Cameroun - Enquête - Assassinat de Guérandi Mbara: J. Remy Ngono accuse Elie Kadji, haut responsable du MRC. Démenti du concerné et réactions des acteurs de l'époque (Par Boris Bertolt)

Par | Correspondance
YAOUNDE - 13-Mar-2023 - 14h38   53489                      
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Guerandi Mbara Droits réservés
Guerandi Mbara était un militaire et homme politique camerounais. Il est considéré comme le cerveau du coup d’Etat avorté de 1984 au Cameroun. Ce coup d’Etat a été orchestré par les proches d’Ahamadou Ahidjo au rang desquels Guerandi Mbara.
Enquête… ASSASSINAT DE GUERANDI MBARA : REMY NGONO ACCUSE ELIE KADJI, HAUT RESPONSABLE DU MRC. DEMENTI DU CONCERNE. REACTIONS DES ACTEURS DE L’EPOQUE
 
Guerandi Mbara était un militaire et homme politique camerounais. Il est considéré comme le cerveau du coup d’Etat avorté de 1984 au Cameroun. Ce coup d’Etat a été orchestré par les proches d’Ahamadou Ahidjo au rang desquels Guerandi Mbara.
 
Traqué par le régime de Yaoundé, Guerandi Mbara s’installe au Burkina Faso. Il inspire une telle peur à Paul Biya qu’en 2004, doit se tenir le sommet de la Francophonie à Ouagadougou. Paul Biya ne veut pas y aller. Il évoque des menaces pour sa sécurité car Guerandi Mbara est en exil à Ouagadougou. Il aura fallu l’intervention du président français Jacques Chirac pour que Biya décide de s’y rendre.
 
Ainsi, pendant des années, Guerandi Mbara est la bête noire de Paul Biya qui instruit ses services notamment la direction générale de la recherche extérieure (DGRE) de le neutraliser. En 2013, Guerandi Mbara disparaît de la circulation. Ses proches n’ont plus de ses nouvelles. C’est Jeune Afrique qui révèle en septembre 2014 qu’au mois de janvier 2013, Guerandi Mbara a été enlevé et assassiné dans le cadre d’une opération coordonnée par le commissaire James Elong Lobe, à l’époque directeur des opérations de la DGRE et aujourd’hui conseiller technique n°3 à la DGRE.
 
Le 12 mars 2023 coup de tonnerre dans les rangs de la résistance camerounaise, le journaliste J. Remy Ngono affirme que MARCEL TCHANGUE ET ELIE KADJI avaient été exclu du CODE lorsque le CODE s’est rendu compte qu’ils étaient infiltrés. « Ils avaient formulé un mémorandum qu’ils avaient remis à Elong Lobe qui avait tué Guerandi Mbara. Guerandi qui était leur ami. Leur ami de lutte. Qu’on ne soit pas surpris. Nous sommes infiltrés », poursuit l’animateur de RFI. Remy Ngono accuse donc Marcel Tchangue et Elie Kadji de travailler avec les services d’intelligence. Indirectement d’avoir participé à l’assassinat de Guerandi par la DGRE. A Remy Ngono d’ajouter : « Ils ont des mains de sang, ils tuent leurs frères ».
 
 
HILTON HOTEL
 
Une accusation extrêmement grave. Car, parmi les deux personnes citées, figure un haut cadre du MRC, proche de Maurice Kamto. Elie Kadji est le N°2 du MRC BENELUX (Belgique, Luxembourg et Pays- Bas) transfuge du CODE affirme avoir appris la nouvelle dans un restaurant où il dînait avec sa famille. Et dément formellement les propos de J Point Remy Ngono. « COMMENT QUELQU’UN PEUT TENIR DES PROPOS AUSSI GRAVES SANS LA MOINDRE PREUVE ? ».
 
