Le constat est alarmant. D’après le Groupe camerounais d’oncologie pédiatrie, le cancer de l’enfant fait des ravages chez les moins de 15 ans.

«Actuellement, nous ne disposons que de statistiques hospitalières. Mais, quand on observe la population pédiatrique du Cameroun qui a la base plus large que le sommet, on devrait avoir entre 800 et 1000 nouveaux cas de cancers chaque année», renseigne Pr. Angèle Hermine Pondy, Hémato oncologue, pédiatre et chef de service au Centre mère-enfant à la Fondation Chantal Biya (FCB). 

La spécialiste l’a révélé le 15 février 2020 à l’occasion de la journée mondiale contre le cancer de l’enfant au cours de laquelle des campagnes de dépistage ont été organisées à l’intention du public. Elle précise qu’au Centre mère-enfant de la FCB, «nous tournons autour de 130 à 150 nouveaux cas de cancer chaque année».

Les «cancers de l’enfant» sont des affections malignes survenant chez l’enfant avant l’âge de 15 ans. En fonction de l’organe atteint, on dénombre notamment le cancer du rein (néphroblastome); le cancer des nerfs (neuroblastome); le cancer du foie (hépatoblastome); le cancer des os; le cancer du cerveau, etc.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les radiations ionisantes, la constitution génétique, sont entre autres facteurs de risques de cette maladie. Mais la sensibilité individuelle en fonction de la génétique pourrait également en être la cause. Ces cancers atteignent de plus en plus les populations des pays à faibles et moyens revenus, dans lesquels sévissent la pauvreté, l’insuffisance des systèmes de santé et de la formation des professionnels de santé, la faiblesse de l’éducation à la santé, les préjugés sociaux ou culturels.

Des études démontrent selon l’OMS, que le virus d’Epstein-Barr, de l’hépatite B, de l’herpès et le VIH pourraient également contribuer à une augmentation du risque de certains cancers de l’enfant.

Un avis partagé par le Pr Angèle Hermine Pondy qui indique qu’il n’existe pas de moyens de prévention de ces pathologies. Toutefois, préconise la spécialiste, le diagnostic précoce est capital pour une meilleure prise en charge. L’hémato oncologue et pédiatre précise que les chances de guérison sont estimées à 80%. Seulement, le coût de traitement de certains types de cancers se chiffre à une dizaine de millions FCFA et plus !