Cameroun - Accident de train d’Eséka: Des familles musulmanes en colère à cause des corps de leurs proches mis à la morgue

Par Josiane Rose NDANGUE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 26-Oct-2016 - 22h54   52866                      
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Morgue d'un hôpital Archives
Elles affirment que d’après l’islam, un cadavre ne doit pas être gardé à la morgue.

Samedi dernier, il y a eu des éclats de voix à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé. La cause, des familles musulmanes qui ont reconnu ce jour des corps de leurs proches mis à la morgue, ont crié au scandale, rapporte le quotidien national Cameroon Tribune édition du 26 octobre 2016. Le journal indique qu’un parent a dit avoir reconnu l’un des siens, victime de la catastrophe d’Eséka. Le corps avait été englouti dans le lot des «non identifiés» à garder à ladite morgue. Celui-ci s’en est violemment pris à l’équipe d’astreinte en faisant référence à l’interdiction de l’islam. «Sauf qu’il s’agissait là d’un cas de force majeure. Du coup impossible d’être strict et rigide dans l’observance des rites funéraires de l’islam», précise Cameroon Tribune.

L’iman Bachir Hamed de la mosquée de Biyem-Assi, rencontré par le quotidien à ce sujet, explique que «c’est comme s’il y avait eu noyade, crash d’avion ou catastrophe naturelle quelconque, où il est quasiment impossible de retrouver les traces des victimes». Toutefois partant du fait que le Cameroun est un pays laïc, l’iman Bachir Hamed pense qu’il faut d’abord trouver un compromis avec l’État qui gère la catastrophe. «Il est souhaitable que les familles musulmanes se rapprochent des pouvoirs publics dans le but de dialoguer, afin d’aider à l’identification de leurs victimes et organiser dignement les obsèques», ajoute-t-il.

Pour rappel, il faut noter que les règles islamiques stipulent qu’une personne décédée soit le plus tôt possible inhumée. «C’est-à-dire que s’il est décédé dans la nuit qu’il soit inhumé avant le lever du soleil. Si c’est en matinée qu’on le fasse avant le coucher du soleil», explique l’iman ci-dessus cité.

Auteur:
Josiane Rose NDANGUE
 @ljndangueCIN
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