LAPIRO de MBANGA, alias NDINGA MAN, face à Cameroon-Info.Net

Par | Cameroon-Info.Net
Paris - 25-Jul-2003 - 08h30   89610                      
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L'artiste parle de "Na You", son dernier album, de sa carrière, mais aussi de... sa prise de position dans la crise qui a secoué le Cameroun dans les années 1990...
Lapiro de Mbanga pense que sa vie a été brouillée par des gens qui voulaient le priver de sa liberté de regard. Vous serez satisfait par le caractère souverain de sa musique, choqué par la force morale de son propos, il est plein de chansons et textes puissants. Son dernier album de 8 titres est la chronique épicée d'un drame silencieux et joyeux, d'une douleur délicieuse et d'un miracle permanent: la vie des Africains. Il réclame son honneur. Cameroon-Info.Net: Quel est le but de votre présence actuellement à Paris ? Lapiro de Mbanga: Je suis en Europe pour les vacances. Depuis quelques années, je suis en contrat avec la société GUINESS Cameroun, qui organise des festivals qui durent environ 8 mois, dans les plus grandes villes du Cameroun. C’est très éprouvant de partir par exemple de Manfé le vendredi, avec l’état de nos routes, après un spectacle, et se produire le lendemain à Ebolowa, pendant 8 mois. Je pense que cela mérite des vacances. Malheureusement pour moi, ici à Paris, tout les week-end quasiment, je suis invité à me produire en spectacle. Et pas seulement à Paris, mais aussi en Italie, Espagne, Suisse, Belgique. Je travaille aussi sur l’album de ma jeune sœur qui sortira bientôt. Donc ce ne sont pas vraiment des vacances. Cameroon-Info.Net: Vous répondez au téléphone par: «Sa Majesté». C’est parce que vous-êtes semble-t-il chef traditionnel ? Comment conciliez-vous cela avec votre vie d’artiste ? Lapiro de Mbanga: Je suis chef traditionnel par la volonté de mon peuple à Mbanga. Je le vis très bien. Ce peuple qui a décidé de faire de moi son leader, connaît les contraintes que peut poser ma carrière, mon métier, c’est pour cela qu’autour de moi, il y a toute une administration locale. J’ai un quartier de 8 blocs, et chaque bloc à un chef de bloc, avec une administration. C’est le plus grand quartier de Mbanga, le quartier 12. Cameroon-Info.Net : D’où vient le pseudo de "Lapiro de Mbanga" ? Lapiro de Mbanga: A la base, mes parents m’ont donné le nom de LAMBO SANDJO Pierre Roger. SANDJO étant le nom de mon père, LA.PI.RO. vient de LAMBO Pierre Roger. Et pourquoi Mbanga, parce que Dieu avait décidé que je naîtrais là-bas. Je me fais donc appeler Lapiro de Mbanga pour rendre hommage à cette ville, et par mon biais, les gens découvriront cette ville. Cameroon-Info.Net: Vous sortez votre premier album en 1978, «Persévérance», pourtant votre contact avec la musique remonte à 1973. Parlez-nous de votre vie avant cette date. Lapiro de Mbanga: Rien de particulier. J’étais un petit garçon qui allait à l’école, et de l’école, je me suis retrouvé dans la musique. Cela m’a amené à toujours dire que: «je n'ai pas connu ma jeunesse». Parce que la musique est un métier où on devient adulte, mature à l’instant même. Dans la musique, vous êtes en contact avec des personnes mûres, c’est ainsi que je n’ai pas connu de boum (fêtes, surprises parties), les championnats inter quartiers de football, etc... Cameroon-Info.Net: Deuxième album «Nkon nu si, la terre, le monde» en 1979, en 1985, «Pas argent no love», en 1986, «No make erreur». A vous écouter, vous menez un combat dans vos chansons. Lequel ? Lapiro de Mbanga: Je dirais plus une mission qu’un combat. Je me suis senti investi d’une mission, j’ai finalement choisi, et je persiste là dedans. J’ai côtoyé les gens comme Fela, Jimmy cliff, j’ai aussi beaucoup lu, et déjà jeune, j’avais remarqué beaucoup