Que s’est-il exactement passé ? En effet du 2 au 3 avril 2014 se tenait à Bruxelles en Belgique le 4ème sommet entre l’Union Européenne et l’Afrique. Paul Biya y est invité. Ça fait 25 ans que Biya n’est pas arrivé en Belgique. Le fief du CODE est en Belgique. Ils décident de perturber le séjour de Paul Biya. Elie Kadji, Marcel Tchangue, Simplice Kameni, Hugues Semo, Oscar. Emmanuel Kemta qui est en Angleterre est attendue. Ce dernier est particulièrement attendu par la sécurité de Paul Biya qui a déployé près de 100 membres de sa sécurité à Bruxelles.
 
A Bruxelles les deux se divisent en deux groupes. Le premier groupe composé d’Elie Kadji et Marcel Tchangue. Ils doivent débarquer devant l’hôtel. Ils refusent d’emprunter les trains. Et se retrouve devant l’hôtel Hilton où Biya logent. Dès qu’ils arrivent, ils sont encerclés par les éléments de la sécurité de Paul Biya. La police Belge intervient. Ils sont rela^chés et font appel au deuxième groupe composé de Simplice Kameni et Oscar qui vont de nouveau faire du bruit devant l’hôtel. Cette fois, ils sont arrêtés et ne seront relâchés que vers 22h.
 
Après leur arrestation Elie Kadji et Marcel Tchangue vont à la gare de Bruxelles Midi où ils ont rendez-vous avec AbdelAziz Mounde. Mais ils constatent qu’ils sont filés. C’est alors que devant la gare, ils vont à la rencontre de deux policiers camerounais à leurs trousses. Ces derniers appellent rapidement James Elong Lobe qui est également à Bruxelles. Elie Kadji et Marcel Tchangue font appel à la police Belge. A l’arrivée de James Elong, se dernier leur demande ce qu’ils veulent et dit être prêt à leur faire rencontrer Paul Biya. Elong appelle sur place l’ancien directeur du cabinet civil, Martin Belinga Eboutou. Elie Kadji s’oppose à toute rencontre. C’est alors que James Elong leur suggère de lui remettre un mémorandum de la diaspora sur ses exigences qui sera transmis à Paul Biya. Rendez-vous est pris pour le lendemain.
 
 
JAMES ELONG
 
Contacté, AbdelAziz Moundé affirme effectivement avoir rencontré Marcel Tchangue et Elie Kadji dans un hôtel en face de la gare de Midi ce jour-là. Il s’agissait d’un rendez-vous amical dans la mesure où malgré leurs multiples contacts téléphoniques, ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps. « L’entretien a duré 1 heure », Précise le journaliste.
 
Le lendemain, Elie Kadji et Marcel Tchangue vont rencontrer James Elong avec des journalistes. Notamment Hugues Seumo de Camer.be et un journaliste de Cameroun-info.Net. Ils remettent le mémorandum aux policiers et donnent une copie aux journalistes. Le mémorandum sera publié sur les sites internet.
 
Nous sommes là en avril 2014. Et c’est la première fois que Marcel Tchangue et Elie Kadji rencontrent James Elong qui en réalité a pour principale cible Emmanuel Kemta qui n’est plus arrivé sur Bruxelles. Problème : A cette date, Guerandi Mbara avait déjà été assassiné depuis plus d’un an. Ni Marcel Tchangue ou encore Elie Kadji ne pouvaient donc être impliqués.
Joint au téléphone, Emmanuel Kemta dément formellement tous les propos de Rémy Ngono et affirme que « les gens ne peuvent pas continuer à raconter du n’importe quoi ».
 
Elie Kadji, haut responsable du MRC est fou de colère. Il affirme avoir rencontré Guerandi une seule fois en 2011 et l’avait conduit chez un Euro député de la commission Européenne et n’ont plus jamais eu de contacts. A lui d’ajouter : « Remy Ngono n’est pas du tout sérieux. Quelqu’un vient avec tous ces sacrifices il te cite dans des affaires que tu ne connais pas. Ma mère est décédé depuis 2006, je n’ai jamais vu sa tombe. Je ne sais même pas si je verrai. Mes oncles et tantes décédés je n’en parle pas. Même un VISA on ne m’a jamais accordé depuis plus de 20 ans et un matin tu te lèves tu découvres qu’un individu dit que tu es infiltré ».
 
Ainsi va la République
 
BORIS BERTOLT

 





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