L’affaire n’avait pas été classée ! Et pourtant, des sources officielles avaient déclaré que, Paul Biya, Chef de l’Etat et président du Conseil supérieur de la magistrature, avait ordonné l’abandon des poursuites contre les militants du MRC arrêtés à Douala pendant la manifestation pacifique du 27 octobre 2018.

C’était la toute première marche blanche organisée par le MRC pour protester contre la décision du conseil constitutionnel de déclarer Paul Biya vainqueur de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018.

Alors qu’elle s’apprêtait à marcher, malgré l’interdiction des autorités administratives, Michel Ndoki, vice-présidente de l’organisation des femmes du MRC, s’était fait interpeller. La police et la gendarmerie avaient aussi arrêté une quarantaine d’autres militants du parti de Maurice Kamto, le candidat du MRC à la présidentielle 2018.

Toutes les personnes interpelées avaient été libérées. Mais, peu de temps après, précisément le 31 octobre, elles ont reçu des citations à comparaitre devant le tribunal de première instance de Bonanjo à Douala pour « appel à l’insurrection et organisation des marches interdites pour remettre en cause l’ordre public » renseigne une source proche du dossier.

La première audience avait eu lieu le 04 décembre 2018, soit un mois avant l’organisation d’une nouvelle marche blanche qui a conduit à une nouvelle arrestation de Michel Ndoki, puis de son incarcération depuis six mois à la prison principale de Yaoundé.

Pour le premier procès ouvert à Douala, le juge a rendu hier son verdict en condamnant Maitre Ndoki et ses camarades du MRC à six mois d’emprisonnement ferme. Selon Maitre Désiré Sikati, l’un des avocats des accusés, la sentence a été rendue en l’absence des prévenus et de leurs avocats. Il n’a pas caché son intention d’interjeter appel.