Dans une enquête menée par l’hebdomadaire Kalara, ce journal spécialisé sur les questions judiciaires révèle que le premier président de la Cour Suprême du Cameroun, Daniel Mekobe Sone, n’a pas été aperçu au palais de justice depuis près de six mois.

« Cela fait plus de six mois qu’on n’a plus aperçu la silhouette du premier président de la Cour Suprême. Même la sirène de sa voiture d’escorte n’a plus résonné au palais de justice de Yaoundé depuis belle lurette. Contrairement aux chefs de certaines institutions régaliennes, M. Mekobe Sone n’a assisté ni à l’ouverture, ni à la fermeture de la dernière session parlementaire », renseigne le journal de Christophe Bobiokono.

Le journal révèle par ailleurs que M. Mekobe Sone a délégué l’essentiel de ses compétences à M. Fonkwe Joseph Fongang, le président de la Chambre judiciaire. Et que c’est ce dernier qui, depuis plus de cinq moi signe tous les actes sollicités par le personnel de la Cour Suprême par ordre du premier président, les mises en congé, les présences effectives au travail, les demandes de permission, les missions etc.

Au sujet de l’absence prolongée du premier président de la haute juridiction, qui a également cessé d’apparaitre en public, un greffier de l’instance a confié à Kalara qu’« il est confiné. Il travaille plus chez lui maintenant. On lui apporte les dossiers dans sa résidence ». Daniel Mekobe Sone présenterait une santé fragile, et ne serait plus en capacité de tenir un rythme de travail quotidien.

Il aurait même sollicité sa mise à la retraite, mais ne l’a pas obtenu. « Lors de la dernière session du Conseil supérieur de la Magistrature tenu le 10 août 2020 (…), Mekobe Sone aurait adressé une requête auprès de l’Etat sollicitant qu’on le décharge de ses fonctions pour qu’il se consacre entièrement à sa santé. Mais Paul Biya avait d’autorité décidé de son maintien à la tête de la Cour Suprême à la dernière minute », révèle Kalara. Pour mémoire, il occupe le poste de président de la Cour Suprême depuis le 18 décembre 2014.