Cameroun - Crise anglophone: Le calvaire de près de 150 déplacés dans une habitation exiguë à Douala

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 16-Jan-2020 - 13h11   4848                      
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Déplacés de la crise anglophone capture d'écran
Hébergées par un particulier, ces personnes, en majorité des femmes, vivent dans des conditions exécrables.

L’image est saisissante! Plus de 130 personnes entassées dans une habitation exiguë depuis plus de trois ans.

Le quotidien difficile de ces déplacés de la crise anglophone qui ont trouvé refuge à Douala, dans la capitale économique, est raconté dans un grand reportage diffusé au journal de 20 heures d’Equinoxe Télévision le 15 janvier 2020.

Ces personnes composées en majorité de femmes, restent dans un domicile aménagé par un particulier au quartier Makèpè, dans l’arrondissement de Douala 5è.

Déplacés de la crise anglophone (c) capture d'écran

«J’héberge plus de 130 déplacés qui dorment sur place. J’ai dû sortir des locataires pour que certains dorment dans d’autres appartements», affirme Joseph Mofor, le propriétaire des lieux et chef traditionnel.

Il dit avoir sollicité l’aide des pouvoirs publics, sans jamais obtenir de réponse.

«Ça fait un an, que j’ai transmis leur enregistrement au sous-préfet de Douala 5è, j’ai également transmis un courrier au ministre de l’Administration Territoriale et à la Présidence de la République. Jusqu’à ce jour, aucun de ces responsables n’a fait signe pour savoir comment ces déplacés vivent. Certains ont été malades, d’autres sont morts, quelques-uns sont à l’hôpital. Certains essayent tant bien que mal de vendre des aubergines ou des arachides; il y a des enfants qui ne fréquentent pas… Vraiment c’est difficile», se lamente M. Mofor.

«J’ai trois enfants qui ne vont pas à l’école. Leur père a été tué en brousse», se plaint une jeune femme.

Déplacés de la crise anglophone (c) capture d'écran

«Je suis obligée de vendre des jouets pour enfants afin d’avoir à manger. Il y a des jours où je ne gagne pas un seul sou. Nous voulons juste à manger», crie une autre.

Tous espèrent que les autorités entendront leur détresse et mettront à leur disposition de l’aide humanitaire.

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
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