Cameroun - Médias: Le quotidien Le Jour «touché, pas coulé» de retour en kiosque ce lundi 28 septembre 2020

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 28-Sep-2020 - 10h41   5350                      
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Une du quotidien Le Jour du lundi 28 septembre 2020 CIN
Le journal de Haman Mana réapparaît, cinq jours après le cambriolage de ses locaux dans la nuit du mardi 22 septembre 2020 à Yaoundé, et affiche sa détermination à toujours se relever de ce type de situation.

«WE WILL SURVIVE». Littéralement, «Nous survivrons». Tel est le titre d’une note de la rédaction du quotidien Le Jour qui apparaît à sa une ce lundi 28 septembre 2020. Un texte court, précis et dense, symbole d’un retour en kiosque inespéré, cinq jours après le cambriolage des locaux de ce journal, le mardi 22 septembre 2020, au lieu-dit «Rue CEPER» à Yaoundé. Cinq jours durant lesquels le quotidien de Haman Mana n’a pas paru, en l’occurrence jeudi et vendredi derniers, accusant fortement le coup de ce cambriolage au cours duquel les malfrats ont emporté l’essentiel de son parc informatique.

Une partie de la mémoire du journal a ainsi été volée, mais il n’empêche que, grâce à la détermination de son personnel et aux actes de générosité des personnes de bonne volonté, le n°3265 a pu être édité. Le Jour, «touché, pas coulé», réapparaît pour tenir son engagement envers ses lecteurs en dépit des sévices que lui infligent des «hommes de main envoyés par des personnes que Le Jour dérange et qui aimeraient le faire taire. A défaut de le faire chanter à leur gloire».

Le coup porté à Le Jour, dans la foulée des marches pacifiques du Mouvement  pour la Renaissance du Cameroun (MRC), un parti d’opposition, témoigne s’il en était encore besoin, de la volonté manifeste de certains réseaux tapis dans la République, de bâillonner la presse, la vraie, et de la réduire au silence vaille que vaille. Peine perdue. La liberté de la presse triomphera.

 

Note intégrale de Le Jour:

 

WE WILL SURVIVE

Dans la nuit du 22 Septembre dernier, des inconnus ont cambriolé les locaux du Jour et emporté l’essentiel de son parc informatique. C’est-à-dire son outil de production. A cause de cela, Le Jour n’a pas paru pendant deux jours. Le temps, pour ainsi dire, de se reconstituer. Car au-delà des machines, c’est aussi bien la mémoire du journal que ses projets à court terme, des reportages, des enquêtes et autres travaux à paraître que les cambrioleurs ont emporté.

Mais touché, pas coulé. Le Jour reprend du service aujourd’hui. Nous reparaissons pour tenir l’engagement que nous avons pris auprès de vous, nos lecteurs, le17 septembre 2007 : vous donner une information aussi complète qu’équilibrée, vérifiée et vérifiable. Avec pour principe d’action : faire savoir, faire voir, faire parler, faire comprendre. Et pour parti pris, celui de l’honnêteté intellectuelle.

Avouons-le aussi : nous reprenons aussi vite grâce au soutien multiple du public, et à des actes de générosité des plus inattendus : d’un confrère, d’une artiste de passage, d'un lecteur anonyme...

Qui a fait le coup ? Des voleurs ordinaires peut-être. Mais peut-être aussi des crapules moins banales : des hommes de main envoyés par des personnes que Le Jour dérange et qui aimeraient le faire taire. A défaut de le faire chanter à leur gloire. Et pour le réduire au silence, ils recourent aux méthodes de la mafia.

Las ! Quel que soit son auteur, le coup porté au Jour est tout aussi rude pour l’image du Cameroun. Celui-ci apparait comme un pays où l’insécurité est partout, multiforme, diffuse. Où, du jour au lendemain, une entreprise peut se voir contrainte de cesser ses activités par des voyous qui emportent son matériel. Ou par des officines occultes qui prononcent et font exécuter des condamnations extra-judiciaires. Ce type d’insécurité sans lien avec un conflit armé peut faire hésiter les investisseurs.

Demain ou après, Le Jour pourrait, une nouvelle fois, être « visité » par de vulgaires malfrats ou par des fripouilles de la république. Mais aussi déterminés que Gloria Gaynor, nous disons : WE WILL SURVIVE.

Le Jour

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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