Cameroun - Alerte: Les crimes rituels se multiplient dans la région du Centre

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 03-Jun-2021 - 14h33   6648                      
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Quartier Mimboman, les populations toujours sous le choc archives
Des corps mutilés ont été découverts dans plusieurs départements de la région.

Les habitants du quartier Ekounou, dans le 4ème arrondissement de la ville de Yaoundé, vivent dans la peur depuis plusieurs jours. La raison: le corps sans vie d’une adolescente, âgée entre 18 et 19 ans, a été découvert dans la matinée du 23 mai 2021 au lieudit «deux chevaux».

Selon les premiers témoins qui ont alerté les sapeurs-pompiers et les services de la gendarmerie, rapporte le quotidien Mutations dans son édition de ce 3 juin 2021, «la dépouille a été amputée de quelques organes internes et génitaux».

D’après ces riverains, «le corps qui a fait plusieurs heures à cet endroit aurait été abandonné dans la nuit du 22 mai au 23 mai. La dépouille a été marquée par de profondes entailles, et plusieurs organes avaient été prélevés».

Cette découverte macabre est loin d’être isolée. Des cas similaires ont été enregistrés dans deux autres départements de la région du Centre. Le 19 mai 2021, dans le la ville de Nkoteng, département de la Haute Sanaga, le corps sans vie de Francine Ngah, huit ans, avait été découvert au lieu-dit Camp Nanga. D’après le grand-père maternel de la défunte, la fillette, qui était inscrite à l’école publique du Camp Nanga, avait été enlevée par ses bourreaux la veille, alors qu’elle était allée puiser de l’eau à la source. Son cœur a été retiré par ses bourreaux.

Dans le département de la Mefou et Afamba, c’est le corps mutilé d’un garçon de 10 ans qui a été découvert. Selon Mutations, cela faisait quelques années que l’on n’avait plus enregistré autant d’assassinats suivis d’un prélèvement d’organes en un laps de temps au Cameroun. «En effet, entre novembre 2012 et janvier 2013, une vingtaine d’adolescents et jeunes femmes avaient été tués à Yaoundé, plus précisément dans les quartiers Mimboman, Biteng et Nkoabang», peut-on lire.

Interrogé sur ce phénomène qui prend de l’ampleur et qui inquiète les populations, Paul Abouna, Maître de conférences en anthropologie à l’Université de Yaoundé I, soutient que «tout tend à montrer que ces crimes sont rituels. Tout, c’est-à-dire, le contexte, le prélèvement des organes et la nature des organes prélevés ou amputés, pas seulement les membres».

Pour l’anthropologue, «les différents cycles de ce phénomène s’expliquent par le contexte: politique et sécuritaire. Pour le cas spécifique de cette dernière occurrence, le contexte de Covidgate et de ce que d’aucuns appellent la «fin de règne» sont suffisamment pertinents pour l’expliquer», confie-t-il dans les colonnes du journal.

 

Auteur:
Béatrice KAZE
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