Voiture police endommagée lors attaque séparatistes Anonyme
Cette organisation de défense des droits de l’Homme appelle les parties en conflit à ranger les armes, au moins le temps de la compétition, ce qui pourrait être selon elle le début d’une solution à la crise.
Le kick-off de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football sera donné le 9 janvier prochain à Yaoundé. Et à deux jours de cet événement grandiose, la problématique de la sécurité dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest reste une préoccupation pour l’ONG International Crisis Group (ICG). Elle a commis une déclaration ce vendredi 7 janvier 2022, dans laquelle elle préconise un cessez-le-feu entre les parties en conflit à l’occasion de cette grand’messe du football. Elle s’inquiète des positions affichées ces derniers jours par chacune des parties, avec d’un côté les miliciens séparatistes qui ont annoncé leur intention de perturber la compétition afin de faire valoir leurs revendications, et de l’autre le gouvernement qui a réagi en imposant de sévères restrictions aux déplacements et aux associations dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Pour l’ONG, les deux parties s’obstinent à poursuivre une stratégie susceptible de leur nuire mutuellement. « Les parties devraient mettre en place une approche radicalement différente : cesser les hostilités pendant toute la durée de la Coupe. Avec un soutien diplomatique extérieur, une telle trêve pourrait constituer la première étape du rétablissement de la confiance et de l’ouverture de négociations entre les autorités et les dirigeants séparatistes après des années d’effusion de sang », argumente ICG.
L’ONG estime qu’en dehors de la crise anglophone, le gouvernement camerounais fait également face à de nombreux autres défis sécuritaires, qu’il ne lui sera pas évident de relever afin d’assurer la sécurité de cette compétition. « Neuf des dix régions du pays sont plongées dans une profonde crise humanitaire sur fond de violents conflits. Les insurrections jihadistes et les conflits intercommunautaires entre éleveurs et pêcheurs, alimentés par les changements climatiques, ont déstabilisé le nord du pays, tandis que les rebelles de la République centrafricaine ont pénétré sur le territoire national à l'est, créant de l’instabilité dans la zone frontalière », renchérit-elle.
Elle n’élude pas la situation politique du pays, également tendue par la condamnation récente d’une cinquantaine de militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), le principal parti d’opposition camerounais.
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