Approvisionnement: 65% de la population n’a pas accès à l’eau courante au Cameroun

Par Eric Roland Kongou | Mutations
- 24-Mar-2011 - 08h30   60685                      
9
Insuffisance de la capacité de production et de distribution, vétusté du matériel, insuffisance des moyens matériels… sont à l’origine de cette situation.
Douala et surtout Yaoundé, sont la parfaite illustration de la crise de l’eau potable que traverse en ce moment le Cameroun. Selon les statistiques disponibles autant à la Camerounaise des eaux (Cde) qu’à la Cameroon water utilities corporation (Camwater), seuls 10. 000 m3 d’eau sont disponibles pour les populations de la capitale politique du Cameroun. «Or, Yaoundé a besoin de 250. 000 m3 d’eau par jour, pour répondre à la demande de la population», indique Brahim Ramdane, le directeur général de Cde. Quant à Douala, la quantité d’eau potable distribuée dans le réseau aux populations est de 180. 000 m3/jour. «D’ici 2013, nous aurons à Douala 300. 000 m3/jour grâce à la construction d’une nouvelle usine d’eau sur le fleuve Moungo et des forages urbains. Cela permettra à tous les camerounais d’avoir accès à l’eau potable», confie Basile Atangana Kouna, le directeur général de la Camwater. Toutes choses qui font que le taux de desserte en eau potable au Cameroun en 2011, ne représente que 35%, selon les statistiques disponibles autant à la Cde qu’à la Camwater. Conclusion : 65% de Camerounais n’ont pas accès à l’eau courante au Cameroun. Comme on le constate, la population camerounaise a soif. D’où la question, qu’est-ce qui fait problème ? Comment en est-on arrivé à cette situation ? Pour comprendre le déficit en eau potable d’aujourd’hui, il faut revenir à des décennies en arrière. Créé en 1967, la société camerounaise des eaux (Snec) est marquée par une impressionnante stabilité managériale. Après la gestion par un expatrié pendant une dizaine d’année, le très célèbre Clément Obouh Fegue va occuper le siège de Dg de la Snec en 1977, pour ne céder son fauteuil à Basile Atangana Kouna qu’un quart de siècle plus tard. C’était la fin d’une époque de crise aiguë de l’eau potable et l’ouverture d’une nouvelle page. En effet, entre le 2 mai 2002, date de nomination de Basile Atangana Kouna comme administrateur provisoire de la Snec, et le 2 mai 2008 où le duo Camwater et la Cde prennent le relais, l’entreprise en charge du service de l’eau va subir un redressement spectaculaire, du moins sur les papiers. 350.000 branchements Des redressements tant sur les plans financier, technique, commercial et social. Ils se matérialisent par la rationalisation des dépenses et la sécurisation des recettes au plan financier, la réhabilitation de l’outil de production et des équipements au niveau technique pour atteindre aujourd’hui le cap des 400.000 m3 d’eau produits par jour, l’intensification de la campagne de branchements pour les particuliers qui ont permis une augmentation de 22% du nombre d’abonnés. En interne, des actions fortes en faveur du personnel comme le remboursement de 908 millions de Fcfa d’épargne-prêt, la restauration de la prime de productivité, la reprise des cotisations à la Cnps ou le retour d’avancements et reclassements gelés depuis une vingtaine d’années. Ce qui a permis de ramener un climat social plus ou moins serein malgré des mouvements d’humeurs intermittents des employés de la Camerounaise des eaux (Cde). Mais l’accès à l’eau demeure un parcours du combattant par endroits. Un ex-cadre de la défunte Snec qui connaît bien le mal diagnostique les causes de la crise actuelle : «Dans le Littoral, par exemple, sur les 115. 000 m3/J escomptés avec la mise en service dans les années 1980 du complexe de Massoumbou, construit en renfort de celui de Japoma déjà opérationnel depuis 1954, seuls 65. 000 m3 étaient produits par jour, avec une panne des machines de l’ordre de deux fois par mois », révèle-t-il. A côté de cela il faut ajouter : « insuffisance de la capacité de production et de distribution, vétusté du matériel, insuffisance des moyens matériels, humains, etc», rappelle Brahim Ramdane, le Dg de la Cde, qui confie que l’Etat était d’ailleurs conscient de cette faiblesse au moment où la Cde démarrait ses activités. Face à la pénurie criarde, l’option de la privation a été arrêtée par l’Etat. Pourtant, « le Cameroun regorge d'abondantes ressources en eau, mais celles-ci sont soumises à une grande variabilité spatio-temporelle décroissante du Sud vers le Nord, dont les principales prévisions sont connues. Une disponibilité par habitant à l'horizon 2025 dans la partie méridionale de l’ordre de 40 000m3 contre 2. 