Esther Ngala : Une femme dans la galaxie du Sdf

Par Jean Francis Belibi | Mutations
- 27-Aug-2007 - 08h30   51836                      
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L’unique femme députée du principal parti de l’opposition est une enseignante qui entend poursuivre l’encadrement des siens sur une échelle plus large.
Son sourire n’est pas feint quand elle aborde son interlocuteur dans les couloirs de l’hôtel des Députés où elle a pris ses quartiers pour cette session ou alors dans les bureaux de l’ancien groupe parlementaire du Sdf qu’occupe encore l’équipe de Joseph Mbah Ndam au Palais de l’Assemblée nationale. " C’est une partie de l’enseignante qui est restée " déclare-t-elle. Bien qu’elle l’avoue d’emblée, qu’" il n’est pas facile pour une femme de percer dans une formation politique de l’opposition surtout quand elle n’a pas une bonne assise financière ". Pourtant si Ngala Esther Ntala reconnaît que son arrivée au Palais de Verres pour le compte du Sdf n’est pas le fait d’un concours financier quelconque, mais plutôt de l’appui des populations du Donga Mantung qui n’ont cessé de la soutenir, elle affirme tout de même avoir bénéficié de l’appui du chairman Ni John Fru Ndi qui l’a beaucoup encouragé et soutenu dans son combat pour une place de député dans la circonscription électorale du Donga Mantung Centre, qui si elle a toujours été l’une des places fortes du Sdf dans le Nord Ouest, est toujours restée l’apanage des seuls hommes, comme d’ailleurs toutes les autres. Cette enseignante d’Economie sociale et familiale (Esf), ancienne inspecteur provincial de pédagogie dans le Nord Ouest où elle a fait l’essentiel de sa carrière jusqu’à sa mise en retraite survenue en 2004, sait cependant que son action en tant qu’élue du peuple devra prendre en compte toutes les composantes de la société. Elle affirme d’ailleurs " compter sur l’appui de (ses) camarades du parti " au Palais de Verres de Ngoa Ekellé. Pour mener à bien sa tâche. Sur son action en tant que député, Esther Ngala avoue ne pas avoir d’appréhensions particulières. En brossant les principaux maux qui minent sa circonscription au premier rang desquels la pauvreté des masses paysannes, le chômage des jeunes, le manque d’infrastructures de base à l’instar des routes, de l’approvisionnement en eau et en électricité, des centres de santé, elle énumère néanmoins les axes prioritaires de la bataille qu’elle entend mener durant les cinq années de sa première législature qui vont de ce qu’elle appelle les travaux de la fameuse " Ring road " à la recherche de solutions aux problèmes du chômage des jeunes en passant par la résorption de la question du manque d’enseignants dans les établissements scolaires d’Ako, de Nkambé, de Misaje ou de Ndu. Pour parvenir à l’accomplissement de sa tâche, l’ancienne enseignante des lycées techniques de Bamenda et de Mbengwi se veut réaliste : tous ceux qui pourront contribuer à l’amélioration des conditions de vie des siens seront les bienvenus, quel que soit leur bord politique. Ce qui explique d’ailleurs qu’elle envisage d’entretenir les meilleures relations qui soient avec tous les partenaires des autres formations politiques, même si elle affirme ne pas oublier qu’elle vient " d’un parti politique qui a sa spécificité et son idéologie " A 64 ans, celle qui affirme être entré au Sdf en 1990 " par conviction " et parce qu’elle est convaincue " que ce parti apportera le changement ", se dit néanmoins " déçue par le rapt électoral opéré par le parti au pouvoir lors des élections du 22 juillet dernier " Une situation qui à son avis " ne favorise pas l’émergence d’une réelle démocratie dans notre pays "




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