Ouest/Nord-Ouest: Deux ministres et un projet pour développer les villes

Par Michel Ferdinand | Mutations
Yaoundé - 22-Oct-2003 - 08h30   52817                      
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Le ministre de l’Urbanisme et de l’habitat, Adji Abdoulaye Haman, et son homologue de la ville, Lekene Donfack, ont séjourné du 16 au 17 octobre dernier dans les provinces de l’Ouest et du Nord-ouest.
Le ministre de l’Urbanisme et de l’habitat, Adji Abdoulaye Haman, et son homologue de la ville, Lekene Donfack, ont séjourné du 16 au 17 octobre dernier dans les provinces de l’Ouest et du Nord-ouest. Beaucoup d’autres personnalités, dont Patricia de Mowbray, représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et par ailleurs coordonnateur du système des Nations unies au Cameroun, ont été associées à cette descente sur le terrain. C’était pour procéder au lancement officiel des ateliers dans le cadre du processus dit de " consultation de ville ". Des discours ont été prononcés à divers endroits pour exprimer le " souci " du gouvernement camerounais et de la communauté internationale pour faire reculer la pauvreté, en s’attaquant aux problèmes qui minent nos cités, restées au satde de véritables ville-campagnes depuis leur création. L’initiative a été saluée par les populations locales, n’arrivent ependant pas à cerner les contours d’une opération qui draine tant d’organismes aussi bien nationaux qu’internationaux. 1- Le projet Globalement, le processus de "consultation de ville " qui mobilise nos gouvernants, n’est qu’un fragment du document stratégique de réduction de la pauvreté (Dsrp), conçu dans le cadre de l’initiative Ppte. C’est-à-dire du programme économique soutenu par les institutions de Bretton Woods, dans lequel le Cameroun s’est engagé. En franchissant le point de décision pour pourvoir bénéficier de l’allégement de sa dette. Nul besoin de rappeler que ce fut un parcours du combattant, comme en témoignent les différentes missions du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et des autres bailleurs dans notre pays. L’élection du Cameroun à cette initiative qui, d’ici à l’an 2015 pourra rapporter entre 60 à 90 milliards de francs Cfa par an. Un impératif qui a nécessité la mobilisation des énergies et la mise en œuvre d’actions au niveau des secteurs sociaux : santé, éducation, développement rural etc. L’atelier de " consultation de ville " s’inscrit dans cette logique. Et surtout dans le secteur de l’habitat. Des comités locaux de concertation ont donc été mis sur pied pour diagnostiquer les problèmes auxquels sont confrontées les villes choisies. Les membres de ces structures auront aussi pour tâche d’amender, de corriger et d’améliorer les études réalisées dans chacune des localités concernées. Il s’agira en outre de sélectionner des micro-projets de développement urbain devant être financés par le Programme d’appui aux capacités décentralisées de développement urbaine (Pacddu), organisme qui apporte en plus son expertise technique. Auparavant, les conclusions des différents ateliers locaux auront débouché sur la préparation d’un document de projets de villes de façon participative par les acteurs du développement local, et à la longue, sur la définition d’une stratégie nationale de réduction de la pauvreté urbaine. On sait depuis le lancement officiel de ces ateliers, que les participants ont quelques jours pour proposer des projets réalistes et réalisables. " C’est une démarche consultative et participative, comme l’a relevé le coordonnateur national du Pacddu, Kisito N’goa, qui appelle à une meilleure incitation à aller dans le sens du partenariat qui a vu le jour entre administrations et organismes ". Chacun devra s’exprimer " sans être retenu par des contraintes hiérarchiques ou l’appréhension des critiques ". 2- Acteurs et chantiers Dans toutes les localités qui bénéficieront bientôt d’un financement du Pacddu dans les provinces de l’Ouest et du Nord-ouest (Bafoussam, Foumban et Bamenda), de nombreuses personnes ont été associées à la réflexion. L’apport des élus locaux (conseillers municipaux et maires) ne sera pas négligeable. Puisqu’ils côtoient et vivent au quotidien avec les populations. Associés également à cette réflexion, la société civile, les opérateurs économiques et les services décentralisés de l’Etat : Minville, Minuh… Il leur revient de travailler en parfaite complémentarité avec des experts en la matière. Ces derniers eux-mêmes, ne découvrent pas le terrain pour la première fois. On se souvient qu’ils y ont passé près d’un mois pour " toucher du doigt les réalités ". Et que le constat n’est pas des plus reluisants. Nos villes souffrent d’une démographie galopante. Le ramassage des ordures ménagères est inexistant. Tout comme l’éclairage public. Les problèmes d’accès à l’eau potable se posent avec acuité. Ce qui expose les populations à plusieurs maladies. Quand bien même ils sont construits, les marchés ou les abattoirs ne sont pas sécurisés. Le défi des intervenants aux ateliers de "consultation de ville " serait de parvenir aussi à offrir un habitat décent aux populations, à créer et à entretenir des routes, à concevoir une stratégie de protection de l’environnement, à créer des emplois, même de façon temporaire pour juguler le chômage, et l’insécurité qui refait surface aussi bien en ville qu’en campagne. Les actions du Pacddu seront appuyées financièrement et soutenues par des bailleurs de fonds (Union européenne, Onu – Habitat) et une partie du budget d’investissement du Cameroun. Un pas important pourra être franchi, si l’on parvient à éradiquer le phénomène de la ruralité dans les villes avec de nombreuses parcelles cultivées ou inoccupées, à définir le périmètre des communes rurales, à évacuer les eaux pluviales dans les bas-fonds.




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