Cameroun - Double scrutin 2020/Venant Mboua (Journaliste): «Avec les maigres rançons des partis électoralistes, le 9 février confirme que le seul moyen de sauver le pays du désastre demeure une Transition systémique, négociée dans la paix mais avec fermeté»

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 13-Feb-2020 - 17h24   7494                      
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Venant Mboua archives
Le militant des droits de l’homme et auteur de «La République du Sissongho» tire un bilan des élections législatives et municipales du 9 février 2020.

Quelques jours après la tenue des élections législatives et municipales du 9 février 2020, de nombreux observateurs tirent les premières leçons de ce double scrutin. Parmi ceux-ci, le journaliste  et militant des droits de l’homme, Venant Mboua.

Dans un texte publié sur sa page Facebook le 11 février 2020, il estime que le double scrutin du 9 février, qu’il qualifie de  «théâtre politique», force à un constat: «le fédéralisme tribal que prônait certain chef politique s'est installé et la "démocratie" a renforcé le braquage de l'Etat par un groupe politique».

L’auteur du roman «La République du Sissongho» explique cette position en quelques points. «L’administration publique subornée (sous l’étiquette du RDPC) demeure boulimique et opposée au power sharing. L'ex candidat vedette à la présidentielle de 2018, Cabral Libii (6%) est le nouveau leader politique du Nyong et Kellé. En effet, depuis le départ de Kodock, le département manquait de leader. Ndam Njoya (ou son épouse) demeure le leader politique du Noun», écrit-il.

«La démocratie camerounaise est la seule au monde dont le premier parti d'opposition au parlement compte seulement 7 députés. Le SDF et John Fru Ndi disparaissent progressivement de la scène politique. Il n y a toujours pas de place pour un parti autre que celui dirigé par un fils du terroir en pays Ekang/Beti. Les Bamiléké qui sont allés voter ont plébiscité le RDPC. Le mythique département de la Sanaga-maritime confirme son aversion pour les "joueurs" qui utilisent souvent son vote pour aller négocier avec le diable. Il préfère embrasser le diable lui-même. Les partis "patriotes et républicains", notamment le groupe du G-Faim et celui du Koki, ont lamentablement échoué», ajoute le journaliste.

D’après lui, «avec les maigres rançons des partis électoralistes, le 9 février confirme que le seul moyen de sauver le pays du désastre demeure une Transition systémique, négociée dans la paix mais avec fermeté. Le changement par la collaboration vient de confirmer ses limites».

 

 

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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