Un double album, 21 titres, un hymne aux traditions du peuple Ekang-Beti. C’est la recette qu’a choisie l’artiste Tita pour son tout premier album studio. Intitulé «Moane Ekang», cette galette musicale résultat d’un hybridisme entre les sonorités traditionnelles issues du patrimoine culturel des Ekang et des rythmes modernes venus d’ailleurs, tels que le rock, le reggae…n’est pas que musique. Dans l’imaginaire de son principal architecte, il s’agit également d’un moyen de reconnexion avec ses racines afin d’en extraire la quintessence  et la célébrer. Les thèmes abordés dans les différentes chansons ont également obéi à cet impératif. L’artiste parle de solidarité, d’entraide et met surtout le doigt sur les dérives d’une modernité qui éloigne de plus en plus le peuple Ekang des valeurs qui faisaient sa fierté.

«La base musicale de composition est Ekang. La façon de chanter, c’est vraiment Ekang. Cet album et les autres chansons qui viendront, c’est une occasion pour moi. Parce que lorsqu’on crée on veut démontrer quelque chose. Moi ce que je veux démontrer c’est qu’à partir de la culture Ekang et même d’autres cultures on peut faire ce qu’on veut. Le point de départ étant notre culture et pas l’inverse. On ne va pas copier ce que fait P-Square et on le chante juste en Bassa’a. On part de notre culture, on part de nos instruments pour faire ce qu’on veut», a-t-il déclaré.

Peu versé dans le narcissisme, Tita  n’a pas observé les procédés qu’on se serait attendu d’un artiste qui lance officiellement sa carrière. Pas de promotion ostentatoire, ni de single balancé sur les différentes plateformes d’écoute et de téléchargement légal pour donner un avant-gout du projet au public. Seuls les journalistes qui étaient présents le vendredi 26 février 2021 en ont eu un bref aperçu. A ces derniers, il a d’ailleurs expliqué cette démarche particulière, notamment sa présence effacée dans le tout premier clip qui sera disponible le 5 mars 2021.

 «Mon objectif est et demeurera de valoriser une culture et pas moi. Ce que je veux montrer aux gens c’est une culture. Je ne vois pas l’intérêt de me mettre en avant. Je veux valoriser une culture, je veux passer des messages. Je pense que ceux qui ont soif de cette culture-là, de ces messages, ils se contenteront de cela».

Méticuleux dans sa démarche artistique, ce natif du Gabon, banquier de formation et de profession, s’est entouré de musiciens chevronnés pour cette première livraison musicale. On y retrouve l’empreinte d’Yvon Magwangou, son directeur artistique, de Serge Maboma du Groupe Macase, de Moustik Ambassa, de Sandrine Nnanga aux chœurs etc. On peut également citer la contribution des frères Ahouan Djinou du Benin, de l’orchestre philarmonique de Lyon, de Jules Tawembe qui a mixé l’album au studio No Name à Yaoundé et de Benjamin Savignoni qui l’a masterisé  au studio Translab Mastering à Paris. Une constellation d’intelligence qui a su donner corps à la vision de Tita.