Reconnu non coupable de l’apologie du terrorisme lors de la dernière audience le 19 avril 2017, le journaliste Ahmed Abba, correspondant en langue Haoussa de Radio France Internationale au Cameroun risque toujours la condamnation à vie. Puisqu’il a été déclaré coupable de non dénonciation d’actes terroristes et blanchiment des produits de terrorisme au cours de la même audience.
Le délibéré est attendu ce lundi au Tribunal militaire de Yaoundé. Mais la défense qui a écarté l’option d’un acquittement espère que la peine sera minimisée. « C’est évident que l’option d’acquittement est écartée. Il faut que le tribunal apaise les esprits, fasse en sorte que monsieur Ahmed Abba puisse recouvrer sa liberté et reprendre son métier », espère Maitre Charles Tchoungang, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun et avocat d’Ahmed Abba.
L’homme de loi se félicite « de la solidarité exceptionnelle du monde des médias dans cette affaire ». Il tire un chapeau particulier à Radio France internationale (Rfi) qui a mobilisé toute sa rédaction pour suivre cette affaire depuis bientôt deux années. « Vous imaginez, à chaque audience, il y a au moins deux journalistes qui partent de là-bas, avec rang de directeur. Ils sont partis vendredi (21 avril, Ndlr) pour voter, ils vont revenir aujourd’hui (dimanche 23 avril 2017, Ndlr) puisque l’audience c’est demain. Ça montre qu’il y a un intérêt pour tout le monde pour que cette affaire soit réglée », explique-t-il.
Maitre Tchoungang salue aussi l’intérêt porté sur cette affaire par les diplomates, les chefs de mission diplomatiques accrédités à Yaoundé qui ont fait le déplacement. « Il y en a quatre qui étaient à la dernière audience », se réjouit-il. Une mobilisation qui l’amène à penser que « l’opinion nationale et internationale attend du tribunal militaire un message d’apaisement ».