d’inégalités sociales, qui pour moi sont des armes redoutables de division. Pour tout vous dire, je suis fils d’un milliardaire, qui a grandi plus avec sa grand-mère, et autour, il y avait tellement d’inégalités comparées au luxe ostentatoire chez mon père. C’est, je pense, ce qui à produit le déclic en moi. Heureusement que dans cette mission, il y en a qui me suivent, et comme toujours, une minorité qui est contre ma popularité. Cameroon-Info.Net: Le succès est là, vous devenez très populaire avec les albums: «Surface de réparation» en 1987, «Memba wy, pense à nous» en 1989, avec des messages forts, mais tout cela en pidjin, pas le broking, mais un pidjin différent, difficile à comprendre. Pourquoi ce paradoxe ? Lapiro de Mbanga: C’est vrai, sauf que, je parlais un moment à la grande majorité de la population qui à l’époque n’allait pas à l’école. Si vous avez des parents bien, qui ont de l’argent, vous allez à l’école, sinon c’est le quartier. Ils sont donc devenus de plus en plus nombreux, ne parlant ni le français, ni l’anglais. Pour donc communiquer, il fallait mélanger le pidjin, un peu de français, et les langues vernaculaires pour obtenir cet argot, qui est devenu très populaire. Alors, pour parler de leurs problèmes, de leurs souffrances, le meilleur moyen je crois est de le faire en leur langue, qui est devenu la notre, la leur. Cameroon-Info.Net : C’est un véritable mode d’emploi, une autre façon de vivre que vous conseillez à vos complices. Expliquez-nous les expressions: «Kop niè, moto no mo, you di kablé nié» Lapiro de Mbanga: En effet ce sont des conseils que je donne, que je pourrais aussi donner en français, mais cela perdrait sa véracité. Quand cela reste dans sa conception, son contexte, les messages gardent tout leur poids. C’est dommage, mais je ne peux pas traduire. Je préfère pour le moment que cela reste entre les initiés, entre mes complices et moi. Maintenant, si un chercheur vient pour un lexique, il est le bienvenu. Cameroon-Info.Net: L’occasion nous est donnée de mieux comprendre, d’avoir une idée, un aperçu des mots qui reviennent souvent. Exemple: grand katica for Ngola. Ngola c’est Yaoundé, et grand katica? Lapiro de Mbanga: (Silence) Ce n’est pas parce que j’ai un micro devant moi, qu’on est dans un monde de communication, que je vais tout expliquer, non ! Je refuse de briser le mythe. Cameroon-Info.Net : Il Faudrait tout de même noter que vous avez joué un grand rôle social auprès de cette population, en les rendant fiers de ce qu’ils faisaient, dans l’espoir que leur situation évoluerait. C’est alors que le Maire de Yaoundé de l’époque décide de les évacuer de leur zone de travail: gare routière, marché central, etc. Pensez-vous que sans votre intervention il y aurait eu un soulèvement ? Lapiro de Mbanga : Non, je ne pense pas. Je crois par contre que dans tout combat, il faut un leader. Dans notre pays, on a vu les médecins faire la grève, les magistrats déserter les palais. Cela n’a pas fait long feu. Quand il y a un leader tout le monde suit ! Pour ma part, je suis satisfait, car le combat que j’ai mené pour les petits débrouillards mérite du respect, et le résultat est là, ils sont devenus les interlocuteurs avec qui on discute, on n’arrache plus leurs marchandises, on ne leur verse plus de l’eau, le gouvernement discute avec eux. Et c’était ça mon combat, qu’on sache que ce sont des Camerounais à part entière, et non des Camerounais entièrement à part. Cameroon-Info.Net: Dans les années 1990, le Cameroun vit une crise sociale, et votre carrière va basculer. Certains camerounais de l’intérieur, comme de l’extérieur ne savent pas toujours le rôle que vous avez joué à cette époque. Plantons le décor vite fait: le gouvernement, étranglé par les villes mortes, contacte des