« La tribu est manipulée par les élites pour opposer les pauvres au Cameroun». Cette déclaration est de Monseigneur Abraham Kome, président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc). C’était à l’ouverture de la 46^e assise de l’instance dirigeante de l’église catholique au Cameroun, ouverte le 10 janvier dernier à Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua.

Dans son discours d’ouverture, Mgr Abraham Kome n’a pas manqué d’évoquer la crise dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest du pays, l’insécurité dans le Grand Nord et à l’Est. Mais aussi des tensions sociopolitiques, la lutte contre le Covid-19 et les solutions opaques proposées au niveau mondial, le renchérissement de la vie et la pression fiscale qui « assombrissent les perspectives d’avenir et le bonheur d’une très grande majorité de Camerounais ».

La foi chrétienne, a affirmé l'évêque du diocèse de Bafang (Ouest) "n’est pas une affaire purement intérieure et privée. Elle doit avoir des prolongements sociaux, économiques, politiques et culturels." Le prélat a évoqué l’action de l’église catholique qui a pris sur elle de commencer d’entrainer les populations des zones anglophones à la guérison des traumatismes induits par la violence.

S’agissant de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2021) de football en cours dans notre pays, Mgr Abraham Kome souhaite que cette compétition serve de ferment pour la consolidation de la paix et de la cohésion sociale en ces temps difficiles au Cameroun et en Afrique. Les travaux de la 46^e Cenc sont placés sous le thème « la Conférence épiscopale nationale du Cameroun : sa mission aujourd’hui dans l’église et dans la société ». Ils s’achèvent le 15 janvier 2022.