En pleine pandémie de Coronavirus, l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF), qui œuvre pour la défense des droits des journalistes dans le monde, est très préoccupée par la santé d’Amadou Vamoulké, l’ancien Directeur Général de la Cameroon Radio Televisioon (CRTV), écroué à la Prison Centrale de Kondengui.
Dans un communiqué rendu public ce vendredi 22 mai 2020, le responsable Afrique de RSF, Arnaud Froger, révèle que cette organisation a saisi le Rapporteur de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) sur le droit à la santé, le lituanien Dainius Pūras, ainsi que son collègue Rapporteur spécial sur la liberté d’opinion et d’expression, l’américain David Kaye, aux fins de demander à l’ONU «de tout faire pour obtenir la remise en liberté et la protection de ce journaliste incarcéré particulièrement vulnérable».
RSF redoute une infection au COVID-19 de Vamoulké, dans un univers carcéral, où la pandémie sévit déjà depuis plusieurs semaines, et où deux détenus récemment libérés à la faveur de la remise et commutation des peines, sont décédés des suites de Coronavirus, selon un récent rapport d’Amnesty International.
«Les autorités camerounaises ne peuvent pas exposer plus longtemps l’un de leurs plus éminents journalistes au risque de le voir mourir en prison, déclare Arnaud Froger. Lors d’une mission à Yaoundé fin 2019, nous avions déjà alerté le ministère de la Justice sur l’absence de soins et d’examens appropriés dont faisait l’objet ce journaliste malgré deux rapports médicaux établissant clairement la nécessité de son évacuation sanitaire. Depuis, le journaliste a fêté son soixante dixième anniversaire derrière les barreaux et au moins un cas de coronavirus a été identifié dans sa prison. Cette situation le rend particulièrement vulnérable. La dimension humanitaire de ce dossier et le droit à la santé d’Amadou Vamoulké devraient l’emporter sur toute autre considération», lit-on dans ledit communiqué.
L’ex Directeur général de la CRTV va comparaitre le mardi 26 mai 2020 devant le Tribunal criminel spécial (TCS) de Yaoundé, pour la 30e fois depuis son incarcération en juillet 2016.