personnes comme vous pour décanter la situation, c’est alors que vous «Make erreur» ?... Lapiro de Mbanga : Dans ce genre de situation, c’est de bonne guerre, c’est normal, que le gouvernement acculé, trouve des solutions pour sortir de l’impasse. Et il faut être bête pour ne pas comprendre cela. Si beaucoup de camerounais ont été utilisés par le gouvernement, sa Majesté Lapiro de Mbanga n’a jamais, à aucun moment, signé un pacte avec le gouvernement pour quoi que ce soit. Je le dis ici solennellement, ma position a été très simple, je l’avais dis en interviews, que si c’était à refaire, je le ferai encore aujourd’hui. On ne peut pas, dans notre pays, où la majeure partie de la population a du mal à se nourrir correctement, où il y a pas de pension, de retraite, sauf pour les fonctionnaires et encore, venir demander aux gens de se suicider… Cameroon-Info.Net : C’est-à-dire ? Lapiro de Mbanga : …J’y arrive, afin que l’opinion internationale s’en rende compte, et permette à ces gens d’arriver au pouvoir. Si hier j’ai défendu le peuple contre le martyr, au nom de quoi, je donnerais mon aval pour cela ? J’avais tout simplement dit que: «Je n’accepte pas les villes mortes telles qu’elles étaient présentées. Pour vous dire, quand les responsables, les Docteurs en sciences politiques, les Mathématiciens, les Docteurs en sciences éco, des intellos, font des plans d’actions en demandant aux gens de déserter Yaoundé, c'était pour aller vivre où ? C’était irréaliste pour moi, je ne pouvais pas cautionner cela. Le malheur c’est que ces pseudos leaders étaient des inconnus, le seul connu c’était moi, il fallait que je donne ma position nette et claire, je suis pour un changement radical au Cameroun, cependant, je refuse qu’on demande aux gens de se suicider. Comme ses politiciens se sont rendu compte qu’ils ne pouvaient pas m’utiliser, ils ont décidé de me diaboliser en créant des histoires autour de mon personnage. J’ai rencontré ici même à Paris le Maire RDPC de Douala IIème, il me reprochait d’avoir dit des choses sur lui dans une interview à Douala, je lui ai répondu: «On ne ment pas l’histoire». Sois consciencieux, ce que j’avais dit n’était que vérité. Aujourd’hui il est dans le RDPC, hier il était dans l’opposition il ne tenait pas le même discours. C’est en complicité avec un certain informaticien DJEUKAM TCHAMENI que ce monsieur avait sorti des tracts, annonçant que le gouvernement m’avait versé 22 millions de francs CFA. Dites-moi monsieur Essombé, 22 millions de nos francs on les tient comment ? était-ce un chèque, où de l’espèce ? Pour qu'une personne soit au courant de cette information, si précise, elle devait être avec moi. Rien de tout cela ne s’est produit, c’était une mafia, Dieu n’a pas voulu que je décède. Cameroon-Info.Net: Vous êtes contacté par feu Fochivé(Directeur du Cener, Délégué général à la sûrété nationale) en personne, et la stratégie consistait à organiser un concert de réconciliation, qui d’ailleurs échoua, vous évitez de justesse le lynchage des "complices". Lapiro de Mbanga : Je suis apolitique. En tant que Camerounais, je crois avoir le droit de rencontrer et John FRU NDI, qui est venu chez moi à Mbanga, j’ai été chez lui, et Grégoire OWONA, FOCHIVE, ADAMOU DAM DJOYA. Qui a le droit de choisir qui je dois rencontrer ? Cameroon-Info.Net : Pour FOCHIVE la rencontre c’était pour la stratégie ! Lapiro de Mbanga : Le concert je l’ai fait avec mes moyens à moi, un concert gratuit, pour le changement radical. Mais dites-moi, quand on vendait les cartons rouges, aux militants du RDPC cela se comprenait. Mais c’était devenu de l’arnaque, on les vendait à tout le monde. Oui j’ai rencontré FOCHIVE, J’ai aussi rencontré John FRU NDI et les autres. Justement, c’est parce que j’ai rencontré ce