Cameroun - Réaction: Le Conseil de l’Ordre des avocats exige des sanctions contre les policiers qui ont brutalisé les avocats dans une salle d’audience à Douala

Par Adeline ATANGANA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Nov-2020 - 08h32   5978                      
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Avocats du Cameroun Archives
Le Conseil de l’Ordre des Avocats au Barreau du Cameroun s’est réuni en session extraordinaire le 13 novembre 2020 à Yaoundé pour se prononcer officiellement sur les violences perpétrées sur les avocats par des policiers armés le 10 novembre dernier, dans la salle d’audience du Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo.

Avant de prendre position, le Bâtonnier de l’Ordre, par intérim, Maitre Claire Atangana Bikouna, a rencontré le 12 novembre à Douala, les chefs de cour et certains avocats.

Elle voulait savoir comment l’audience, au sujet de deux avocats écroués à la prison centrale de New-bell, a viré à la foire d’empoigne au point d’amener les policiers à faire usage de gaz lacrymogène contre les hommes et femmes en robe noire.

«Cette mission m’a permis d’écouter toutes les parties et de savoir ce qui s’est passé le 10 novembre dans la salle d’audience du TPI de Douala-Bonanjo. L’évènement en lui-même est malheureux, qu’on se place du côté des magistrats ou du côté des avocats, parce que c’est la justice qui se donne à voir d’une façon négative», a réagi à chaud, Maitre Claire Atangana Bikouna, à l’issue de son bref séjour dans la capitale économique.

Sur la base des informations reçues de ses sources crédibles et à l’issue des débats, le Conseil de l’ordre condamne et exige des sanctions exemplaires contre les auteurs «intellectuels et opérationnels» des brutalités policières sur des avocats dans une salle d’audience. Et puis, l’ordre des Avocats a décidé de l’ouverture d’une enquête déontologique contre les avocats poursuivis.

Pour mémoire, à l’origine des échauffourées du 10 novembre, il y a cette audience qui visait la remise en liberté de deux avocats, Me Wanto Augustin et Me Messouck Annie Christelle, placés sous mandat de détention provisoire à la prison centrale de Douala depuis le 5 novembre 2020 pour «outrage à magistrat et tentative de corruption».

A l’occasion de cette l’audience, leurs collègues se sont mobilisés en grand nombre afin de leur apporter du soutien. «Après des débats houleux entre les avocats et le parquet, le juge en charge du dossier a mis le dossier en délibéré sur la demande de mise en liberté pour l'audience du 25 novembre 2020. Cela a véritablement irrité les avocats qui s'attendaient à une décision sur le siège ou tout au plus à un délibéré à bref délai», raconte un avocat qui a vécu la scène.

Très courroucés, les avocats ont élevé la voix, les esprits se sont échauffés et le juge a suspendu l’audience. C’est alors que les forces de l’ordre ont débarqué dans la salle d’audience, chargeant sans retenue les hommes et femmes en robe noire.

Voici la résolution prise hier par le Conseil de l’Ordre des Avocats

La réaction du Barreau au sujet Echauffourées Magistrats contre Avocats (c) L'Ordre national des Avocats

 

La réaction du Barreau au sujet Echauffourées Magistrats contre Avocats (c) L'Ordre national des Avocats
La réaction du Barreau au sujet Echauffourées Magistrats contre Avocats (c) L'Ordre national des Avocats
Auteur:
Adeline ATANGANA
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