Cameroun - Réaction de Me Alice Nkom (avocate) sur le rapport d’enquête de drame de Ngarbuh: «Cette fois-ci, je dois reconnaître que le Président de la République a un peu changé. C’est-à-dire qu’il a mis en place une commission impartiale, mixte, inclusive»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-Apr-2020 - 12h57   12167                      
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Me Alice Nkom archives
La présidente du Conseil d’administration du REDHAC crie victoire et soutient que Paul Biya a dû mettre en place une commission mixte parce qu’il devait tenir les engagements pris par le Cameroun au plan international.

C’est une Alice Nkom  triomphante qui s’est exprimée dans la matinale de Radio Balafon le 22 avril 2020. La présidente du Conseil d’administration du REDHAC (Réseau des Défenseurs des Droits de l’Homme en Afrique Centrale), après lecture du rapport produit par la commission d’enquête mise en place par le Président de la République, relève que les choses ont été bien mieux faites que par le passé.

«Cette fois-ci je dois reconnaître que le Président de la République a un peu changé. C’est-à-dire qu’il a mis en place une commission impartiale, mixte, inclusive parce qu’il était tenu par des engagements internationaux», a-t-elle entamé son propos, ajoutant que la qualité du travail qu’elle salue était le fait de contraintes qui s’imposaient au Chef de l’Etat camerounais.

«Cette fois-ci, à cause des éléments dont disposait la communauté internationale, il n’a pas eu le choix que de mettre en place une commission mixte, impartiale, dont les résultats se devaient d’être conformes à une réalité très triste et aux conséquences très graves. Il l’a fait. Mais ça devrait être la façon de faire régulièrement ! Il devrait déjà interdire à ses ministres de parler avant de réfléchir, avant de vérifier. Voilà ce que j’attends de lui !», a déclaré la célèbre défenseuse des droits de l’Homme encore retournée par les atrocités commises à Ngarbuh mi-février 2020. «C’était l’acte de trop ! C’était l’horreur ! C’était l’impardonnable ! Le Président a très bien compris ça !».

Alice Nkom assure que les autorités camerounaises ne pouvaient faire autrement que dire la vérité parce que le REDHAC et les organisations de la société civile internationale détenaient «énormément d’éléments de preuves». Elle martèle que rien n’empêchera le REDHAC de continuer à bien faire son travail «en respectant les normes applicables en la matière».  Dans son élan, elle ne loupe pas le ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, coupable à ses yeux de diffamation contre son organisation non gouvernementale.

«Que le ministre de l’Administration Territoriale vienne nous insulter comme il l’a fait la dernière fois, vienne jeter l’opprobre sur notre organisation et sur les personnes qui la gèrent localement ça nous laisse à 37 degrés. Aujourd’hui, il va encore venir à la télé parler. Vous voyez bien que ça ne va pas changer grand-chose à son modus opérandi. Il ne sait pas faire les choses autrement. C’est un multi-récidiviste. Aujourd’hui c’est le REDHAC, demain ce sera Radio Balafon ou Equinoxe. Cela veut dire que c’est comme cela qu’il fonctionne. Apparemment jusque-là, il a été conforté dans cette façon d’agir, de mentir au Président, sur le dos des Camerounais, d’obtenir à chaque fois la confiance du Président qui prend des décisions sur des rapports erronés», accuse Me Alice Angèle Nkom.

Elle indique cependant que c’est avec le Président qu’elle a un contrat pas avec ses ministres. Elle aimerait ne plus avoir à gagner, ne plus jamais avoir raison «quand on dénonce ce genre d’atrocités sur notre armée».

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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