monsieur qu’on a arrêté de frapper violemment sur les sauveteurs. Cameroon-Info.Net: on vous avait aussi vu à l’époque loger dans le prestigieux hôtel Akwa Palace à Douala... Lapiro de Mbanga : Ceux qui parlent d’Akwa Palace ne me connaissent pas bien. C'était plutôt le Sofitel. Avant le Sofitel Mont Fébé, J’ai été à la résidence hôtelière la falaise à Douala pendant 2 ans, j’ai fait 8 mois à ??. A ce moment là, je traitais déjà avec le gouvernement. Comme nous sommes à Cameroon-Info.Net, je vous demande d’interroger le Sofitel. Je dois encore 7 millions, ma facture s’élevait à 15 millions, j’ai payé 8 millions, ils savent que j’ai fait faillite. Cameroon-Info.Net: Les complices n’ont pas compris le message de leur Leader ? Lapiro de Mbanga : C’est normal, quand la machine de la mafia est lancée. Lors de ce fameux concert du jeudi 20 Juin 1991, il y avait 25.000 personnes venues m’écouter. Je l’avais fait pour proposer autre chose que les politiciens. Les politiciens ont vu en moi un adversaire dangereux, qui pouvait leur damner le pion. Ce que vous devez savoir c’est que, on est venu donner de l’argent aux badauds pour lancer des pierres, ce qui a entraîné la fuite, la dispersion de la foule, les images de la CRTV a l’époque en témoignent. Cameroon-Info.Net: L’album «Lef’am So» en 1995 était le grand pardon auprès des complices ? Lapiro de Mbanga : Non pas du tout, avant "Lef'am So", j'avais fait "Na wu go pay", qui m'a valu ici en France le prix de la Fondation Afrique en création, prix remis par le ministre DEBAGE, qui était à la coopération. Avais-je colaboré avec le gouvernement français de l'époque? Vous savez, les traîtres on les connait. Quand un sieur comme John FRU NDI demande le boycotte des produits français, et qu'aujourd'hui il soit le plus grand bailleur de PMUC (Paris Mutuel Urbain du Cameroun), c'est grave ! Les gens ne sont pas bêtes, il y en a qui savaient que j'avais raison, mais de peur de représailles, se taisaient. Alors si je demande pardon à ceux qui ont pensé n'importe quoi de moi, c'est trahir les fidèles... Je n'ai demandé pardon à personne. Un Leader c'est ça. J'avais pris une position, quitte à ce qu'ils comprennent cela 20 ans après. Cameroon-Info.Net: Dans l’un de vos albums, vous vous acharnez sur de célebres journalistes comme Zébazé de Challenge Hebdo, Pius Njawé du Messager, et sur Séverin Tchounkeu de la Nouvelle Expression. Ont-ils contribué à votre chute ? Lapiro de Mbanga : L'album s'appelait "Ndinga Man contre attaque". Oui ce sont les gens qui m'ont vilipendé à l'époque, et qui ont écrit n'importe quoi sur moi. Etant des intellos, ils pensaient pouvoir m'utiliser comme une échelle. Dès qu'on est en haut on la dégage. J'ai pas joué le jeu; en tout cas, ils sont loin d'être des exemples. Mon âme à moi c'est ma chanson, et mon oeuvre restera toute la vie. Cameroon-Info.Net: Qu’est ce que le peuple, les complices doivent retenir de ces moments ? Lapiro de Mbanga : C'est une excellent question, le vrai problème est là. Le petit peuple risque ne pas avoir d'issue, car les gens ont baissé les bras, le combat que j'avais commencé en 1985, avant le vent de l'Est, les aventuriers sont venus foutre le bordel, ils ont déjà fait le tour de 24 partis politiques. Allez au Cameroun, demandez au gens d'appliquer les "villes mortes", même en leur proposant de l'argent, ils pourront vous tuer, et c'est ce qu'on a repproché à Lapiro. Je l'avais dit tout seul, aujourd'hui, personne n'est prêt à recommencer. Cameroon-Info.Net : Eprouvez-vous des regrets ? Lapiro de Mbanga : Pas du tout, bien au contraire, j'ai écrit mon nom en lettres d'or dans l'histoire du Cameroun. Celui qui oserait écrire l'histoire du Cameroun à cette période précise sans parler de Lapiro de Mbanga aurait triché.
