Nouveaux Sénateurs - Abba Boukar: l'increvable maire de Mora

Par Salomon KANKILI | Le Messager
Douala - 01-May-2013 - 21h00   52712                      
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A pratiquement 80 ans, ce patriarche n’a décidément pas fini d’étoffer sa riche et longue carrière politique au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc)[…] Abba Boukar, candidat aux sénatoriales 2013.
Abba Boukar: l'increvable maire de Mora A pratiquement 80 ans, ce patriarche n’a décidément pas fini d’étoffer sa riche et longue carrière politique au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc)[…] Abba Boukar, candidat aux sénatoriales 2013. La nouvelle a fait le tour de l’Extrême-Nord, plongeant dans l’étonnement ceux qui l’ont cru à sa retraite politique cette année. Ce patriarche trône à la mairie de Mora depuis 33 ans. Charismatique et très écouté, il est par ailleurs président de la section Rdpc du Mayo Sava à Mora. C’est surtout à lui que Talba malla, Amadou Ali et autre Cavaye Yeguié Djibril doivent leur notoriété dans la région de l’extrême-Nord. La riche et longue carrière politique de l’increvable maire de Mora se lit sur plusieurs pages : En 1972, alors qu’il n’a que trente (30) ans, Abba Boukar est élu député du Margui-Wandala, (aujourd’hui Mayo Tsanaga). A l’époque, les départements du Mayo Sava et du Mayo Tsanaga étaient rattachés à Mokolo. Il va siéger à la représentation nationale cumulativement avec ses fonctions de maire réélu en 2007, année de sa réélection à la tête de la mairie de Mora. La même année, le« vieux » âgé de 73 ans est appelé à présider la session de plein droit de la nouvelle législature. Contraint de choisir entre la mairie et son siège à l’Assemblée nationale, Abba Boukar décide d’être plus proche de ses populations. C’est ainsi que son suppléant Abba Moulla Boukar le remplace à l’hémicycle de Ngoa Ekele. Ce natif de Mora (né vers 1940) a pleinement contribué à l’enracinement du Rdpc dans le Mayo Sava. Son investiture comme candidat au sénat, au moment où il subit le poids de l’âge, sonne comme une sortie honorable que souhaite lui réserver Paul Biya. Qui eût cru que cet infirmier de formation renoncerait à son métier pour consacrer entièrement le reste de sa vie à la gestion des affaires publiques? Mme Djakaou née Foutchou Julienne : plusieurs cordes à son arc Madame Djkaou née Foutchou Julienne est née en 1957 à Djagara dans le département du Diamaré. Institutrice principale, elle est actuellement économe au collège d’enseignement général de Makabaye à Maroua. La dame qui jouit d’une grande notoriété à Maroua est par ailleurs délégué régional de la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts (Capef) de l’extrême Nord. « J’ai été successivement responsable à plusieurs poste de service public et leader de plusieurs associations féminines. Sans me jeter des fleurs je suis pionnière dans la mise en place des associations et des groupements d’initiatives communes (Gic) », précise-t-elle. Elle ajoute que vers les années 1992, il y a eu la loi régissant la mise en place et le fonctionnement des associations et des Gics. « J’ai été désignée par mes pairs comme présidente provinciale pour implanter les associations. Avant, elles évoluaient dans l’informel. La tâche qui m’incombait était de sensibiliser les populations afin qu’elles se mettent ensemble au sein des Gic et des associations pour bénéficier de financements ». C’est ainsi qu’elle a pu créer jusqu’en 1996 un peu plus de 6 018 Gic. Le ministre de l’agriculture à l’époque (Augustin Frédéric Kodock) l’a conseillé de mettre sur pied son propre Gic. D’où la naissance de l’Action généreuse pour l’intervention rurale (Agir). En 1988, Mme Djakaou éprouve le désir d’être formée. « je suis allée me former pendant deux ans », affirme-t-elle. Toute chose qui lui permet à ce jour d’encadrer aisément le monde rural. Son élection comme sénateur lui permet de mieux défendre la cause des sans-voix. Zakiatou Djamo : la cause féminine, son affaire Mme Zakiatou est une « ancienne » du Rdpc. Parti pour lequel elle milite depuis 1985. Née vers 1958 dans le canton de Doumrou à Kaélé, cette retraitée (depuis décembre 2011) a occupé les fonctions de contrôleur du trésor dans sa ville natale Kaélé. Au sein du Rdpc dans l’Extrême Nord, elle est très respectée et appréciée. Pour avoir personnelement pris part au tout premier congrès du Rdpc (président de section à l’époque, elle est capable d’écrire un livre sur l’histoire dudit parti. Elle est élue en 1985 2ème adjoint au maire de Kaélé. Présidente d’honneur de la section Ofrdpc du Mayo-Kani, membre titulaire du Comité central du Rdpc... cette dame a gravi toute les marches de son parti. Son élection au sénat s’apparente à une cerise sur le gâteau de son parcours. Elle aura, comme à son