000 m3 dans la partie septentrionale sur la même prévision », peut-on lire dans Lettre de politique sectorielle de l’hydraulique urbaine signée le 13 avril 2007 par Inoni Ephraim, premier Ministre à l’époque. Ce document stipulait qu’à l’horizon 2015, 350. 000 branchements soient effectués sur l’ensemble du territoire. Selon les chiffres disponibles à la Cde, le Cameroun comptait 282. 000 abonnés en 2009. Et depuis une quinzaine d’années, les 105 centres (les dernières remontent en 1995) sont statiques. La région du Centre se taille la part du lion avec 37 centres répartis dans toute la région. Elle est suivie par la région de l’Ouest avec 14 centres, le Littoral qui possède 13, l’extrême Nord et le Nord-Ouest ont disposent chacun de 11 centres. Les régions du Nord et l’Adamaoua réunies comptent 10 centres contre 9 pour le Sud-Ouest. D’où le faible taux de desserte qui est de 35% au Cameroun. Ce qui est loin des pays tels que le Sénégal où ce taux est de… 98% en milieu urbain et de 82% en zone rurale. Conscient de ce déficit, l’équipe actuelle à la Camwater projette de porter ce taux à 60% à l’horizon 2015, grâce à plusieurs projets en cours. A la Cde, on annonce aussi des chantiers : « En trois ans d’activité, nous avons déjà réalisé plus de 70. 000 branchements. Nous sommes en train de mettre sur pied le schéma directeur de l’hydraulique. Un document stratégique, qui permet de connaître la quantité d’eau nécessaire pour satisfaire la population à tel horizon. Il s’agit de faire une adéquation entre la demande et l’offre. Nous sommes en réflexion pour mutualiser et banaliser les payements, à travers la diversification des moyens de payements (mobile money, payement électronique, etc). Nous avons aussi procédé au renouvellement des équipements, des conduites, des branchements pour sécuriser l’alimentation en eau potable», énumère le Dg de la Cde. Yaoundé: 60 000 m3 d’eau potable supplémentaires Grâce à la construction de l’usine de traitement de Nkolbisson financée par la coopération française. Les solutions aux difficultés d’accès à l’eau potable que connaissent les populations de la capitale et ses environs sont désormais visibles. Hier à Nkolbisson, petite localité située à quelques kilomètres de Yaoundé sur l’ancienne route Yaoundé-Douala, le directeur général du groupe de l’Agence française de développement (Afd) Dov Zerah, le directeur général de la Cameroon Water Utilities (Camwater), Basile Atangana Kouna ainsi que les ministres Michaël Ngako Tomdio et Louis Paul Motaze respectivement chargés de l’Eau et de l’énergie et de l’Economie, ont procédé à la pose de la première pierre de la construction de l’usine de traitement de l’eau potable de la Mefou. Selon le directeur général de Camwater, l’instruction de l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable de la capitale et ses environs a été initiée depuis 2006, «suite à l’intérêt manifesté par l’Agence française de développement et la Banque européenne d’investissement (Bei) pour la résolution des problèmes d’approvisionnement en eau potable des villes du Cameroun en général et de Yaoundé en particulier.» Cofinancé par l’Afd à hauteur de 39,4milliards de Fcfa, la Bei 26,2 milliards de Fcfa, et un apport de la Camwater qui s’élève à 6,5 milliards de Fcfa, le projet qui coûte 72 milliards de Fcfa, se subdivise en quatre composantes qui concernent la réhabilitation du barrage de la Mefou, des conduites de transfert de la Mefou et de Messa, la remise en service de la station de pompage de Messa, et la reconstruction de la station de traitement d’eau de la Mefou. «Cet important projet s’inscrit dans le vaste programme d’investissement de la Camwater en cours d’exécution destiné à permettre à plus de 60% de Camerounais d’avoir accès à l’eau potable», indique Basile Atangana Kouna. Projet Les travaux d’amélioration du réseau de distribution d’eau de Yaoundé consistent en la restructuration de la structure primaire de la zone ouest du réseau de distribution pour ce qui est de la deuxième composante. Le renouvellement de 59 kilomètres de conduite en fonte grise et la densification du réseau secondaire et tertiaire par la pose de 354 kilomètres de canalisation sont aussi