Afrique du Sud: coup de balai à la tête des entreprises publiques gangrénées par la "corruption"

Par Agence France Presse | AFP
Johannesburg - 24-May-2018 - 15h47   5602                      
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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, le 19 mai 2018 à Johannesburg AFP/Archives/GULSHAN KHAN
Le gouvernement du président sud-africain Cyril Ramaphosa a entériné jeudi des changements à la direction de plusieurs entreprises publiques, profondément endettées et gangrénées par une "c

Le gouvernement du président sud-africain Cyril Ramaphosa a entériné jeudi des changements à la direction de plusieurs entreprises publiques, profondément endettées et gangrénées par une "corruption généralisée".

"Actuellement, un nombre d'entreprises publiques connaissent des problèmes financiers, opérationnels et de gouvernance", a déclaré le ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan, lors d'une conférence de presse au Cap (sud-ouest).

Les tours de la centrale électrique d'Eskom, le 22 février 2018 à Hendrina, en Arique du Sud (c) AFP/Archives/MARCO LONGARI

"Cela a des retombées négatives sur l'économie", a-t-il estimé.

"Les mauvais résultats de ces sociétés sont la conséquence d'une corruption généralisée et d'une mauvaise gestion", a-t-il estimé, se disant "déterminé à inverser la situation".

Le gouvernement a ainsi confirmé la nomination de Phakamani Hadebe comme PDG du géant public de l'électricité Eskom, poste qu'il occupait à titre provisoire depuis quelques mois.

La compagnie nationale, au bord de la faillite, est devenue le symbole de la "capture de l'Etat" reprochée à l'ancien président Jacob Zuma, au coeur de multiples scandales de corruption.

Le gouvernement a également annoncé la nomination d'un nouveau conseil d'administration chez l'armurier public Denel, le géant des transports Transnet et la compagnie aérienne SA Express Airways.

Cette dernière a notamment conclu un contrat douteux de 5,7 millions de rands (3,9 millions d'euros) avec la société Trillian, liée à la famille Gupta, au coeur des affaires de corruption impliquant l'ancien président.

M. Zuma a été contraint de démissionner en février dernier, sous la pression de son parti, le Congrès national africain (ANC), inquiet de l'impact électoral des accusations qui le visent.

Son successeur à la tête de l'ANC et du pays, Cyril Ramaphosa, a promis de nettoyer l'Afrique du Sud de la corruption.

"Le président a souligné les mesures-clés qui doivent être prises pour résoudre les problèmes des entreprises publiques: renforcer la gouvernance, éradiquer la corruption, rétablir leur situation financière et s'assurer qu'elles remplissent leur mandat économique et de développement", a expliqué M. Gordhan jeudi.

En effectuant des changements à la direction d'entreprises publiques, le président Ramaphosa entend lancer un signal fort aux investisseurs et aux agences de notation, qui avaient dégradé l'an dernier la note de l'Afrique du Sud.

Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a salué jeudi "la rapidité" avec laquelle le ministre des Entreprises publiques était intervenu, appelant cependant à modifier "totalement la stratégie" de gestion de ces entités.



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