C’est devenu une habitude à chaque rentrée scolaire dans certains établissements privés laïcs de Douala. « Les ventes conditionnées », activité qui consiste pour les responsables d’établissements à exiger l’achat des tenues et manuels scolaires au sein de l’établissement avant toute inscription, serait de retour.

Pourtant au cours de la réunion de concertation avec les éditeurs et les libraires, le 17 août dernier à Yaoundé, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a proscrit par une décision, la vente des matériels scolaires au sein des établissements. En effet, selon la décision fixant le prix de vente maximum public des livres et manuels scolaires agrées aux programmes scolaires 2017-2018, la vente des livres et manuels scolaires est exclusivement réservée aux libraires.

Sauf qu’à Douala, les mauvaises habitudes ont la peau dure. « J’ai inscrit mon enfant dans un établissement privé l’année dernière et quelques jours après, il m’a été demandé d’acheter l’uniforme et livres au sein dudit établissement au risque d’exclure mon enfant », témoigne avec regret un parent. Une situation qui constitue un obstacle et cause un manque à gagner aux vendeurs des livres au poteau ainsi qu’aux librairies.

Sentant la reprise imminente de ce phénomène à deux semaines de la rentrée, la direction de la répression de la délégation régionale du ministère du Commerce (Mincommerce) pour le Littoral a pris les devants, en se déployant sur le terrain. « Nos éléments sont en alerte maximale pour traquer tous ceux qui s’amuseraient à vendre les manuels scolaires au sein des établissements et le législateur a prévu des sanctions à cet égard », prévient Simon Omgbwa Belinga, délégué du Mincommerce pour le Littoral. La mesure est vivement saluée par les libraires de Douala, à condition, espèrent-ils, qu’elle soit suivie d’effets.