habitude, à cœur de défendre la cause féminine. Mahamat Abdoulkarim: le maire devenu sénateur Maire en exercice de Kousseri, il est né en 1949 dans la même ville. Marié et père de 05 enfants, ce commis de l’Etat a occupé plusieurs fonctions administratives, à savoir chef du secrétariat particulier du ministre du commerce, du ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales. Il est élu (et réelu) député à l’Assemblée nationale entre 1988 et 1997. Depuis 1987 il est magistrat municipal de Kousseri. Au Rdpc il a occupé les fonctions de vice-président de la section départementale Rdpc du Logone et Chari (1986 à 1990). Entre 1990 et 2007, il est président de la section Rdpc du même département. Depuis 2007 il est président de la section Rdpc du Logone et Chari-sud (Kousseri-Waza). Il est par ailleurs président du syndicat des communes riveraines du fleuve Logone (Syncom/Logone).Mahamat Abdoulkarim est chevalier de l’Ordre de la Valeur depuis 1994. Sa cooptation pour le sénat fait l’unanimité dans son département. Amrakaye Martin: un ex-parlementaire revient à la charge Martin Amrakaye est né vers 1966 à Djarangoubou dans le Logone et Chari. Originaire de Bégué Palam dans l’arrondissement de Kai-Kai, département de Mayo-Danay, cet infirmier diplômé d’Etat embrasse la politique en 1996. 1996-2002, il est vice Président de la section Ojrdpc de Mayo-Danay. 1996-2007, il est élu conseiller municipal à la commune de Kai-Kai. 2002-2007, il occupe les fonctions de président de la section Ojrdpc du Mayo-Danay-Nord et député à l’Assemblée nationale. Entre 2007 et 2009, il est secrétaire général de la section Rdpc du Mayo-Danay Nord. Il est par ailleurs ophtalmologue dans un hôpital privé à Yagoua. A travers lui, c’est l’élite massa qui se targue d’être représentée au sénat. Alioum Aladji Hamadou: le management au doigt Après l’obtention de son baccalauréat, une licence et une maîtrise obtenue en France, Alioum Aladji est admis pour une formation en management. Il se consacre ensuite à l’enseignement. L’homme a tour à tour été directeur du collège de l’espoir à Maroua (1990 et 1996), trésorier adjoint à la Fécafoot (1996 à 1999) puis trésorier général à la même Fédération. Il est promu chef du département financier entre 2000 et 2005. Alioum Aladji Hamadou est le fondateur du centre de formation des footballeurs du sahel (Cffs). Centre dont le club est Sahel de Maroua. Alioum Aladji occupe les fonctions de président du comité régional olympique de l’Extrême-Nord depuis 2010. Ancien député Rdpc du Diamaré-centre 2002 et 2007, il est également trésorier de la section Rdpc Diamaré centre II. A 50 ans sonnés, il accède au sénat sans fracas, ni grincement de dents. Abdoulaye Wouyack Marava: un fonctionnaire rompu à la tâche C’est le sénateur le moins connu à l’Extrême-Nord. Abdoulaye Wouwack fait de la politique dans l’ombre. Il passe même pour en être un spécialiste de l’ombre. Pourtant l’on dit de lui qu’il est incontournable dans le parti dans cette région. Approché par un confrère à Maroua il a déclaré : "Après mon élection, je serai plus régulier sur le terrain (…)Les gens ont peut-être raison. Je suis d’abord un fonctionnaire et le travail au niveau central est tellement accaparant au point où je partage mon temps entre les services du contrôle supérieur de l’Etat où je suis inspecteur d’Etat et conseiller technique numéro 1 du ministre. Comme inspecteur d’Etat, je vais sur le terrain effectuer des missions de contrôle. Comme conseiller technique numéro 1 du ministre, il me côte les dossiers que je traite. Je travaille au Comité central dans la structure qui s’occupe des conflits et il y a tellement de dossiers à ce niveau-là. Tout cela m’accapare au point où je viens rarement à la base », a-t-il justifié. Malheureusement, il y a une confusion de la part des militants qui ne mesurent le militantisme qu’à ce niveau. Abdoulaye Wouyack Marava est né à Mofolé, près de Mokolo en 1957. Après une partie de ses études primaires à Mokolo et une autre à Rey-Bouba jusqu’en classe de troisième, il est inscrit au lycée de Ngaoundéré, puis au lycée de Maroua. Il est ensuite admis à l’Enam d’où il sort administrateur civil (1980). Il est nommé chef de service du personnel au ministère de la Santé publique, puis conseiller aux affaires sociales et culturelles auprès du gouverneur du Sud à Ebolowa. En 1987, il est inspecteur d’Etat cumulativement avec ses fonctions de directeur des affaires générales au Contrôle supérieur de l’Etat jusqu’en 2007. La même année il est promu conseiller technique numéro 1 auprès du ministre délégué à la présidence chargé du contrôle supérieur de l’Etat. Il est militant du Rdpc depuis 1985. Depuis 2011, Abdoulaye est membre titulaire du Comité central du Rdpc. Salomon KANKILI




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