Le débat autour de l’avenir du FCFA ne cesse d’alimenter la classe politique africaine. Le récent sommet des Chefs d’État de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale tenu à Yaoundé en décembre 2016 est une parfaite illustration de ce que les économies des pays concernés par le FCFA préoccupent. Le sommet de Yaoundé visait à adopter des mesures appropriées pour juguler les effets néfastes du double choc pétrolier et sécuritaire, sur les économies de la sous-région.
Dans une interview accordée à Jeune Afrique cette semaine, Idriss Deby Itno, le Président de la République du Tchad, a indiqué que «le moment est venu de revoir en profondeur les accords monétaires qui nous lient avec la France».
«La situation actuelle, où le compte d’opérations des exportations de quatorze pays africains est géré par le Trésor d’un pays européen, fût-il l’ancienne puissance coloniale, ne peut pas perdurer éternellement. Cette période, qui dure depuis soixante-dix ans, est dépassée. Il faut que les autorités françaises acceptent d’examiner avec nous ce qui, dans nos accords, marche ou ne marche pas», a-t-il indiqué.
«Le franc CFA est certes un facteur d’intégration très important, mais là où le bât blesse, c’est que nous n’avons pas la possibilité de placer ne serait-ce qu’une partie de nos ressources dans le circuit bancaire pour qu’elles génèrent des intérêts. Les sommes en jeu se chiffrent en dizaines de milliards. Soyons lucides: la façon actuelle dont est géré le franc CFA est un frein au développement de nos pays. Réviser nos accords avec la France est absolument nécessaire et incontournable», a conclu le Président Deby sur la question.