toutes compétitions confondues, l’attaquant camerounais totalise déjà 22 réalisations.  Pas assez cependant aux yeux la Confédération africaine de football (CAF) pour figurer parmi les trois derniers nominés au titre de ballon d’or africain 2017 sur le continent.

Qu’importe ! Le mythique  journal France football considéré comme la bible du ballon rond et fondateur de la plus grande distinction  du football mondial, le « Ballon d’or » honore à travers une grande interview vérité, la fantastique année 2017 du golléador camerounais. Dans cet entretien exclusif, l’ancien joueur de Coton Sport de Garoua réputé peu bavard se lâche complètement. Tout commence par les secrets qui se cachent derrière ses performances de très haute facture en ce début de saison. «Ces performances, je les réalise grâce à mes coéquipiers et mon entraîneur. Tout repose sur le travail, une bonne organisation, ainsi que sur la concentration », explique-t-il. 

Ces exploits sont aussi, croit-il surtout la conséquence de la confiance en lui placée par son entraineur, Sergio Conceiçao qui, en début de saison a tôt fait de lui  confier le rôle de numéro 1 en attaque. « Oui, il est très important, et je l'en remercie. Pour être franc, après ma saison au Besiktas, il n'était pas prévu que je revienne à Porto. Je ne me sentais pas bien considéré dans le passé. Et, quand Sergio Conceiçao est arrivé, son discours a tout changé car il m'a touché. J'ai accroché, il est direct et dit les choses », confie l’ancien lorientais.

« Si vous n’êtes pas une bonne personne, je ne peux pas vous aimer »

Actualité oblige, le sujet autour du Ballon d’or africain ne pouvait être éludé. L’attaquant camerounais, pas du tout rancunier n’a pas tari d’éloges à l’endroit des trois nominés de la CAF. « Mohamed Salah, Sadio Mané et même Pierre-Emerick Aubameyang font une année formidable. Il n'y a rien à dire là-dessus. Cela mérite le respect. » A-t-il laissé entendre. Le lion indomptable aura par ailleurs l’occasion de se mesurer à deux de ces potentiels ballons d’or 2017 (Sadio Mane et Mohammed sallah) lors du match des huitièmes de finale de la Ligue des Champions entre le FC Porto et Liverpool. Un match qui s’annonce très ouvert d’après lui. « Ce match face à Liverpool, je pense qu'il est équilibré. L'équipe la plus motivée et la plus ambitieuse aura le plus de chances de passer. En somme, c'est très ouvert », a-t-il observé.

Pour Aboubakar, gagner un ballon d’or n’est pas l’essentiel dans sa carrière même si être considéré dans la lignée des précédents ballons d’or camerounais (Milla, Mboma, Eto’o…) lui confèrerait une certaine fierté. « Je ne me focalise pas sur les trophées individuels mais je me demande juste comment je peux faire mieux dans l'avenir. Chaque joueur a sa personnalité. Ils ont marqué l'histoire, le pays. Il faut être un bon joueur, mais aussi un joueur humain avec une sensibilité. On peut avoir tout le talent du monde, mais si vous n'êtes pas une bonne personne, je ne peux pas vous aimer. Humainement, si je sens qu'on n'est pas sincère, je ne peux être aux côtés de cette personne. On peut même gagner 40 Ballons d'Or, cela ne m'intéresse pas. »Martèle Aboubakar.

"Le temps est sage..."

Cette saison, le numéro 10 des Lions indomptables tient à gagner des titres avec le FC Porto comme il l’a fait avec le Cameroun (CAN 2017) et avec le Besiktas (champion de Turquie 2016-2017). « Je pense que le titre individuel peut même créer des conflits alors que collectivement, cela a plus de forces. C'est tellement beau à voir, cela n'a pas de prix. » Explique-t-il. Aussi, dans cette interview, Vincent Aboubakar a tenu à rendre hommage à son agent Maxime Nana qui, fait-il savoir, joue un rôle très important dans sa vie. « Il m'a découvert gamin au Cameroun. Il a tenu sa parole en me faisant venir à Valenciennes à seulement 18 ans. Il m'a vu, et m'a dit que sur mes qualités, je ressemblais beaucoup à George Weah, passé aussi par le Championnat du Cameroun. Et quand on va de Garoua à Valenciennes, ce n'est pas le même monde. » Salue le buteur indomptable.

Moqué pour ses « pieds carrés » lors de son passage à Valenciennes (72 matches de ligue 1, neuf buts), il ne s’est pas laisser emporter. Au contraire, cela aura finalement réveillé davantage son orgueil non sans l’inciter à plus de travail « J'ai les pieds carrés ? Il n'y a pas de souci... Le temps est sage, et il finit par tout révéler. J'ai fermé ma bouche, j'ai travaillé. Le silence est un ami qui ne trahit pas. J'ai une force intérieure qui est immense. J'accepte les critiques. Cela fait partie des étapes, c'est ce qu'on appelle un cheminement. » Explique l’homme qui dévoile également dans cette interview sa passion pour l’écriture.

 « J'écris depuis plus de neuf ans sur le monde qui m'entoure. Je suis fasciné par l'espèce humaine, le cosmos, les atomes ou l'existence. En somme, tout ce qui relève de la métaphysique. J'aime la réflexion, la compréhension car cela me permet d'avoir un bon équilibre dans ma vie. Je pense que l'écriture apporte la puissance. » Dit-il. Mais ses écrits, on les verra peut-être jamais puisqu’il n’a pas l’intention de les publier. Il ira un jour les déposer "quelque part", dans un « endroit secret ».

Auteur:
Wiliam TCHANGO
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