Après la sélection de l’écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal au troisième et dernier tour du Prix Goncourt 2020 mardi, Patrice Nganang continue de lui témoigner son soutien. Le lauréat de plusieurs prix littéraires importants voit même sa compatriote se hisser à la première place du principal concours littéraire du monde francophone.
Dans un direct Facebook de près de 40 minutes le 27 octobre, le critique littéraire et chef du département d’études africaines à la Stony Brook University de New York, met en avant le livre de sa favorite. Selon lui «Les impatientes» incarne une lecture simple qui présente une situation banale pour tout camerounais. Il salue une romancière qui n’écrit pas des textes complexes, mais qui parle de l’humain, du respect des minorités, la première étant les femmes.
Nganang estime que la France se rattrape dans ce domaine en choisissant le livre de Djaili Amadou Amal qui évoque la situation complexe des femmes. «Nous avons une liste-là où il y a quatre finalistes. Il y a une femme noire et puis 3 hommes…Excusez-moi…Le choix n’est même pas nécessaire. C’est évident ! C’est-à-dire qu’il y a un acte politique qui est nécessaire qui doit être posé».
Pätrice Nganang pense que la France doit «achever» son choix, le «pousser jusqu’au bout» en votant Djaili Amadou Amal parce qu’elle est une femme. Il demande au jury du Goncourt de se demander lequel des finalistes sera le plus lu à l’extérieur. Car soutient-il, de ces quatre auteurs seule Amal a le potentiel pour être lue «en Angleterre, au Japon, partout. Ce n’est pas moi seul qui le dis. Je passerai ça devant mes propres étudiants et ce sera la même décision. Idem dans 10 ans». Et de poursuivre: «vous avez ici une autrice qui est en conversation avec les tragédies des gens, qui est en conversation avec les tragédies des enfants, avec leurs vies, leurs joies, leurs bonheurs, etc. C’est ça qui est le substrat de la littérature».
Autrement dit la concurrente camerounaise réunit les critères essentiels que sont le genre, la race, son inscription organique dans la globalité du monde, son inscription dans la production.