Cameroun - Crise anglophone: Christopher Fomunyoh attend de la communauté internationale des «actions concrètes» pour résoudre le conflit au Nord-Ouest et au Sud-Ouest

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 08-Dec-2020 - 11h36   7963                      
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Christopher Fomunyoh Archives
Le directeur Afrique du National Democratic Institute (NDI) estime que les discours des amis du Cameroun n’ont pas suffi pour ramener la paix dans les deux régions, et qu’il faut changer la donne.

Toujours aussi préoccupé par la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le directeur Afrique du National Democratic Institute (NDI), Christopher Fomunyoh, ne se lasse pas de formuler des reflexions en vue de ramener la paix dans les deux régions, même lorsqu’il est sur un autre front comme c’est le cas avec les élections présidentielles et législatives au Ghana, où il séjourne en ce moment en qualité d’observateur.

Il n’empêche, l’expert électoral a trouvé du temps à consacrer à nos confrères du quotidien Le Jour, dans la parution de ce mardi 8 décembre 2020. Dans une interview au canard de Haman Mana, il s’est épanché une énième fois sur la cause anglophone, en appelant cette fois-ci la communauté internationale à passer l’étape des discours pour agir par de véritables actions qui vont contribuer à un retour de la paix. Car, il ne croit plus Paul Biya à même d’y apporter des solutions.

«J’estime que les amis du Cameroun doivent apporter leur soutien pour nous permettre de mettre fin à ce conflit. J’ai perdu tout espoir que Paul Biya puisse, à lui seul, apporter la justice et la paix dans les deux régions. La communauté internationale s’est exprimée dans une certaine mesure, mais je pense aussi qu’elle est en train de se rendre à l'évidence que de simples déclarations ne suffisent plus et que des actions plus concrètes sont nécessaires pour mettre fin au conflit», plaide Christopher Fomunyoh.

Il est désormais clair pour lui que la seule médiation qui vaille serait celle menée par la communauté internationale, qui réunirait alors les parties en conflit autour d’une table, comme ça été le cas dans de nombreux pays africains. Dès lors, il devient évident que le gouvernement qui a déjà exploré une option, celle du Grand Dialogue National, ne pourrait en expérimenter une deuxième alors que la situation s’enlise.

«C’est clair que l’attitude du gouvernement et ses réponses aux premières revendications des avocats et des enseignants étaient inappropriées. Ça ne faisait pas bon sens de répondre par la violence et la force à des manifestations pacifiques, surtout que les doléances formulées étaient tout à fait légitimes... Ils sont nombreux parmi ces gouvernants qui ont une vision perverse du leadership politique, et pour qui, gouverner c’est s’imposer sur les autres et les dominer au lieu de les servir en toute humilité», renchérit-il.

Ce leader de la société civile africaine a également réagi à la tenue des élections régionales du 6 décembre 2020, présentées par des affidés du régime de Yaoundé comme le parachèvement du processus de décentralisation qui viendrait alors accélérer la fin de la crise au Nord-Ouest et au Sud-Ouest. Que nenni, argue Christopher Fomunyoh.

«Je doute très fort que les élections régionales soient à même d’améliorer ou de sauver des vies, en particulier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ce sont des élections indirectes avec un électorat prédéterminé et limité. Les populations dans cette zone-là sont peu au courant et se soucient encore moins du déroulement de ces élections dont l’impact réel sur leurs conditions de vie ne peut qu'être minimal», argumente le président Afrique de NDI.

 

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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