Affaire du Crédit foncier: Marie Rose Dibong démolit Joseph Edou

Par Charles Olivier Mbami | La Nouvelle Expression
- 19-Jul-2007 - 08h30   54426                      
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La chambre criminelle du tribunal de grande instance du Mfoundi a ouvert le 8ème volet du procès qui concerne le détournement de 22 millions à travers le cabinet de la soeur cadette de André Booto à Ngon.
Le huitième volet de procédure porte sur le détournement de 22 millions F Cfa perpétré par le cabinet d’expertise comptable de dame Founena à Ngon. Pour mieux comprendre cette énième connexion familiale qui a ruiné cet établissement public, il est important de savoir que Georgette Foumena, gérante du cabinet qui porte son nom, n’est autre que la sœur cadette de André Booto à Ngon. Ce dernier au moment des faits était président du conseil d’administration du Cfc. Le patriarche du Mbam, déjà poursuivi dans ce procès pour détournement de véhicules et rétention sans droit de la chose d’autrui (R.s.d.c.a). Dans ce volet, il est poursuivi, au même titre que Joseph Edou, accusé principal, de détournement de deniers publics et complicité de détournement de fonds publics. Les faits reprochés au cabinet Foumena remontent à courant 2000. Ce cabinet d’expertise comptable avait reçu la mission de faire l’inventaire du patrimoine mobilier et immobilier du Cfc. Et de l’audit des suspens de comptes (les divers comptes non encore enregistrés dans les bases de données informatiques de l’entreprise). Le marché querellé a fait l’objet d’une lettre de mission en plus de deux avenants. Le montant de la lettre de mission portait sur 22 millions de F, dont 40% d’honoraires payés à la signature. A la présentation du rapport provisoire, le Cfc a versé 30 % et 30 % à la fin du rapport définitif. Mais les difficultés telles que relevées par le directeur du contentieux, n’ont pas permis au cabinet d’atteindre le rapport provisoire. Au moment où Joseph Edou quittait la banque, les travaux d’immobilisation confiés au cabinet de Georgette Founena étaient exécutés d’à peine 20 %. La règle de quatre yeux La première audience a été essentiellement consacrée à l’audition des témoins de l’accusation, c’est-à-dire du ministère public. Marie Rose Dibong, actuel directeur général adjoint, a pris place la première dans le box des témoins. Soumise à l’examination in chief durant une soixantaine de minutes, elle est restée imperturbable et inflexible dans ses réponses. “Je suis arrivée au Cfc en février 2001, mais n’ai exécuté que des tâches secondaires. Je n’ai été associée ni de près, ni de loin à la passation des marchés”, a précisé d’emblée Marie Rose Dibong en réponse aux premières questions. Curieusement ou incidemment, les questions seront déportées, pour ainsi dire, à la place qu’elle a occupée au sein du Cfc. Elle ne sera pas avare en mots ou images. Elle soutiendra, mordicus, malgré l’insistance des avocats de la défense, que sous Joseph Edou, en sa qualité de Dga, elle n’inaugurait même pas les chrysanthèmes. Elle aurait à cet effet approché plusieurs personnalités de la République pour que ses attributions soient clarifiées, en vain. Malgré l’agrément de la Cobac (Commission bancaire de l’Afrique centrale) à lui accordé en même temps que son patron, la situation ne changea guère. L’agrément Cobac codifie en quelque sorte les postes de travail et leurs attributions dans les établissements financiers de la zone Cemac, conformément aux textes Ohada. Aussi, elle s’est plainte de ce que ‘’la politique de quatre yeux’’, qui consiste à donner le pouvoir aux Dg et Dga n’avait pas cours dans la maison. Traduction, et en foi de son serment, Marie Rose Dibong a été plus qu’explicite. “Le Dg gérait le Cfc comme une épicerie, avec ses sbires. ” En fait, elle a été mise à l’écart de la gestion, d’où ses frustrations. Elle participait au conseil d’administration comme observateur. Il ressort des différents rapports de la Cobac que le Cfc avait des problèmes d’informatique. A cette préoccupation du ministère public, le témoin répondra qu’elle a fait toutes les propositions qui étaient à sa hauteur. “Mais, il ne me revenait pas de les solutionner”, a-t-elle renchéri. Interpellé pour donner sa version réelle des faits, Joseph Edou brandira au tribunal un décret du chef de l’Etat de 1981 organisant les établissements publics et para publics. Il est dit dans l’un de ses articles que le directeur général adjoint assiste le directeur général. Les 3ème et 4ème témoins de l’accusation viendront rétablir les débats relatifs au détournement de deniers publics perpétrés à travers le cabinet Foumena à Ngon au centre de l’audience. Mais l’absence du représentant du Cfc à l’audience n’a pas permis les premières auditions des accusés, Georgette Foumena, André Booto à Ngon, Joseph Edou et Essama, Raphaël Meke. Madame Meka qui présidait la collégialité a renvoyé la prochaine audience au 24 juillet 2007 pour entendre le témoin Victor Pédom.




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