Concours d’entrée au “Cuss”: Les nouveaux bacheliers exclus ?

Par Alex Gustave Azebaze | Le Messager
Yaoundé - 27-Aug-2003 - 08h30   106359                      
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Le délai du dépôt des dossiers de candidature au concours d’entrée à l’ex Cuss a expiré sans que tous les candidats n’aient été permis de retirer les formulaires officiels. Les nouveaux bacheliers sont les principales victimes.
«J’ai du, à mon corps défendant, renoncer à poursuivre la course d’obstacles que semble être la constitution du dossier de candidature de ma fille au concours d’entrée au Cuss (désormais Faculté de médecine et des sciences biomédicales (Fmsb) et médicales de l’université de Yaoundé I, Ndlr)» Tels sont les propos d’une parente d’élève résidant à Douala qui depuis la publication des résultats du Baccalauréat série D, se démenait pour inscrire sa fille de 18 ans sur la liste des candidats au concours d’entrée au seul établissement public supérieure de formation à la médecine et à la pharmacie. Cette parente a finalement jeté l’éponge le 21 août dernier, la veille de la clôture du dépôt des dossiers à ce concours. Quadrature du cercle Comme cette dame dépitée, nombre de parents se sont découragés face aux tracasseries érigées sur le parcours qui devrait mener leurs rejetons au concours d’entrée à l’ancien Cuss le 2, 3 et 4 septembre 2003. Pour ceux d’entre eux résidant à Douala par exemple, aucune information sur la composition du dossier n’était disponible, localement dans les délégations provinciales jusqu’au 22 août. «A la délégation provinciale du Littoral où je me suis rendu dès la publication des résultats du Bac 2003, il m’a été clairement dit qu’on n’était pas associé à l’organisation ni de ce concours, ni d’aucun autre relevant des grandes écoles. On nous a conseillés d’aller voir du côté de chaque établissement supérieur concerné ou si l’on a des relations, au Ministère de l’enseignement supérieur» révèle un autre parent. Même les fameux relevés de notes au Bac qui attestent que le postulant a été bel et bien admis au premier diplôme universitaire n’y sont pas disponibles. Les parents ainsi que les bacheliers sont systématiquement renvoyés à l’Office du Bacc qui seul délivre ces attestations. Contre mauvaise fortune, les parents décident de faire bon cœur ; en se rendant à l’Office du Bac à Yaoundé. Y arrivé, après un voyage risqué, ils s’entendent répondre que “les relevés de notes au Bacc ne seront disponibles dans le meilleur des cas qu’à partir du 30 août 2003”. Soit une bonne semaine après la clôture du dépôt des dossiers. Ils décident alors de se rendre à la Fsmb pour retirer les autres formulaires en vue de la constitution du dossier, sous réserve de la production postérieure de l’attestation du Bac. Et que leur répond-on au “Cuss” ? “Les formulaires en vue de l’inscription sur la liste des candidats ne peuvent être remis aux candidats ou à leurs parents que sur présentation du dossier complet”. Or le dossier n’est complet que s’il comporte entre autre l’attestation d’admission au Bac ! Laquelle, on l’a vu plus haut ne serait pas disponible avant le 30 août 2003 ! Un véritable cercle vicieux. Des interrogations s’amoncellent alors. Les bacheliers qui ont connu leurs résultats à partir du 24 juillet 2003, près de 50 jours après avoir passé les épreuves, sont-ils de fait exclus du concours d’entrée au “Cuss” 2003 ? Des aménagements spéciaux seront-ils entrepris pour ne pas pénaliser ces jeunes gens qui ne sont en rien responsables de l’indisponibilité de la fameuse attestation d’obtention du Bac, préalable à l’obtention du formulaire officiel d’inscription au concours ? Ou par simplification, doit-on conclure que le concours d’accès aux professions de médecin et pharmacien, n’est ouverte cette année qu’aux candidats ayant obtenu le Bacc avant 2003 ? Les réponses à toutes ces interrogations relèvent des officiels du gouvernement. Notamment outre les directeur de l’Office du Bac et, le Doyen de la Fmsb, les ministres en charge de l’Education nationale qui devrait veiller à ce que les preuves de l’admission au Bac soient disponibles avant l’ouverture des concours officiels ; son collègue en charge de l’Enseignement supérieur qui doit s’assurer que les concours organisés par les établissements dont il assure la tutelle sont effectivement ouverts à tous les jeunes Camerounais en âge d’y participer ; le ministre de la Santé qui en tant que principal responsable de la qualité du système sanitaire et du personnel qui l’anime, doit veiller à ce que les barrières sournoises ne soient pas aménagées. Blocages intéressés Seulement, si l’on s’en tient au déroulement des événements, on peut craindre que toutes ces questions ne restent sans réponses. A la date du vendredi 22 août 2003 en effet, aucune mesure nouvelle n’avait été annoncée, du moins par les responsables de la Fmsb, pour apaiser les nouveaux bacheliers désemparés. Une telle attitude ne conforte-t-elle pas les rumeurs véhiculées par nombre de candidats et parents selon lesquelles toutes les places ouvertes à ce concours auraient déjà été attribuées, avant même son lancement ? Ces derniers affirment qu’il existe deux réseaux actifs pour ce faire : un, marginal, qui recrute les futurs médecins proches des membres du gouvernement du Renouveau. Et l’autre, le plus important, qui donne accès à la Faculté contre 3 millions de Fcfa en espèces. Simples rumeurs ? Les responsables de l’ex Cuss ne gagneraient-ils pas à les invalider en organisant un concours transparent et ouvert où le seul critère d’admission serait le mérite ?




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