La résidence des Ambassadeurs, à St-Maur-des Fossés(94), en région parisienne, acquise en 2008 pour 4,3 millions d'euros (3 milliards de FCFA), est désertée depuis 2015 par ces mêmes Ambassadeurs. Des «proches» y ont été logés pendant que des ambassadeurs louaient des résidences secondaires à très haut standing dans les quartiers chics de Paris.
Une situation inconcevable pour les camerounais de la diaspora, qui ont tenu à dénoncer ce qu’’ils qualifient de «gaspillage des deniers publics». «L'action de la société civile diasporique menée notamment par Abdelaziz Moundé, a conduit à vider les lieux de ses occupants illégaux, le 20 juillet dernier», renseigne le quotidien Le Messager dans son édition du 3 août 2020.
«Il n'y a qu'au Cameroun qu'on voit de telles inepties et incongruités managériales. Comment peut-on à ce point piller un pays de toutes les misères parce qu'on bénéficie des privilèges inhérents à la tribu (...). Ce drôle de détournement des deniers publics est emblématique de la façon dont a toujours été géré le Cameroun depuis le 6 novembre 1982. Le simple fait pour ces imposteurs, qui profitent de la proximité sociologique d'avoir été immédiatement déguerpis de St-Maur- des Fossés, est une preuve supplémentaire de la mal gouvernance érigée en mode de gestion», a dénoncé Cyrille Kemmegne, journaliste exilé en France, dans les colonnes du journal.
Un avis que partage le producteur et réalisateur audiovisuel, Hilaire Sopié. «Je pense qu'il y a trop de complaisance quant à la gestion des biens publics de notre pays en France, le bien commun fait problème et on a l'impression que le Cameroun appartient à un clan qui s'arroge avec arrogance et mépris de gérer le bien commun à sa guise… Et pour moi, déloger des occupants illégaux me paraît normal et le nouvel ambassadeur nommé récemment devrait y loger sans aucune forme de procès», soutient-il.