inclus dans cette phase. A Nkolbisson, Sogea Satom qui va réaliser le projet, mettra sur pied une station de traitement d’eau composée de deux unités de 1250mètres cube à l’heure chacune, y compris le génie civil et les équipements, un laboratoire, un atelier, des locaux d’exploitation et de commande, les magasins, des stations de pompage d’eau brute et traitée de 2625 et 2500 mètres cube à l’heure, ou encore des ouvrages de traitement des boues. «Cette station permettra d’augmenter de 50% la production de l’eau dans la ville de Yaoundé et d’alimenter 500 mille habitants», précise Dov Zerah, directeur général de l’Afd. Pour lui, l’accès à l’eau doit être démocratisé pour qu’un plus grand nombre puisse en bénéficier. C’est ce qui explique certainement le fait que l’institution ait choisi d’accorder un prêt direct sans garantie de l’Etat camerounais à Camwater. «La confiance que nous faisons à Camwater repose sur des études que nous avons faites et qui ont confirmé que c’est une société crédible», explique le directeur général de l’Afd. A Yaoundé, d’ici 30 mois, grâce à cette station, le volume de production d’eau passera de 100 000 mètres cube à 160 000mètres cubes. Dans les autres villes du pays, les populations selon le directeur général de Camwater, verront aussi l’approvisionnement en eau s’améliorer. C’est ainsi qu’à Edea, l’on passera de 2000 mètres cube à 5000 mètres cubes, Ngaoundéré de 6000 mètres cubes à 12000 cubes, et Bertoua de 2000 mètres cube à 6000 mètres cube. Dans ces trois villes sont programmés les travaux liés à la troisième composante du projet qui concerne l’extension et la réhabilitation des installations de production. Pierre Célestin Atangana Basile Atangana Kouna: Dans moins de cinq ans, une amélioration de 60% de la desserte en eau potable Le Directeur général de Camwater revient sur les principaux chantiers engagés par son entreprise pour offrir de l’eau potable à tous, et donne une signification particulière au lancement hier des travaux de construction d’une usine d’eau potable sur la Mefou. Du 28 février au 4 mars 2011, la Camwater et la Cde ont accueilli en mars 2011 l’association africaine de l’eau. Qu’est-ce le Cameroun a gagné après l’organisation d’un tel forum qui a regroupé les experts africains de l’eau ? Je voudrais d’abord rappeler que les assises de l’Association Africaine de l’Eau sont une occasion pour les pays membres d’échanger des points de vue et des expériences sur les problèmes communs en matière de fourniture de l’eau potable en Afrique. La rencontre qui vient de se tenir à Douala avait pour thème de débat : «Partenariat et innovation, clé du développement des sociétés d’eau et d’assainissement en Afrique». Ce thème cadre parfaitement avec les préoccupations de l’heure des sociétés de gestion d’eau en Afrique qui cherchent à relever le défi de l’amélioration de l’accès à cette denrée à travers des partenariats entre opérateurs nationaux et internationaux. Dans le cas précis du Cameroun, vous savez que les pouvoirs publics ont opté pour le partenariat public-privé. D’autre part, ce partenariat réunit des entreprises de deux pays membres de l’AAE, en l’occurrence, le Royaume du Maroc et la République du Cameroun. La rencontre de Douala nous a donc permis de retourner dans tous les sens l’organisation et la mise en œuvre de ce type de partenariat pour en capitaliser les acquis et opérer des corrections éventuelles afin de rendre plus performant ce mode de gestion du service public d’eau potable en Afrique. Le Cameroun gagne donc d’une telle rencontre un renforcement de son dispositif institutionnel et technique en matière de fourniture de l’eau potable. Quel est l’état du patrimoine de la Camwater à ce jour ? Le patrimoine actuel de Camwater regroupe toutes les infrastructures d’eau potable réparties sur les 105 centres installés sur l’ensemble du territoire national. Ces infrastructures sont appelées à augmenter en nombre et même en technologie au fur et à mesure que Camwater déroule son programme d’investissement. Pouvez-vous nous présenter les projets de la Camwater, en cours, à court et à moyen termes? La Camwater a élaboré un programme d’investissement de l’ordre de 400 milliards de F Cfa en vue de porter le taux de la desserte en eau potable actuellement en dessous de 35% à plus de 60% à l’horizon 2015. Depuis un peu plus de deux ans aujourd’hui, nous avons engagé un certain nombre