
Le « Guide » du parti Jouvence reproche à l’homme d’affaires son engagement avec le Rwanda dont il est le consul à Douala. Pour lui, le patron du plus grand regroupement interpatronal du pays risque d’être confronté à un conflit d’intérêt.
Quand Valère Bertrand Bessala évoque la vie chère au Cameroun, il est outré. L’attitude des membres du gouvernement ainsi que celle de certains hommes d’affaires face à ce problème qui troue littéralement le portefeuille des Camerounais l’attriste. Le « Guide » du parti politique Jouvence a exprimé son mal-être au cours du programme Canal Presse diffusé le 14 Août 2022 en mi-journée sur la télévision Canal 2 International.
L’administrateur civil en fonction au ministère de l’administration territoriale a attribué la responsabilité de la flambée des prix aux ministres et collaborateurs du président de la République Paul Biya. Il les a accusés de « jouer sur sa psychologie », en instillant chez le chef de l’Etat camerounais la peur d’un soulèvement et en lui faisant prendre des décisions « en leur faveur, en la faveur de leurs poches et contre les Camerounais ». Valère Bessala estime que Paul Biya « doit prendre ses responsabilités ».
Pour lui, la seule solution qui reste, c’est « dire au président : « sortez de vos phobies, surmontez vos phobies et prenez ce décret que nous attendons pour nous nettoyer tous ces individus-là qui jouent avec votre santé, qui jouent avec le peuple camerounais, qui vous a élu parce que vous êtes le seul élu ». Ceux-là ce ne sont que des délégataires du pouvoir de l’élu des élus et ils l’ont parfaitement compris », a dit l’homme politique. Bessala ne s’est pas arrêté là lors de cette prise de parole. Il a insisté pour parler d’un autre sujet qui lui tenait à cœur.
« Et de deux, je termine par là. Que l’on change celui qui est à la tête du GICAM (Groupement Interpatronal du Cameroun). Moi, j’insiste dessus. J’ai vu son propos face à Macron et quand je vois encore ce que les ministres ont vu l’autre jour, je comprends que nous sommes en danger. Un représentant des hommes d’affaires de tout un pays c’est d’abord le premier diplomate économique de notre pays à l’extérieur. Il est maintenant consul honoraire du Rwanda au Cameroun. S’il y a donc conflit entre les intérêts du Rwanda et du Cameroun, lui qui est consul prendra la position de quel pays ? Du Rwanda dont il est le représentant ou alors du Cameroun dont il est le président des hommes d’affaires ? Il faut nettoyer le GICAM et revoir cela. J’interpelle tous les hommes d’affaires du Cameroun. Nous sommes en danger. Parce que cela va de pair. Cela se tient », a conclu l’ancien sous-préfet adjoint.