Un avocat devant le tribunal de grande instance de Yaoundé. AFP PHOTO/REINNIER KAZE
Le géniteur est en détention à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui depuis plus d’un an.
Le 5 novembre 2019, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Yaoundé devrait se prononcer sur la culpabilité ou nom de sieur Hamadou Assini Lemdeme.
Ce père de famille est accusé d’avoir tenté de commettre un homicide volontaire sur son propre fils âgé de cinq ans seulement, qu’il soupçonnait de pratique de sorcellerie, informe l’hebdomadaire Kalara en kiosque le 14 octobre 2019.
Le prévenu qui nie l’accusation, s’est expliqué à l’audience du 1er octobre dernier.
Selon son récit, il s’apprêtait à faire des courses un jour de mai 2018, lorsqu’il constate une panne au niveau de sa moto. Ayant essayé, sans succès de réparer ladite panne, il dit avoir entamé un monologue sur ses déboires, notamment les marchés qu’il perdait sans explication et les fausses-couches récurrentes de son épouse.
«C’est alors que son fils qui l’écoutait va lui révéler qu’il était l’auteur de ses malheurs. Il faisait partie d’un cercle de sorcellerie dans lequel il occupe un rang honorable», relaie le journal.
L’homme dit avoir tenté, sans jamais y parvenir, de convaincre son enfant à quitter ce cercle. Face au refus de ce dernier, explique le géniteur, «j’ai braqué sur lui une buchette d’allumette qui a malheureusement rencontré l’essence et le pire a failli se produire pour lui et pour moi».
Victime de brûlures graves, le petit garçon a été admis en soins intensifs, dans un état inconscient, à l’hôpital Gynéco de Yaoundé. C’est alors que sa génitrice, Nadine Poutchengou, qui n’est pas l’épouse de M. Assini Lemdeme, va porter l’affaire en justice.
Pour le représentant du parquet, le mis en cause avait tenté de commettre un meurtre avec préméditation, étant donné qu’il avait l’habitude d’accuser ses enfants de faire disparaître les grossesses de sa femme et d’être à l’origine de ses échecs dans les affaires. Le ministère public soutient que ce sont ces rancœurs qui ont poussé M. Lemdeme a tenté de mettre un terme à la vie de son garçon.
L’avocat de la défense a pour sa part, indiqué que son client n’avait pas tenté de tuer son enfant. La preuve, a-t-il argumenté, c’est le père qui a conduit son fils à l’hôpital.
L’homme en robe noir a cependant rappelé au tribunal que la sorcellerie est une réalité qui reste difficile à démontrer.
«Auparavant, il gagnait beaucoup de marchés et du jour au lendemain, il a commencé à tout perdre. De même, sa femme a vu son commerce s’effondrer. Il est logique qu’il se pose des questions sur ce qui lui arrive, surtout lorsque l’enfant se déclare en être l’auteur», a justifié l’avocat.
Fred BIHINA
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