Cameroun - Catastrophe ferroviaire d’Eséka: Vers la révision du contrat de concession avec Bolloré ?

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-May-2017 - 19h39   7536                      
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Accident de train à Eseka RFI
Après la catastrophe du 21 octobre 2016 qui a fait 79 morts et près de 700 blessés, l’État entend renforcer sa présence au sein de l'actionnariat de Camrail, détenu à 80% par le groupe français Bolloré.

Selon les conclusions de la commission d'enquête, rendues publiques mardi, le train 152 «roulait trop vite, et les wagons étaient surchargés, enfreignant ainsi les règles de sécurité». Camrail est donc le principal responsable de l’accident. IL est également reproché à l’entreprise de n’avoir pas pris en compte les observations du conducteur du train sur les défaillances du système de freinage.

Les familles des victimes attendaient avec impatience les résultats de ces investigations. Eux qui sont actuellement en procès contre la filiale de Bolloré au Tribunal de première instance de Douala Bonanjo. Après la catastrophe d’Eséka, les autorités veulent que ça change. L'État camerounais veut augmenter sa participation au sein de Camrail.

La convention entre le Cameroun et la société Camrail a été signée en 1999, il y a 18 ans, et elle octroie à Yaoundé 13% des actions. «Le terrible accident d'Eseka peut être le catalyseur pour revisiter cet accord de gestion de l'entreprise. En d'autres termes, Paul Biya y voit une opportunité», commente Radio France International (RFI). La présidence est claire: des «sanctions appropriées doivent être prises à l'encontre des responsables».

Pour le groupe Bolloré, majoritaire, la pression est donc forte, apprend-on. «D'un côté, un président camerounais qui ne peut, face à une opinion publique et aux 79 morts, aux 600 blessés, à leurs familles, à leurs proches, que demander des têtes. C'est aussi un bras de fer politico-médiatique. Puisque même si, après une négociation, Bolloré cède des parts à l'état camerounais, cela aura-t-il pour conséquence directe plus de sécurité, les convois seront-ils moins surchargés, les freins vont-ils mieux fonctionner ?».

RFI révèle que ce mercredi matin, à huis clos, les responsables de la Camrail étaient réunis. À court terme, il faut sous-peser les mots du communiqué de la présidence pour apporter une réponse publique. Et pour le moyen et long terme, soupeser la portée de la position de Paul Biya sur une renégociation du contrat de 1999.

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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