d’actions pour atteindre cet objectif. Dans cette perspective, nous avons déjà construit une usine d’eau potable de 50 000 m3/jour sur le fleuve Moungo destinée à renforcer et à améliorer l’alimentation en eau potable de la ville de Douala. Dans la même lancée, nous avons réhabilité et construit des forages industriels dans le centre urbain et sur le champ captant de Massoumbou. Ces actions ont permis à la production d’eau potable de la capitale économique de passer de 105 000 m3/jour à 180 000 m3/jour, soit une augmentation d’environ 80%. Nous entendons atteindre le cap de 300 000 m3/jour d’ici 2013 avec l’extension en cours de l’usine sur le Moungo. A Yaoundé, nous avons lancé hier, lundi, 21 Mars 2011, les travaux de construction d’une usine d’eau potable sur la Mefou d’une capacité de 50 000 m3/jour. Parallèlement, nous allons procéder à la construction d’un quatrième décanteur à l’usine d’Akomnyada qui alimente Yaoundé, ainsi qu’à la réhabilitation de la station de reprise de Messa et à la densification du réseau de distribution. Nous pensons ainsi pouvoir réduire considérablement le déficit actuel observé dans cette ville. Dans les autres localités, les travaux de réhabilitation et construction de nouvelles infrastructures sont en cours dans certaines villes telles que Mbankomo, Bogo, Jikijem-Oku, Maroua, dans le cadre de la première phase du projet qui concerne 52 villes sur l’ensemble du territoire national. Un autre projet concernant la réhabilitation et la construction de nouvelles infrastructures dans 18 centres est aussi en passe de démarrer ; les financements étant déjà disponibles. Dans la ville de Douala, malgré l’augmentation de la production à plus de 80. 000 m3/jour pour la première phase d’investissement, le problème de pénurie d’eau potable est toujours d’actualité. A quand le début de la seconde phase annoncée ? Comme je viens de vous le dire, la deuxième phase du projet de renforcement de l’alimentation en eau potable de Douala a démarré depuis le mois dernier. Il est question de construire un deuxième module e 100 000 3/jour sur le site de l’usine adossée sur le Moungo. Les travaux vont durer 28 mois au terme desquels cette usine atteindra à elle seule une production de 150 000 m3/jour. Lorsqu’on y ajoute la production en provenance de l’usine de Japoma et celle des forages qui tourne autour de 130 000 m3/jour, vous comprenez que nous atteindrons d’ici peu le volume d’eau nécessaire pour satisfaire la demande totale de Douala qui d’environ 200 000 m3/jour. L’usine d’Ayato devait ravitailler de manière conséquente les populations de Douala en eau potable. Malheureusement, la canalisation avait explosé l’année dernière sur le pont du Wouri. Ya-t-il des projets de construction des nouvelles canalisations en vue ? Dans combien de temps ce sera disponible ? La casse de l’ancienne conduite en fonte grise de diamètre 350 millimètres posée sous le tablier du pont sur le Wouri, intervenue en juillet de l’année dernière, avait été rapidement réparée et cette conduite isolée. Actuellement, c’est la nouvelle conduite reliant l’usine de traitement d’eau de Yato au château d’eau de Déido posée dans le cadre des travaux de renforcement et d’amélioration de l’alimentation en eau potable de la ville de Douala, qui est opérationnelle et permet de desservir normalement la capitale économique. Les travaux de remplacement de l’ancienne conduite isolée sont imminents, les financements y relatifs sont déjà disponibles et nous n’attendons plus que l’accord de démarrage des travaux de la part des administrations impliquées pour passer à l’action. Monsieur le Directeur général, quels sont les éléments qui vous fondent à croire que d’ici 2013, nous aurons à Douala 300. 000 m3/Jour ? Comme je viens de vous l’expliquer, nous avons mis un point d’honneur pour résoudre définitivement le problème de l’approvisionnement en eau potable des populations de la ville de Douala qui ont beaucoup souffert au cours de ces dernières années des pénuries d’eau. C’est la raison pour laquelle nous avons démarré nos investissements par cette ville où l’eau ne sert pas seulement qu’à la satisfaction des besoins biologiques, mais joue également un rôle important dans le développement économique en raison des multiples activités industrielles qui ont cours à Douala. Notre détermination à atteindre les 300 000 m3/jour est donc sans équivoque. L’ensemble des travaux