Cameroun – Colère: Le père Ludovic Lado demande à l’Université Catholique d’Afrique Centrale de retirer le professeur Claude Abé de ses effectifs…

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-Jul-2021 - 21h58   19953                      
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Père Ludovic Lado Ludovic Lado
Le prêtre jésuite se dit ulcéré par l’attitude, jugée hostile à une tribu, du sociologue sur l’antenne CAM 10 TV dimanche passé.

La dernière sortie médiatique du sociologue Claude Abé est restée en travers de la gorge du père Ludovic Lado. L’universitaire soutenait en effet le 18 Juillet sur l’antenne de CAM 10 TV que l’essentiel du groupe  des dirigeants de la Brigade anti sardinards (BAS), opposé à Paul Biya, est issu de la tribu des Bamiléké. « Regardez le leadership de la BAS. Vous vous rendrez compte que  ce leadership-là est marqué communautairement. De quelque part. Et ça ce sont des faits. Ce ne sont pas un certain nombre d’informations et on se rend compte que le mot « changement » est un cache-sexe, un mot-valise derrière lequel les gens sont engagés dans la quête d’une dictature du reste des Camerounais par une autre communauté. Je doute qu’un tel projet puisse prospérer. Dans la mesure où je crois que le reste des Camerounais ont pu se rendre compte de cela. Allez investiguer sur l’origine communautaire du leadership de la BAS, vous allez vous rendre compte que ce sont des noms qui sont assez étonnamment de quelque part"», déclarait-il, tentant de faire croire que le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji n’a pas été attaqué par la BAS lors de son dernier long séjour médical en Europe parce qu’étant de la même tribu que la majorité des leaders de la BAS.

Ce 23 Juillet, Ludovic Lado a adressé une lettre ouverte au recteur de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC). Il lui demande de radier Claude Abé de ses effectifs tant qu’il ne s’excusera pas.  « Ce type de dérapage verbal, largement relayé sur les médias sociaux, est indigne d’un enseignant permanent d’une université catholique qui est censé promouvoir une éthique de la fraternité humaine. Je me souviens qu’il n’y a pas longtemps, vous annuliez l’intervention d’une certaine Nathalie Koah à l’UCAC, je suppose, au nom des valeurs de votre institution. Le prof. Abé, il me semble, a franchi, lui aussi, les limites du permis sur le plan éthique », explique Ludovic Lado dans sa correspondance.

L’homme de Dieu demande  à l’UCAC d’exiger du professeur Abé qu’il retire « ses propos scandaleux pour mériter de continuer à enseigner dans une université catholique ».

Lire ci-dessous l’intégralité de la lettre de Ludovic Lado au recteur de l’UCAC

 

LETTRE OUVERTE AU RECTEUR DE L’UNIVERSITÉ CATHOLIQUE D’AFRIQUE CENTRALE (UCAC)

Objet : Propos Tribalistes du Pr Claude Abé

Monsieur le recteur,

Pour peu que l’université catholique d’Afrique centrale soit encore catholique et, par conséquent, encore attachée aux valeurs de fraternité et du respect de la richesse de la diversité humaine, j’estime que le prof. Claude Abe ne mérite plus d’y enseigner sauf s’il s’amende. Pourquoi ?

Le dimanche 18 juillet 202, sur la chaîne de télévision Cam 10, au cours d’une émission intitulée Grand Débat, il a tenu des propos scandaleux qui visaient à stigmatiser une des multiples communautés du Cameroun. Ce type de dérapage verbal, largement relayé sur les médias sociaux, est indigne d’un enseignant permanent d’une université catholique qui est censé promouvoir une éthique de la fraternité humaine. Je me souviens qu’il n’y a pas longtemps, vous annuliez l’intervention d’une certaine Nathalie Koah à l’UCAC, je suppose, au nom des valeurs de votre institution. Le prof. Abé, il me semble, a franchi, lui aussi, les limites du permis sur le plan éthique.

Par ailleurs, au cours de la même émission, il a contribué à répandre des calomnies abjectes sur un prélat de regrettée mémoire, en lui attribuant mensongèrement des thèses de suprématie ethnique. Il s’agit de feu Mgr Albert Ndongmo. À aucun moment, ses calomniateurs n’ont cité une des publications de ce prélat pour étayer leurs propos blasphématoires. Pourquoi profaner ainsi la mémoire d’un homme d’église qui ne demande qu’à se reposer en paix? Ce n’est pas digne d’un sociologue, encore moins d’un sociologue enseignant dans une institution catholique dont la devise est : « Au service de la Vérité et de la Justice ».

Je vous prie donc d’exiger du prof. Abé de retirer ses propos scandaleux pour mériter de continuer à enseigner dans une université catholique. Il n’y a pas longtemps le Pape François publiait une belle lettre encyclique sur la Fraternité humaine et l’amitié sociale. Il s’agit de Fratelli Tutti. C’est le rôle d’une université catholique d’en être l’incarnation.

Très cordialement,

Ludovic Lado SJ

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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