Cameroun - Crise anglophone: Me Alice Nkom estime que la coupure d’Internet au Sud-Ouest et au Nord-Ouest est «un acte de pure sécession»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 11-Apr-2017 - 13h25   43614                      
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Me Alice Nkom Archives
La célèbre avocate exige la libération des leaders anglophones détenus et jugés à Yaoundé.

Me Alice Nkom prend fait et cause pour les anglophones dans le bras de fer qui les oppose au gouvernement. La défenseuse des droits de l’homme a expliqué le 6 avril 2016 sur les antennes de la télévision Stv que les accusations de terrorisme portées contre les suspects arrêtés étaient « cyniques ».  Me Nkom a déclaré que la crise anglophone lui fait beaucoup de peine. Prenant le cas du leader du Consortium Me Felix Agbor Nkongho Balla, elle soutient que personne au monde ne croira  qu’il est un terroriste. Pour elle, les arrestations ne contribuent pas à favoriser le climat des affaires dont le président Paul Biya parlait au cours de sa récente visite en Italie. Elle croit que dès lors le Cameroun  ne peut pas être pris au sérieux et jure que « nous allons le payer cher ».

Alice Nkom s’en prend aussi au ministre de la justice garde des sceaux. Elle croit savoir que Laurent Esso a la possibilité de lancer les poursuites judiciaires et peut aussi les arrêter. C’est pourquoi elle  demande la libération de toutes les personnes arrêtées. Pour cette juriste expérimentée, les mesures prises par le gouvernement en vue de résoudre la crise dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest ne sont pas suffisantes.  L’une des choses qu’elle revendique avec force c’est le rétablissement d’Internet. « Comment vous pouvez couper Internet ? Comment ?, s’étrangle-t-elle.  A cause des revendications dont on est en train de dire qu’elles étaient fondées ? Quel est le cheminement qui part des revendications légitimes qu’on est en train de rattraper et la sanction globale qui consiste à couper Internet ? Je ne comprends pas comment on peut arriver à ça !  Et si je ne comprends pas je crois qu’il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas comprendre ça », s’écrie Me Alice Nkom. Elle poursuit : « quand vous coupez les communications à quelqu’un d’abord vous violez un droit fondamental. C’est interdit par les conventions que vous avez signées. Et de deux c’est un acte de pure sécession.  ça c’est un acte de sécession. Et c’est vous qui venez dire que les autres sont sécessionnistes ? », se demande-t-elle.

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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