que nous venons d’annoncer pour y parvenir s’exécutent normalement : extension de l’usine de Yato, réhabilitation et construction de forages, extension du réseau de distribution, etc. Quels sont les projets de la Camwater pour les autres villes du pays qui connaissent régulièrement des pénuries d’eau, notamment la ville de Ngaoundéré qui est pourtant présentée comme le château d’eau du Cameroun ? Nous avons présenté les actions actuellement menées ou envisagées en vue d’accroitre substantiellement l’offre en eau potable en milieu urbain surtout dans les deux principales agglomérations de Douala et Yaoundé. D’autres localités périurbaines sur toute l’étendue du territoire national ont également été prises en compte. Des travaux d’adduction d’eau potable les villes secondaires d’Edéa, de Bertoua et Ngaoundéré, financés conjointement par l’AFD et la BEI vont démarrer au courant du quatrième trimestre 2011. Les travaux programmés dans le cadre de ce projet devraient être entièrement réalisés au 31 décembre 2013. Dans le cadre du PDUE financé par l’IDA (Association Internationale pour le Développement) à hauteur de 14,7 milliards de FCFA pour le crédit initial et 2,3 milliards de FCFA par le GPOBA (Global Partnership for Output-Based Aid), des travaux de réhabilitation d’urgence des installations hydrauliques existantes, des extensions de réseau de distribution d’eau potable et des branchements sociaux dans les centres secondaires seront également exécutés au courant de cette année par Camwater, Maître d’Ouvrage dans le secteur de l’eau potable en milieu urbain et périurbain. En outre, le projet financé par Dexia Banque de Belgique d’un coût d’environ 39,5 milliards de FCFA permettra de procéder à la réhabilitation, au renforcement et à l’extension des systèmes d’adduction d’eau d’une quarantaine de centres déjà équipés, et à l’équipement d’une dizaine de villes « non équipées ». Ce crédit est débloqué par tranches successives. Les travaux réalisés par le groupement d’entreprises belges BALTEAU/ASPAC INTERNATIONAL ont démarré en octobre 2010 dans cinq villes (Bogo, Mbankomo, Jikejem-Oku, Douala et Maroua) pour un délai de dix huit mois. Les villes de Limbé, Buéa, Yaoundé, Meyomesala, Tokombéré, Tonga, Bikok, Ngomedzap et Nanga Eboko sont financées par les tranches 2 et 3 du crédit, pour une durée de réalisation des travaux de 36 mois, à compter de janvier 2011. Egalement, dans le cadre du financement de la Banque Africaine de Développement (BAD) d’un montant de FCFA 22 milliards des adductions d’eau potable de 18 centres secondaires seront dès cette année réhabilitées. Les localités sont les suivantes : Ebolowa, Akono, Bafang-Banka, Bana, Foumban, Kousseri, Bafia, Kumba, Loum, Mamfe, Manjo, Mbanga, Nkongsamba, Bangangte, Bangou, Sangmelima, Ngoumou et Bansoa Penka-Michel. Enfin, d’autres projets sur fonds propres sont cours de réalisation. Il s’agit de la réhabilitation de la station de Bamougoum dans la Région de l’Ouest, des extensions de réseau de distribution sur l’axe Ganse- Kolofata- Kerawa, des extensions de réseau à Mabanda- Bonabéri à Douala, des extensions de réseau au camp sic Olembe à Yaoundé, de la construction d’un réservoir de plus de 2000 m3 à Ebolowa, etc. Déjà les premières réalisations du programme d’investissement de Camwater laissent espérer dans moins de cinq ans, une amélioration de l’ordre de 60% de la desserte en eau potable des populations en milieu urbain et périurbain. M le Directeur général, vous donnez beaucoup de chiffres et beaucoup de dates et parlez de beaucoup de projets, mais les populations de Yaoundé ne sont pas rassurées quant à la fin de leur calvaire. Que pouvez-vous leur dire concrètement ? Je voudrais rassurer ici les populations de la ville de Yaoundé que nous ne ménageons aucun effort pour mettre fin aux difficultés qu’elles éprouvent aujourd’hui à accéder à l’eau potable. La construction d’une nouvelle usine dont nous avons lancé les travaux hier et la réhabilitation de certains équipements de l’usine d’Akomnyada, participent de cette volonté qui nous anime de mettre un terme, dans les meilleurs délais, à ces difficultés. Nous implorons leur patience, le temps de conduire à terme des travaux en cours qui prendront quelques mois. Le meilleur est à venir. Propos recueillis par Eric Roland Kongou >>> Retrouvez la suite du Dossier sur le site du Quotidien Mutations... .




Dans la même Rubrique