Basile Atangana Kouna, ancien ministre de l’Eau et de l’Energie, est écroué à la prison de Yaoundé-Kondengui depuis mars 2018. Il est poursuivi pour une affaire de détournement présumé de moins de 2 milliards de FCFA du temps où il était directeur général de la CAMWATER, société de fourniture en eau. Dans un pan de cette affaire, il a déjà obtenu un arrêt des poursuites.
L’ancien membre du gouvernement s’est exprimé devant les juges du Tribunal Criminel Spécial (TCS) le 7 juin 2021, renseigne l’hebdomadaire Kalara paru le 9 juin.
«J’ai été humilié, mon honneur bafoué à cause d’un pseudo journaliste instrumentalisé au lendemain de mon limogeage», a-t-il dit.
«Je voudrais vous dire que je suis incarcéré à la prison centrale de Yaoundé depuis trois ans, trois mois. Je suis resté très silencieux parce que je suis respectueux des institutions, y compris des institutions judiciaires. Je fais confiance à la Justice de mon pays. C’est pourquoi j’ai toujours répondu à vos convocations. Je suis incarcéré dans des conditions très difficiles. Je connais votre objectivité et j’espère que la Justice sera dite», a souhaité le prévenu.
M. Atangana Kouna était en fait appelé à donner sa version de faits au sujet des irrégularités constatées autour du contrat commercial signé le 21 novembre 2009 sous son égide, entre la Cameroon Water Utilities Corporation (CAMWATER) et deux entreprises belges, Balteau S.A et Aspac International.
A ce sujet, Kalara écrit: «le contrat en question d’un montant de 60 millions d’euros, soit environ 40 milliards de FCFA portait sur la ‘‘réhabilitation, le renforcement et l’extension du système en eau potable de 52 centres au Cameroun’’.
Dans ce procès, on fait le reproche au Belge Jacques Massart, représentant d’Aspac International, d’avoir, sans l’autorisation de la CAMWATER, opéré ‘‘une sous-traitance irrégulière’’ en confiant la réalisation du marché évoqué à Aspac Cemac Sari une entreprise que l’accusation qualifie de «société écran». L’accusation estime que la somme de 1,7 milliard de FCFA perçue par Aspac Cemac Sari dans le cadre de la sous-traitance querellée constitue un détournement de fonds publics.
L’ancien ministre répond de son côté des supposés faits ‘‘d’intérêt dans un acte’’. L’accusation lui fait le reproche d’avoir, créée 10 mois après la signature du contrat litigieux, Trinity Sari entreprise spécialisée dans la location de véhicules, et dont la gérance était assurée par son «fils aîné». Problème: Aspac International Sari a payé 10 millions de francs à Trinity Sari en paiement d’un marché de location de voitures. L’accusation s’est fondée sur une dénonciation faite par Nicaise Nkoulou Meka, le directeur de publication de la Tribune Verte, que l’ancien ministre prend pour son bourreau».
L’accusé nie tout en bloc. La prochaine audience est fixée au 14 juin prochain pour le contre-interrogatoire de l’accusé par le ministère public.