Cameroun - Formation professionnelle: l’Ordre national des ingénieurs de génie civil et le Minesup à couteaux tirés.

Par Marie Louise SIMO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 08-Mar-2018 - 13h01   10946                      
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Un chantier M L Simo
Malgré les injonctions du ministre de l’Enseignement supérieur et du Premier ministre, l’Ordre national des ingénieurs de génie civil (Onigc) du Cameroun, s’oppose depuis bientôt 5 ans, à l’intégration en son sein, des ingénieurs formés à la faculté de génie industriel de l’Université de Douala.

C’est depuis près de 5 ans, que la question divise le ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr Jacques Fame Ndongo, le Premier ministre, Philémon Yang et l’ l’Ordre national des ingénieurs de génie civil  (Onigc) du Cameroun. Au centre de cette querelle, la première cuvée des ingénieurs en génie civil de la faculté de génie industriel (Fgi) de l’Université de Douala, qui a vu sa demande d’intégration à l’Onigc, rejetée, après avoir rempli toutes les conditions requises, a relevé les concernés au cours d’une conférence de presse qui s’est déroulée lundi dernier à Douala. Notamment, la détention d’un diplôme d’ingénieur en génie civil.

Cette  organisation avance comme raison, la « non-conformité » de leurs diplômes, le « diplôme non agréé » et « l’attente du rapport définitif d’évaluation », prescrit au ministère de l’Enseignement supérieur pour s’assurer de la qualité de la formation de ces derniers. Cependant, pour lever toute équivoque, le ministre de l’Enseignement supérieur, par correspondance n° 03366/MINESUP/SG/DAUQ/SQ du 6 avril 2017, a rejeté les motifs de l’Onigc. « Les diplômés de la Fgi de l’Université de Douala option génie civil sont formés dans le strict respect des exigences du système Lmd et sont de ce fait, des ingénieurs de génie civil à part entière », souligne  le ministre dans sa correspondance. Selon ces diplômés, même la saisie en juin dernier de l’ordre, par le ministère des Travaux publics, tutelle de l’Onigc, n’a été d’aucune utilité, parce que leurs dossiers  ont une fois de plus été rejetés  en janvier dernier.

Un rejet de trop, selon ces ingénieurs, qui dure depuis cinq ans, alors qu’ils  ont été formés pendant cinq années. Une formation au cours de laquelle, explique, le doyen de la Fgi de l’Université de Douala, le  Professeur Robert Nzengwa, ils ont suivi des  programmes qui correspondent aux normes internationales, comme le confirment les entreprises qui emploient les produits de la Fgi au quotidien.

 Comme conséquence, ces derniers sont obligés d’exercer dans l’illégalité, en attendant leur intégration,  car n’étant pas inscrits au tableau de l’Onigc comme le prévoit la loi n° 2000/09 du 13 juillet 2000 fixant l’organisation et les modalités de l’exercice de la profession d’ingénieur de génie civil au Cameroun et instituant de ce fait l’ordre. Une loi qui stipule en son article 4 que « nul ne peut exercer la profession d’ingénieur de génie civil au Cameroun s’il n’est inscrit au Tableau de l’Ordre ». Cette même loi dispose que l’Onigc doit « veiller à la promotion de la profession d’ingénieur de génie civil ». 

 Marie Louise Simo

Auteur:
Marie Louise SIMO
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