Cameroon-Info.Net : Fidèle à vous-même dans la recherche d’un son raffiné, vous faites de «Na You», votre dernier album, une œuvre de grande envergure, un mixage impeccable, épaulé des meilleurs bassistes du moment, Nsangué et le talentueux Touba, les professionnels du Chœurs, Djombi Opango, Coco Mbassi, Dora Decca, Rosy Bush, et l’immortelle Betuel Enola. Combien de temps vous a-t-il fallu pour sortir cet album ? Lapiro de Mbanga : Le plus dur pour moi est l'écriture des textes, j'ai mon style, plus les tendances du moment, les meilleurs musiciens, dans les meilleurs studios, et cela m'a pris 2 ans. Cameroon-Info.Net :Les thèmes de cet album convergent vers la dénonciation de la mauvaise gérance du pays, la feymania, la dévalorisation des diplômes, le népotisme etc. Premier titre «Over Done» signifie quoi ? Que dites-vous dans cette chanson ? Lapiro de Mbanga : Décidément (Rires) "Over Done" Signifie "Trop sage". Tout ce qui est trop n'est plus bien, il arrive même que cela se transforme en bêtise. Comme je l'ai dis plut haut, on ne peut pas traduire, en tout cas pas pour le moment. Cameroon-Info.Net: Nouveautés: plus de voix féminines, plus de chants en français. Lapiro de Mbanga : Nous sommes à l'ère de la communication, tout le monde ne comprend pas forcément le pidjin, il faut diversifer, les choeurs ont leur charme. Cameroon-Info.Net: On voit Lapiro acharné dans les effets de style de la guitare rythmique, les musiciens prennent leur résponsabilité dans des interventions concises, tout cela dans de vives critiques et dénonciations? Lapiro de Mbanga: C'est un constat, je n'ai rien inventé. Au Cameroun, si vous n'êtes pas fils de, si vous n'êtes pas son excellence, son honorable, vous n'avez rien d'où le titre: "qui n'est rien n'a rien". Le pays a été mal géré, le gérant doit le construire. Cameroon-Info.Net : Lapiro est un homme courageux, perséverant, il dit haut ce que les gens ne veulent pas entendre, il pense que c'est ça son défaut. L'humilité des autres l'attire, il n'aime pas l'hypocrisie. Il a beaucoup de respect et d'admiration pour Nelson MANDELA, pour le combat mené par ce dernier, qu'il aimerait rencontrer: "MANDELA est l'un des rares hommes politiques de la planète, à avoir cédé le pouvoir". Cameroon-Info.Net : Quel est le plus grand champion pour vous? Lapiro de Mbanga: Mike TYSON dans la boxe, dans le foot, MARADONNA et mon ami Roger MILLA. Cameroon-Info.Net : Un dernier Mot? Lapiro de Mbanga : Pour ceux qui liront cette interview, ils pourront poser des question par votre canal s'il y a des points d'ombres, je suis disponible. A vous, je souhaite une bonne continuation. Cameroon-Info.Net: Merci Lapiro. Note: Le site Internet de Lapiro est en construction.




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