Jacob Zuma s’est rendu de son propre chef, évitant ainsi l’humiliation d’une arrestation spectaculaire. L’ex-président sud-africain, condamné à 15 mois de prison ferme pour entrave à la justice, s’est constitué prisonnier mercredi soir, peu avant l’expiration du délai accordé par la justice pour son interpellation.
«Une demi-heure avant la fin de l'ultimatum, un convoi d'une dizaine de voitures a quitté à vive allure la résidence de Jacob Zuma à Nkandla, en pays zoulou (Est)… C'est finalement par un tweet que la nouvelle est tombée: "Le Président Zuma a décidé de se conformer à l'ordre d'incarcération. Il est en route vers un établissement correctionnel" dans la province du Kwazulu-Natal, a déclaré la fondation qui le représente», renseigne la chaîne France 24.
Autour de 01h30 du matin, il a été admis à la prison d’Escourt, un pénitencier ouvert en 2019 qui accueille plus de 500 détenus.
Agé de 79 ans, Jacob Zuma, poussé à la démission en 2018, est accusé d'avoir pillé les ressources publiques pendant ses neuf années (2009-2018) passées à la tête de l’Afrique du Sud. Une commission d'enquête sur la corruption d'État a été créée en 2018 et l’ex-Chef de l’Etat n’a jamais daigné s’y présenter pour répondre des faits qui lui sont reprochés.
La semaine dernière, il a été condamné par la Cour Constitutionnelle à 15 mois de réclusion. L’intéressé a introduit un appel et a demandé que son incarcération soit différée après le verdict.
Une demande à laquelle la justice n’a pas accédé. Après un premier ultimatum expiré dimanche dernier, le prédécesseur du Président Cyril Ramaphosa avait donc jusqu’à mercredi minuit pour se rendre.