Cameroun - Échauffourées au TPI de Douala: Les deux avocats écroués à la prison de Douala ont été libérés

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Nov-2020 - 07h00   7029                      
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Me Richard Tamfu archives
Richard Tamfu et Armel Tchuemegne ont toutefois été condamnés à de la prison avec sursis.

C’est une décision qui a sans doute été guidée par la volonté d’apaisement. Maîtres Richard Tamfu et Armel Tchuemegne ont été libérés le 23 novembre 2020 après avoir passé plusieurs jours à la prison centrale New-Bell à Douala.

La décision a été rendue lundi par le Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo au cours d’une audience brève. Les deux prévenus ont été déclarés non coupables des faits d’«outrage à magistrat».  En revanche, ils ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pendant trois ans et une amende de 100 000 FCFA pour «destruction de biens publics et de rébellion en groupe».

Pour mémoire, les deux avocats ont été interpellés le 18 novembre et placés en détention provisoire en prison deux jours plus tard, suite aux échauffourées survenues le 10 novembre dernier au TPI de Bonanjo. Contestant le maintien en détention de deux de leurs camarades, dans une affaire de corruption présumée, plusieurs dizaines d’hommes et femmes en Robe noire avaient entrepris d’exprimer leur colère en pleine salle d’audience. Ces derniers avaient été chargés violement par la police.

A la suite de ces incidents, survenus alors que les avocats dénonçaient déjà les multiples entraves à l’exercice de leur profession, le Barreau du Cameroun, réuni le week-end dernier, a annoncé une nouvelle grève de ses membres sur toute l’étendue du territoire national.

Ainsi, les avocats vont observer une suspension du port de la Robe du 30 novembre au 4 décembre prochain. Par ailleurs, ils cesseront jusqu’à nouvel ordre, d’intervenir devant les juridictions criminelles, y compris la Cour Suprême et le Tribunal Criminel Spécial, ainsi que devant les juridictions chargées du contentieux électoral, y compris le Conseil Constitutionnel.

Dans ce contexte, la libération rapide de Maîtres Richard Tamfu et Armel Tchuemegne apparaît donc comme une mesure de décrispation.  

 

Auteur:
Fred BIHINA
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