Cameroun/Côte d'Ivoire - Réseaux Sociaux: La journaliste camerounaise Paola Audrey Ndengue donne des conseils à Brenda Biya pour un bon usage des réseaux sociaux

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-May-2020 - 13h40   12258                      
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Paola Audrey Ndengue Instagram
La native de Douala dénonce et tente en même temps d’expliquer les attaques qui visent la fille du président de la République.

Les sorties de Brenda Biya sur les réseaux sociaux décryptées par une journaliste camerounaise. Paola Audrey Ndengue, journaliste camerounaise installée à Abidjan (Côte d’Ivoire) a consacré une partie de la dernière édition (postée le 17 Mai 2020 sur Youtube)  de son programme d’informations hebdomadaire "Le Debrief" à la fille du président de la République du Cameroun.

L’éditorialiste née à Douala il y a 30 ans, a saisi comme prétexte une récente réaction de Brenda Biya, 23 ans, sur Instagram. La fille du président Paul Biya se plaignait de ce que des internautes s’en prennent à elle à cause de son père. Elle déclarait que par hasard, si elle devient chef d’Etat du Cameroun, certains  la rendraient responsable de tous leurs problèmes. Paola Ndengue dénonce de prime abord l’hostilité à l’encontre de la jeune femme.

«Les attaques sur son physique sont inexcusables. Qu’elle soit malade ou pas, que l’on soit d’accord avec elle ou non, s’en prendre à la forme des yeux de Brenda Biya ou à sa morphologie est injustifiable», condamne cette spécialiste du marketing qui se définit comme une touche-à-tout. Cela dit, elle sert à Brenda Biya ce qui s’apparente à un rappel à l’ordre.

«Maintenant que ça c’est dit, il faudrait peut-être appeler une ou deux choses. Brenda Biya n’a pas choisi de naître dans une famille présidentielle c’est sûr. Elle n’a pas demandé à être là et ça ne doit pas être évident tous les jours. Mais soyons clairs: elle profite des avantages de son statut, donc pourquoi voudra-t-elle ne pas en supporter les inconvénients ?», interroge notre consoeur.

Elle demande à Brenda Biya de choisir entre exposer une vie de pacha et en assumer la jalousie et l’indignation des moins nantis et ne présenter au public que des actions nobles. «Brenda souhaite probablement avoir la même liberté, la même tranquillité qu’une jeune camerounaise de 23 ans lambda sauf qu’elle n’est pas une jeune femme lambda, qu’elle le sait et que ça l’arrange quand elle le souhaite. Par exemple quand elle poste sur Snapchat  ou Instagram ses voyages en jet, ses rencontres privées avec des stars ou encore ses vêtements de luxe. Elle est tout à fait consciente de ces privilèges. Dans d’autres cas on pourrait fermer les yeux. Mais elle n’est pas la fille d’un chanteur connu, elle n’est pas l’héritière d’une famille d’industriels du secteur privé et elle n’a certainement pas gagné au loto».

«Peut-être qu’elle ne s’en rend pas compte mais il y a une sorte de mépris voire d’indécence lorsqu’on est l’enfant d’un chef d’un pays «en voie de développement» et qu’on affiche un train de vie luxueux  sur Internet pendant qu’on demande à la majorité de la population de se serrer la ceinture. Elle n’est certes pas responsable de la corruption endémique qui frappe le pays, mais par sa proximité avec le système en place, elle y est associée ou pas. Alors deux choix: elle peut faire comme la plupart des personnes dans son cas. C’est-à-dire cesser de partager des éléments de sa vie personnelle et limiter sa présence sur les réseaux sociaux à des posts sur des actions sociales ou caritatives parce qu’il ne faut pas croire que les autres enfants de présidents Africains sont absents de la toile parce qu’ils n’ont rien à montrer. Au contraire. Donc c’est soit ça, soit elle assume totalement son statut et ne répond plus aux commentaires négatifs», suggère Paola Audrey Ndengue. Qui lui propose de prendre exemple sur le fils du président Equato-Guinéen Téodorin Nguema Obiang «qui n’a pas grand-chose à faire des critiques» et qui n’y répond pas. «A Brenda Biya de faire un choix. Parce qu’on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et la laitière en plus», conclut la spécialiste en communication.

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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