Les autorités camerounaises restent pour l’instant silencieuses sur le sujet. Pourtant un véritable drame humain se noue dans la région de l’Extrême-Nord, dont une partie est déjà la cible des attaques du groupe terroriste Boko Haram.

Environ 11 000 Camerounais ont fui la zone du Logone-Birni depuis la semaine dernière et se sont réfugiés au Tchad voisin, notamment dans la localité d’Oundouma, située dans la province du Chari-Baguimi.

A l’origine de cette situation, de violents affrontements interethniques entre pêcheurs Mousgoum et bergers Arabes Choa. Des heurts qui ont fait officiellement au moins 12 morts et près de 50 blessés.

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR), ces réfugiés sont constitués presqu’essentiellement des femmes et des enfants.

«Ces réfugiés qui ont traversé sont environ 80 à 85% des femmes et des enfants. Ils sont pour la plupart accueillis dans des familles d’accueil. D’autres sont logés dans des écoles et des édifices publics au niveau d’Oudouma», a déclaré à RFI (Radio France Internationale) le porte-parole du HCR à N’Djamena.

«Ils ont été pris de court par la situation d’insécurité donc ils sont venus sans bagages, sans documents administratifs. Pour le moment, nous sommes en saison de pluies ici au Tchad. Les difficultés sont évidentes, mais le HCR et ses partenaires ainsi que le gouvernement tchadien essayent de répondre aux premiers besoins en posant les bracelets, en offrant des repas chauds et en assurant le monitoring de protection à tous ces demandeurs d’asile qui sont environ 11 000», a ajouté ce responsable local du HCR.

Au sujet des affrontements, les 13 et 14 août, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord Midjiyawa Bakary s’est rendu sur le terrain afin d’obtenir une cessation des hostilités. Il a annoncé une enveloppe de 50 millions de FCFA mise à la disposition des victimes par le Président Paul Biya.