Cameroun - Décès du journaliste Samuel Wazizi: Le Comité de Protection des Journalistes demande une autopsie et une enquête indépendantes

Par Peter KUM | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 10-Aug-2020 - 10h20   1239                      
1
Des journalistes solidaires de leur confrère Samuel Wazizi Droits réservés
Le CPJ a publié une déclaration ce 10 août 2020, à l'occasion du premier anniversaire du décès de Samuel Wazizi.

«Une autopsie indépendante devrait être menée immédiatement, et le Cameroun doit également lancer une commission d’enquête indépendante afin que les responsables de la mort de Wazizi soient tenus responsables», a déclaré le 10 août 2020, Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ.

D’après le CPJ, «le traitement cruel infligé par le Gouvernement camerounais au journaliste Samuel Wazizi est vraiment choquant». Le Comité pour la Protection des Journalistes n’arrive pas à croire que les autorités camerounaises aient «dissimulé sa mort en détention pendant 10 mois malgré les demandes répétées des défenseurs de la liberté de la presse et de sa famille, de ses collègues, de ses amis et de ses avocats».

 Accusant Samuel Wazizi «d'intelligence avec les terroristes», le ministère de la Défense a déclaré dans un communiqué publié le 5 juin 2020 que ce dernier est «décédé des suites d'une sepsis (septicémie) sévère» le 17 août 2019 à l'hôpital militaire de Yaoundé, moins de deux semaines après son arrestation.

«La déclaration dément que Wazizi ait été torturé ou maltraité, et affirme que la famille du journaliste a été en contact avec lui en détention», a souligné le CPJ ce 10 août 2020. Selon des enquêtes menées par le CPJ, la famille du journaliste n’avait pas été en mesure de le contacter peu de temps après son arrestation, le 2 août 2019, et elle n’avait pas été informée de sa mort, jusqu’à la diffusion d'un reportage  le 3 juin 2020 par la télévision Equinoxe.

 Le dossier de Samuel Wazizi contribue par ailleurs à relancer le débat autour de la liberté de la presse au Cameroun. Le pays occupe la 134e position sur 180 du classement mondial de la liberté de la presse établi en 2020 par Reporters Sans Frontières (RSF). «Le nombre pléthorique d'organes de presse souvent mis en avant par les autorités ne suffit pas à assurer un environnement favorable aux médias», a souligné RSF.

Auteur:
Peter KUM
 @mafanypet
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique