Cameroun - Hommage: A cause de la grève annoncée des avocats, les obsèques du Bâtonnier Charles Tchakounte Patie reportées à une date ultérieure

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Nov-2020 - 10h02   6342                      
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Cérémonie d'adieu Bâtonnier Charles Tchakoute Patie Adeline Atangana
La nouvelle a été rendue publique dans un communiqué conjoint signé du chef supérieur du groupement Bahouoc, d’où il était origine, et de l’épouse de l’illustre disparu. Ce alors que les avocats avaient décidé de renoncer aux hommages judiciaires prévus en sa mémoire à la Cour Suprême, pour contester contre les représailles dont ils sont victimes.

Initialement prévues du 26 au 28 novembre 2020, les obsèques du Bâtonnier Charles Tchakounte Patie, décédé le dimanche 4 octobre 2020 en France, viennent d’être reportées sine die. C’est la substance d’un communiqué conjoint signé le lundi 23 novembre 2020 du chef supérieur du groupement Bahouoc, Sa majesté Roger Nkamadjou II, et de l’épouse de l’illustre disparu, Tchakounte Patie née Zesseu Clarisse.

Ledit document ne renseigne pas sur les mobiles réels de cet atermoiement de dernière minute, à 48 heures de l’ultime voyage du bâtonnier. Une décision qui n’est pas fortuite, tant la famille judiciaire qui s’active à lui rendre un dernier hommage est sous le feu des représailles de toutes sortes perpétrées à son encontre par le régime en place.

Pour protester contre les persécutions dont elle est victime depuis ces dernières semaines, la famille judiciaire représentée par l’Ordre des avocats, a décidé le samedi 21 novembre 2020, au terme d’une réunion de son conseil, de «renoncer aux hommages judiciaires initialement programmés sur les parvis de la Cour d’Appel du Littoral et de la Cour Suprême du Cameroun du Bâtonnier Tchakounte Patie Charles pour les orienter en d’autres lieux plus accueillants pour les avocats», lit-on dans ce communiqué de l’ordre, qui annonce par ailleurs une suspension du port de la robe  du 30 novembre au 4 décembre sur l’étendue du territoire.

En renonçant à cet hommage, les avocats ont voulu à travers cet acte fort qui sonne comme un camouflet pour le régime, marquer leur exaspération des exactions qu’ils subissent dans l’exercice de leur profession, et officialiser le divorce presque consommé entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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