Célestin Djamen n’a pas aimé les manifestations des femmes du MRC le 21 novembre dernier à Yaoundé. Sur la télévision LTM TV, le responsable du parti de Maurice Kamto a condamné leur choix de s’indigner en se délestant de leurs vêtements. L’invité du programme «Tout au clair» note qu’il y a un lien entre ce mouvement spontané et la diaspora camerounaise en Europe à l’origine de cette mode baptisée «Bobby Tanap».
Célestin Djamen ne s’imaginait pas que dans le cadre de la lutte qu’ils mènent contre le pouvoir de Paul Biya, les opposants et autres activistes camerounais en arriveraient là. Il dénonce l’usage du corps des femmes comme arme de combat. «Je n’ai jamais pensé que la nudité devait devenir ou être un instrument de revendication politique. Quand on reporte une revendication, quand les requêtes, les revendications sont nobles, quand les acteurs sont déterminés, on ne peut pas utiliser le corps de la femme et uniquement de la femme. Parce que j’aimerais bien aussi les hommes nus. Pourquoi pas les hommes nus ? Parce qu’on estime que le corps de ma femme est beaucoup plus provocateur que celui d’un homme. Peut-être. Et dans ce cas-là on bascule forcément dans l’instrumentalisation du corps de la femme comme élément de choc pour pousser peut-être les autorités politiques ou de la police à libérer le président Maurice Kamto qui mérite d’être libre».
L’ancien militant du Social Democratic Front estime qu’ «il y a certaines limites» qu’il ne faudrait pas franchir. Il déplore le fait que des femmes mariées, des mamans exposent leurs corps «pour quelque chose qui n’aura pas de suite». Et de lancer cet appel: «Arrêtez donc d’instrumentaliser nos femmes». Bien qu’il réclame le respect de libertés fondamentales, Célestin Djamen rappelle que marcher nu en public est punissable par la loi. «Je pense que ces femmes qui étaient nues devraient être écrouées, mais je ne l’espère pas pour elles», ajoute-t-il.